Finalement, beaucoup de bruit pour peu. Cette visite de Jean-Marc Ayrault annoncée à grand renfort de publicité côté algérien, passée presque inaperçue en France, sauf sur France-24 et encore, ne s’est traduite par la signature d’aucun projet d’envergure.
Les grandes entreprises françaises, tout comme d’ailleurs de nombreuses firmes européennes, hésitent à se lancer sur le marché algérien hors hydrocarbures. La loi de 2009, dite loi 51/49 interdisant aux entreprises non algériennes de détenir la majorité du capital d’une joint-venture, est volontiers citée comme un obstacle aux investissements. La bureaucratie et la corruption le sont également. Mais tout ceci n’explique pas cette si grande réticence envers un pays, l’Algérie, «pourtant assis sur les cinquièmes réserves mondiales de gaz», selon le quotidien économique français Les Echos !
En fait, l’autre raison, sinon la vraie raison, qui fait de l’Algérie un pays peu attractif pour les investisseurs européens et anglo-saxons, relève des inconnues liées au contexte politique.
Qu’on le veuille ou non, la maladie du chef de l’Etat datant de 2005, aggravée en 2013 par un AVC, inquiète.
Elle a considérablement réduit l’activité présidentielle et, partant, elle paralyse de fait les institutions du pays. Et ce ne sont ni les propos d’Abdelmalek Sellal assurant que le Président «est en bonne santé», ni l’activisme du secrétaire général du FLN Amar Saâdani et d’autres militant pour un quatrième mandat qui vont rassurer les partenaires de l’Algérie et dissiper toutes les incertitudes à quatre mois de l’élection présidentielle dont on se demande si elle aura lieu.
Bien sûr, nos gouvernants ne manqueront pas de mettre en exergue le fait que le Premier ministre français, qui a rendu visite au chef de l’Etat, l’a trouvé «très courageux après sa maladie» et «très surpris qu'il suive à ce point la situation» ! Il n’empêche, concernant le mal dont souffre le chef de l’Etat, les Français doivent savoir de quoi il en retourne : le président de la République n’a-t-il pas été hospitalisé à Paris ?
Le mieux pour nos gouvernants aurait été de publier un bulletin de santé signé par un panel de médecins afin de mettre un terme à toutes les rumeurs et spéculations. Mais ils ne l’ont pas fait et ils ne le feront sans doute pas. Quant à ce que Abdelaziz Bouteflika s’adresse de vive voix aux Algériens comme le demandent, non sans arrière-pensée, certains de ses anciens soutiens, rien pour l’heure ne permet de penser qu’il sera en capacité de le faire.
En attendant, même si le gouvernement ne se réunit plus, tout se passe comme si tout fonctionnait normalement. On voit des ministres s’activer, visiter des chantiers, intervenir devant des députés et des sénateurs faisant mine d’assumer leur mandat d’élus de la nation, alors que chacun sait que cette normalité politico-institutionnelle qui donne à voir un pays à l’activité politique normale, est trompeuse.
Une chose semble certaine : l’activisme débordant du Premier ministre – chaque semaine depuis quelque temps, il visite une ou deux wilayas – suscite moult questionnements dont celui-ci : serait-il naïf de penser qu’Abdelmalek Sellal mène une campagne électorale qui ne dit pas son nom, par procuration ?
Enfin, pour revenir aux rapports entre Alger et Paris, il serait peut-être temps de cesser de s’illusionner sur la mise en place d’un «partenariat d’exception» et sur l’idée que la France assume un jour son passé colonial. N’insistons pas, elle ne le fera pas.
Sans renier le passé, mieux vaut passer à autre chose et aller vers une banalisation des rapports entre les deux pays au mieux des intérêts de chacun des deux partenaires, comme ils le sont avec d’autres avec qui l’Algérie entretient des rapports commerciaux et amicaux. Un tête-à-tête entre les deux pays ne sert pas forcément les intérêts de l’Algérie.
Par Hassane Zerrouky- Le Soir
Les grandes entreprises françaises, tout comme d’ailleurs de nombreuses firmes européennes, hésitent à se lancer sur le marché algérien hors hydrocarbures. La loi de 2009, dite loi 51/49 interdisant aux entreprises non algériennes de détenir la majorité du capital d’une joint-venture, est volontiers citée comme un obstacle aux investissements. La bureaucratie et la corruption le sont également. Mais tout ceci n’explique pas cette si grande réticence envers un pays, l’Algérie, «pourtant assis sur les cinquièmes réserves mondiales de gaz», selon le quotidien économique français Les Echos !
En fait, l’autre raison, sinon la vraie raison, qui fait de l’Algérie un pays peu attractif pour les investisseurs européens et anglo-saxons, relève des inconnues liées au contexte politique.
Qu’on le veuille ou non, la maladie du chef de l’Etat datant de 2005, aggravée en 2013 par un AVC, inquiète.
Elle a considérablement réduit l’activité présidentielle et, partant, elle paralyse de fait les institutions du pays. Et ce ne sont ni les propos d’Abdelmalek Sellal assurant que le Président «est en bonne santé», ni l’activisme du secrétaire général du FLN Amar Saâdani et d’autres militant pour un quatrième mandat qui vont rassurer les partenaires de l’Algérie et dissiper toutes les incertitudes à quatre mois de l’élection présidentielle dont on se demande si elle aura lieu.
Bien sûr, nos gouvernants ne manqueront pas de mettre en exergue le fait que le Premier ministre français, qui a rendu visite au chef de l’Etat, l’a trouvé «très courageux après sa maladie» et «très surpris qu'il suive à ce point la situation» ! Il n’empêche, concernant le mal dont souffre le chef de l’Etat, les Français doivent savoir de quoi il en retourne : le président de la République n’a-t-il pas été hospitalisé à Paris ?
Le mieux pour nos gouvernants aurait été de publier un bulletin de santé signé par un panel de médecins afin de mettre un terme à toutes les rumeurs et spéculations. Mais ils ne l’ont pas fait et ils ne le feront sans doute pas. Quant à ce que Abdelaziz Bouteflika s’adresse de vive voix aux Algériens comme le demandent, non sans arrière-pensée, certains de ses anciens soutiens, rien pour l’heure ne permet de penser qu’il sera en capacité de le faire.
En attendant, même si le gouvernement ne se réunit plus, tout se passe comme si tout fonctionnait normalement. On voit des ministres s’activer, visiter des chantiers, intervenir devant des députés et des sénateurs faisant mine d’assumer leur mandat d’élus de la nation, alors que chacun sait que cette normalité politico-institutionnelle qui donne à voir un pays à l’activité politique normale, est trompeuse.
Une chose semble certaine : l’activisme débordant du Premier ministre – chaque semaine depuis quelque temps, il visite une ou deux wilayas – suscite moult questionnements dont celui-ci : serait-il naïf de penser qu’Abdelmalek Sellal mène une campagne électorale qui ne dit pas son nom, par procuration ?
Enfin, pour revenir aux rapports entre Alger et Paris, il serait peut-être temps de cesser de s’illusionner sur la mise en place d’un «partenariat d’exception» et sur l’idée que la France assume un jour son passé colonial. N’insistons pas, elle ne le fera pas.
Sans renier le passé, mieux vaut passer à autre chose et aller vers une banalisation des rapports entre les deux pays au mieux des intérêts de chacun des deux partenaires, comme ils le sont avec d’autres avec qui l’Algérie entretient des rapports commerciaux et amicaux. Un tête-à-tête entre les deux pays ne sert pas forcément les intérêts de l’Algérie.
Par Hassane Zerrouky- Le Soir
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