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Reportage : au cœur des chantiers du métro d’Alger

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  • Reportage : au cœur des chantiers du métro d’Alger

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    أ€ quelques mètres sous les interminables embouteillages qui étouffent quotidiennement Alger, les ingénieurs et ouvriers chargés de la réalisation des deux nouvelles voies du métro d’Alger ne cachent pas leur fierté de participer à un projet aussi « important ». Plusieurs extensions sont prévues : Grande Poste – Place des Martyrs, Hai el Badr – Ain Naâdja…

    « Les travaux de génie civil de la voie Hai El Badr – Ain Naadja ont avancé de 85% et ceux de la Grande Poste – place des martyres à 75%. Vous allez le constater avec vos propres yeux ». Ingénieur assistant à la station Ain Naâdja 1, Khelouf Mohammed Nadjib maîtrise au moindre détail les délais et l’organisation titanesque du chantier d’extension du métro d’Alger. Dans sa station, 170 ouvriers sont mobilisés. « Ils sont partagés en deux équipes. Une équipe de jour avec 100 personnes et une autre de nuit avec 70 personnes. » Les effectifs seront réduits après le ramadhan puisque les travaux auront avancé.





    Aux côtés des ingénieurs algériens de l’EMA (Entreprise du métro d’Alger), des compétences étrangères y travaillent. Réaliser un métro demande des compétences de haut niveau que les Algériens ne maîtrisent pas encore seuls. Ingénieur dans une entreprise chinoise de contrôle, « Monsieur Lee », comme on l’appelle ici, assure que « c’est un plaisir de travailler en Algérie ». Il se dit « très surpris des compétences existantes ». Plus loin, Wollnik Sebastien, ingénieur travaillant pour le géant Siemens, dit quant à lui, qu’ « en général le travail se passe très bien ». Il ajoute : « En tant qu’Allemand ; je peux dire que le travail est un peu spécial car les mentalités sont différentes. Mais je ne me plains pas. Tout se passe très bien ».

    Des conditions de travail difficiles

    Sur le chantier d’Ain Naâdja 1, pendant que les ingénieurs conduisent les travaux, les ouvriers s’affairent. Leurs mains sont noircies par la ferraille, la boue et le contact avec les engins. La sueur, se glissant sur leur front, témoigne de la difficulté du travail.

    En descendant une dizaine de marches d’un escalier métallique, nous accédons au tunnel. Un autre monde nous attend. L’endroit est sombre, plusieurs lampes fluorescentes sont posées çà et là pour offrir un semblant de visibilité. Une dizaine d’ouvriers et d’ingénieurs munis de casques, gilets et chaussures de sécurité sont là. « On ne joue pas avec les consignes de sécurité. C’est grâce à ça que nous n’avons enregistré aucun accident depuis le début du chantier », se félicite l’un des ingénieurs.

    Dans le tunnel, le temps semble s’arrêter. Et le monde extérieur paraît très loin. Un homme, la quarantaine, apporte des bouteilles d’eau pour ses collègues. Ils se précipitent pour boire. La chaleur est moins intense qu’à l’extérieur ; mais il faut s’hydrater. En montant sur le quai, des escaliers nous mènent vers ce qui sera la nouvelle salle de billetterie. « Le résultat sera magnifique une fois que tout sera achevé », promet un ingénieur.

    Une station musée à la Place des martyrs

    Plus loin, à la Place des martyrs, une nouvelle station est en cours de construction. Mais là, ce ne sont pas les machines ou le chantier qui nous impressionnent. C’est une chose plus… artistique. Une cité romaine a été découverte en creusant. « Une grande surprise », selon Abdelghani, ingénieur en génie civile. Depuis cette fabuleuse découverte, des archéologues algériens et français travaillent minutieusement sur le site quadrillé par du grillage. « Ce site sera une merveille, à cette place se trouvera un musée », promet l’ingénieur.

    C’est le moment du grand plongeon. Nous montons à l’intérieur d’une grue qui nous fait descendre à 37 mètres de profondeur. Les yeux de l’ingénieur brillent lorsqu’il se met à parler du projet. Ce tronçon d’un linéaire de 1,65 km s’inscrit totalement en souterrain et dessert les communes d’Alger Centre et de la Casbah, nous explique-t-il. Il comprend un tunnel de 1 430 m de longueur et deux stations « Ali Boumendjel et la Place des martyrs ».

    Il est midi. La majorité des ouvriers part en pause déjeuner. Quelques ouvriers portugais restent sur le chantier. « Il y a toujours quelqu’un pour surveiller le pompage », nous explique le jeune ingénieur. « Les techniques utilisées sont très pointues. Ce qui nous a permis d’élargir nos connaissances », ajoute Abd El Ghani. « C’est la troisième station la plus profonde au monde, c’est vraiment impressionnant ». Pour aider les voyageurs à l’emprunter, deux immenses ascenseurs sont prévus.

    Deux topographes marchent dans le tunnel. « Dans chaque projet, il y a des difficultés mais nous essayons toujours de trouver des solutions », explique l’un d’eux. « En 1998, les gens n’étaient pas expérimentés. Mais là, nous avons l’expérience qu’il faut », se réjouit le second.




    Une jeunesse compétente et pleine d’espoir

    Au-delà de l’immensité du projet et des problèmes techniques, la chose qui saute le plus aux yeux est le nombre de jeunes qui travaillent sur le chantier. « Je suis jeune et c’est ma première expérience dans le métro », explique Abd El Ghani qui ajoute que cette expérience est magique. La passion se lit clairement sur son visage. « Il m’est arrivé de passer des nuits entières sur le projet et c’est le cas de plusieurs collègues », dit-il.

    Un autre ingénieur de l’EMA, la trentaine, explique que les jeunes ingénieurs ont été beaucoup sollicités dans les projets du métro. « Cela nous fait plaisir, il est temps que la jeunesse prenne le flambeau » dit-il fièrement. Car cette expérience est unique et les jeunes doivent en profiter, selon lui. « Cela nous a permis de travailler avec des entreprises étrangères et je peux vous assurer que nous avons profité pour apprendre le maximum d’eux ».

    Outre l’expérience étrangère, la connaissance acquise par les personnes ayant travaillé dans la première ligne de métro – dont les travaux ont duré presque vingt ans – est précieuse pour les jeunes ingénieurs algériens. « Ils ont réussi à travailler dans des conditions difficiles, leur expérience nous apporte beaucoup », explique Abd El Ghani. Un message confirmé par l’un des ingénieurs qui a travaillé sur le premier métro d’Alger. « أ€ notre époque, les moyens financiers n’existait pas. أ€ la moindre contrainte, on était obligé d’arrêter les travaux. Ajoutez à cela la situation sécuritaire… Désormais les choses ont changé, vous le voyez bien ».

    Nous quittons le chantier. أ€ l’esprit, l’enthousiasme des employés qui partagent tous un seul souhait : « construire un métro 100% algérien ». « Nous y croyons et nous le ferons », lance Abd El Ghani avec une voie émue et pleine d’espoir.

    tsa

    Dernière modification par ZA1971, 01 juin 2014, 14h53.
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