Liberté-dz
Kamel Benkoussa, candidat à la présidentielle, hier au forum de “Liberté”: “Je veux instaurer une nouvelle république”
Avec plusieurs candidatures dites “atypiques”, la prochaine élection présidentielle promet d’être une joute très colorée.
“Ce qui me pousse à me présenter, c’est mon courage d’Algérien. Je veux apporter mon expertise et ma compétence.” Voilà ce qu’a déclaré, hier, Kamel Benkoussa, candidat à la prochaine élection présidentielle et invité du Forum de Liberté. Âgé de 41 ans, ce natif de Charleville-Mézières en France est un expert financier qui a notamment exercé à la City de Londres en qualité de Senior Trader pour le compte d’un grand fonds d’investissement. Il fait partie de ces candidats à la magistrature suprême qui proviennent de la diaspora algérienne.
Une nouveauté qu’il tente d’expliquer à sa manière : “Alors que les Algériens veulent partir, moi, je reviens.” Il avancera même le chiffre de 29% d’Algériens qui voudraient, selon lui quitter, l’Algérie.
Devant les interrogations face à cette importante proportion d’Algériens “déserteurs”, il rétorque que ce chiffre a été analysé et même commenté. “Quand on vit loin de l’Algérie, on la regarde de plus près. Pour ma part, je suis très au fait de ce que vit l’Algérie, mon pays pour lequel je suis porteur d’un projet.”
Et le constat qu’il en fait est, pour ainsi dire, sans appel : il évoque “une situation délétère, un pays sous-géré, une économie dépendante, un débat politique inexistant, sinon très pauvre, une société déstructurée qui a besoin de reprendre confiance”.
Face aux arguments de ses détracteurs dont il dit en avoir conscience, Benkoussa rétorque tout simplement qu’il est Algérien : “J’ai un passeport algérien. Dois-je présenter aussi l’attestation communale de mon grand-père, moudjahid, ou me faudrait-il alors une prise de sang pour prouver ma compétence, mon amour du pays et de son peuple ?” Mais est-il finalement un lièvre ? Un candidat-alibi pour cautionner une élection courue d’avance ? “J’irai jusqu’au bout. 2014 n’est qu’une étape.” C’est pour lui le début d’une longue histoire.
Benkoussa dit s’inscrire, ainsi, dans la durée et dans le droit fil de “l’histoire de ces gens qui se sont battus pour notre liberté”. “Il faut que chacun puisse apporter sa pierre. Beaucoup d’Algériens veulent venir travailler dans leur pays d’origine pour participer à la construction de la nouvelle Algérie”, révèle-t-il.
Déclinant, par ailleurs, les grands axes de son programme, le candidat commencera, d’emblée, par la refonte de l’État, un chantier qui, semble-t-il, lui tient vraiment à cœur. Il préconise, ainsi, l’avènement d’une “nouvelle république” qui puisse permettre à chaque citoyen de se retrouver dans un pacte national. “Il faut rappeler que dans l’équation, le peuple est la donnée principale.” Pour Benkoussa, il est surtout question de changer les activités des acteurs et des institutions. “Il faut remettre le citoyen au centre du processus de décision.” Il appelle également à la réconciliation du citoyen avec l’État.
La modernisation de l’administration passe, d’après lui, par la décentralisation et la déconcentration d’Alger, la capitale du plus grand pays d’Afrique, un pays hypercentralisé. Il s’agit, selon lui, d’œuvrer à un plus grand équilibre régional.
Pour l’équilibre des pouvoirs, il prévoit dans son programme électoral que le wali puisse agir indépendamment du pouvoir politique. Il dénie, par ailleurs, au pouvoir exécutif le droit de s’immiscer dans les affaires de la justice : “Quand nos parents et nos grands-parents se sont donnés pour ce pays, il n’y avait pas d’échelles de valeur. Ils étaient tous égaux devant la justice ou plutôt l’injustice.” Pour lui, le juge doit être absolument indépendant. Quant à l’opportunité d’une Assemblée constituante, pour lui, cette instance rappelle de mauvais souvenirs aux Algériens. “Ce qui m’intéresse moi, c’est que les acteurs concernés soient impliqués et qu’ils puissent dialoguer.” Pour lui, l’État doit avoir la force de ses convictions et doit édicter des décisions éclairées : “Certes, il revient à l’État de trancher certaines questions mais il doit savoir d’abord écouter.” Revenant à son domaine de compétence, Benkoussa parle véritablement d’une “impasse économique et sociale” : “Avec la baisse des revenus des hydrocarbures, le pays accuse actuellement un déficit budgétaire de 18%. Ce qui est énorme.”
Pour lui, l’industrie, “la force motrice de l’après-pétrole”, devrait vite prendre le relais des hydrocarbures. “Il faut vite réindustrialiser ce pays et y créer de la richesse.”
Il regrette, ainsi, que le secteur industriel stagne aujourd’hui à 5% du PIB, alors que dans les années 70, il contribuait à plus de 20%.
Et si le tissu industriel algérien est, aujourd’hui, réduit à sa plus simple signification, c’est parce que, selon lui, des plans sociaux ont financé l’importation. “Il s’agit de traiter l’Algérien dans sa dignité et non pas lui demander de toucher des subventions et de se taire ensuite. Car si l’Algérie est un pays jeune, toujours en train de se construire, le peuple algérien n’est pas un enfant. Il ne faut attendre rien et de personne.” Pour lui, les revenus des hydrocarbures doivent être affectés selon une décision politique, mais toujours avec “un impact escompté et mesuré”.
Kamel Benkoussa, candidat à la présidentielle, hier au forum de “Liberté”: “Je veux instaurer une nouvelle république”
Avec plusieurs candidatures dites “atypiques”, la prochaine élection présidentielle promet d’être une joute très colorée.
“Ce qui me pousse à me présenter, c’est mon courage d’Algérien. Je veux apporter mon expertise et ma compétence.” Voilà ce qu’a déclaré, hier, Kamel Benkoussa, candidat à la prochaine élection présidentielle et invité du Forum de Liberté. Âgé de 41 ans, ce natif de Charleville-Mézières en France est un expert financier qui a notamment exercé à la City de Londres en qualité de Senior Trader pour le compte d’un grand fonds d’investissement. Il fait partie de ces candidats à la magistrature suprême qui proviennent de la diaspora algérienne.
Une nouveauté qu’il tente d’expliquer à sa manière : “Alors que les Algériens veulent partir, moi, je reviens.” Il avancera même le chiffre de 29% d’Algériens qui voudraient, selon lui quitter, l’Algérie.
Devant les interrogations face à cette importante proportion d’Algériens “déserteurs”, il rétorque que ce chiffre a été analysé et même commenté. “Quand on vit loin de l’Algérie, on la regarde de plus près. Pour ma part, je suis très au fait de ce que vit l’Algérie, mon pays pour lequel je suis porteur d’un projet.”
Et le constat qu’il en fait est, pour ainsi dire, sans appel : il évoque “une situation délétère, un pays sous-géré, une économie dépendante, un débat politique inexistant, sinon très pauvre, une société déstructurée qui a besoin de reprendre confiance”.
Face aux arguments de ses détracteurs dont il dit en avoir conscience, Benkoussa rétorque tout simplement qu’il est Algérien : “J’ai un passeport algérien. Dois-je présenter aussi l’attestation communale de mon grand-père, moudjahid, ou me faudrait-il alors une prise de sang pour prouver ma compétence, mon amour du pays et de son peuple ?” Mais est-il finalement un lièvre ? Un candidat-alibi pour cautionner une élection courue d’avance ? “J’irai jusqu’au bout. 2014 n’est qu’une étape.” C’est pour lui le début d’une longue histoire.
Benkoussa dit s’inscrire, ainsi, dans la durée et dans le droit fil de “l’histoire de ces gens qui se sont battus pour notre liberté”. “Il faut que chacun puisse apporter sa pierre. Beaucoup d’Algériens veulent venir travailler dans leur pays d’origine pour participer à la construction de la nouvelle Algérie”, révèle-t-il.
Déclinant, par ailleurs, les grands axes de son programme, le candidat commencera, d’emblée, par la refonte de l’État, un chantier qui, semble-t-il, lui tient vraiment à cœur. Il préconise, ainsi, l’avènement d’une “nouvelle république” qui puisse permettre à chaque citoyen de se retrouver dans un pacte national. “Il faut rappeler que dans l’équation, le peuple est la donnée principale.” Pour Benkoussa, il est surtout question de changer les activités des acteurs et des institutions. “Il faut remettre le citoyen au centre du processus de décision.” Il appelle également à la réconciliation du citoyen avec l’État.
La modernisation de l’administration passe, d’après lui, par la décentralisation et la déconcentration d’Alger, la capitale du plus grand pays d’Afrique, un pays hypercentralisé. Il s’agit, selon lui, d’œuvrer à un plus grand équilibre régional.
Pour l’équilibre des pouvoirs, il prévoit dans son programme électoral que le wali puisse agir indépendamment du pouvoir politique. Il dénie, par ailleurs, au pouvoir exécutif le droit de s’immiscer dans les affaires de la justice : “Quand nos parents et nos grands-parents se sont donnés pour ce pays, il n’y avait pas d’échelles de valeur. Ils étaient tous égaux devant la justice ou plutôt l’injustice.” Pour lui, le juge doit être absolument indépendant. Quant à l’opportunité d’une Assemblée constituante, pour lui, cette instance rappelle de mauvais souvenirs aux Algériens. “Ce qui m’intéresse moi, c’est que les acteurs concernés soient impliqués et qu’ils puissent dialoguer.” Pour lui, l’État doit avoir la force de ses convictions et doit édicter des décisions éclairées : “Certes, il revient à l’État de trancher certaines questions mais il doit savoir d’abord écouter.” Revenant à son domaine de compétence, Benkoussa parle véritablement d’une “impasse économique et sociale” : “Avec la baisse des revenus des hydrocarbures, le pays accuse actuellement un déficit budgétaire de 18%. Ce qui est énorme.”
Pour lui, l’industrie, “la force motrice de l’après-pétrole”, devrait vite prendre le relais des hydrocarbures. “Il faut vite réindustrialiser ce pays et y créer de la richesse.”
Il regrette, ainsi, que le secteur industriel stagne aujourd’hui à 5% du PIB, alors que dans les années 70, il contribuait à plus de 20%.
Et si le tissu industriel algérien est, aujourd’hui, réduit à sa plus simple signification, c’est parce que, selon lui, des plans sociaux ont financé l’importation. “Il s’agit de traiter l’Algérien dans sa dignité et non pas lui demander de toucher des subventions et de se taire ensuite. Car si l’Algérie est un pays jeune, toujours en train de se construire, le peuple algérien n’est pas un enfant. Il ne faut attendre rien et de personne.” Pour lui, les revenus des hydrocarbures doivent être affectés selon une décision politique, mais toujours avec “un impact escompté et mesuré”.
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