"Peut-on lancer une relance dans un pays qui n’est pas préparé", s’est-il interrogé, en relevant que l’Algérie a "mis beaucoup d’essence dans un moteur défectueux". L’absence des fondamentaux de la réussite a donné lieu à des rendements maigres en matière d’investissement. Grâce à une ressource humaine qualifiée et un management de qualité, la Chine engrange actuellement jusqu’à quatre milliards de dollars pour un milliard de dollars investi, alors qu’en Algérie, il faut investir quatre milliards de dollars pour réaliser un milliard de bénéfices, a-t-il argumenté. M. Lamiri a soutenu qu’il était impératif d’aller vers un développement décentralisé, d’encourager le financement de l’investissement productif et de revoir l’organisation de l’Etat en optant pour une coordination renforcée entre les cellules de stratégie des ministères.
Plus de 500 milliards de dollars, soit 25 % du PIB, ont été injectés ces 15 dernières
Le constat est amer. En dépit des énormes atouts et richesses du pays, l’Algérie n’a pas réussi à se développer. Pire, plus de 500 milliards de dollars, soit 25 % du PIB, ont été injectés ces 15 dernières années dans des infrastructures sans que l’économie du pays ne réussisse à décoller. «Aucun pays n’a injecté autant de ressources financières que l’Algérie», assure Abdelhak Lamiri, invité, mardi, au Forum du quotidien Liberté pour présenter son dernier livre « La décennie de la dernière chance : émergence ou déchéance de l’économie algérienne », paru aux éditions Chihab. « Mais pour quel résultat ? Une croissance médiocre située entre 3,5 et 5 % ».
Pour comprendre cet échec et en tirer les leçons, l’économiste a étudié la transition de l’économie politique dans d’autres pays en voie de développement tels que l’Inde, la Chine, la Malaisie, etc. « On s’aperçoit que dans 90 % des cas, l’Algérie a fait les mauvais choix », conclut Abdelhak Lamiri. La première erreur, selon l’économiste, a été le choix de relancer l’économie, dans les années 2000, en finançant des grands travaux d’infrastructures. « Or, la théorie keynésienne ne s’applique pas dans les pays en voie de développement », assure le conférencier.
Il faudrait consacrer près de 150 milliards de dollars dans la mise à niveau des cerveaux algériens
Au lieu d’investir dans les infrastructures, l’Algérie aurait dû financer « l’intelligence humaine », facteur clé de développement selon Abdelhak Lamiri. Et de citer comme exemple l’Inde qui a consacré une bonne partie de ses ressources au déploiement d’universités scientifiques, construisant ainsi une industrie de services devenue, en quelques années, incontournable à l’échelle mondiale.
« Il faudrait consacrer près de 150 milliards de dollars dans la mise à niveau des cerveaux algériens », diagnostique l’économiste. Cela permettrait notamment de construire une industrie du savoir qui « moderniserait le mode de fonctionnement des institutions ». Cet argent servirait aussi à la mise en place d’un « centre de coordination », sorte d’« institution des meilleurs cerveaux algériens » chargée d’élaborer le plan de développement du pays. Seule une réorganisation forte de l’Etat évitera à l’Algérie un scénario de « déchéance » si les ressources pétrolières venaient à diminuer. Et l’économiste compte bien sur l’échéance présidentielle pour amorcer ce changement.
Résumé de la presse Électronique maghrebine
Plus de 500 milliards de dollars, soit 25 % du PIB, ont été injectés ces 15 dernières
Le constat est amer. En dépit des énormes atouts et richesses du pays, l’Algérie n’a pas réussi à se développer. Pire, plus de 500 milliards de dollars, soit 25 % du PIB, ont été injectés ces 15 dernières années dans des infrastructures sans que l’économie du pays ne réussisse à décoller. «Aucun pays n’a injecté autant de ressources financières que l’Algérie», assure Abdelhak Lamiri, invité, mardi, au Forum du quotidien Liberté pour présenter son dernier livre « La décennie de la dernière chance : émergence ou déchéance de l’économie algérienne », paru aux éditions Chihab. « Mais pour quel résultat ? Une croissance médiocre située entre 3,5 et 5 % ».
Pour comprendre cet échec et en tirer les leçons, l’économiste a étudié la transition de l’économie politique dans d’autres pays en voie de développement tels que l’Inde, la Chine, la Malaisie, etc. « On s’aperçoit que dans 90 % des cas, l’Algérie a fait les mauvais choix », conclut Abdelhak Lamiri. La première erreur, selon l’économiste, a été le choix de relancer l’économie, dans les années 2000, en finançant des grands travaux d’infrastructures. « Or, la théorie keynésienne ne s’applique pas dans les pays en voie de développement », assure le conférencier.
Il faudrait consacrer près de 150 milliards de dollars dans la mise à niveau des cerveaux algériens
Au lieu d’investir dans les infrastructures, l’Algérie aurait dû financer « l’intelligence humaine », facteur clé de développement selon Abdelhak Lamiri. Et de citer comme exemple l’Inde qui a consacré une bonne partie de ses ressources au déploiement d’universités scientifiques, construisant ainsi une industrie de services devenue, en quelques années, incontournable à l’échelle mondiale.
« Il faudrait consacrer près de 150 milliards de dollars dans la mise à niveau des cerveaux algériens », diagnostique l’économiste. Cela permettrait notamment de construire une industrie du savoir qui « moderniserait le mode de fonctionnement des institutions ». Cet argent servirait aussi à la mise en place d’un « centre de coordination », sorte d’« institution des meilleurs cerveaux algériens » chargée d’élaborer le plan de développement du pays. Seule une réorganisation forte de l’Etat évitera à l’Algérie un scénario de « déchéance » si les ressources pétrolières venaient à diminuer. Et l’économiste compte bien sur l’échéance présidentielle pour amorcer ce changement.
Résumé de la presse Électronique maghrebine
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