Le ministre de l’Energie a indiqué aux membres de la commission des affaires économiques de l’Assemblée populaire nationale que l’amendement de la loi relative aux hydrocarbures est «un acte politique».
Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Chakib Khelil a présenté, mardi soir, l’ordonnance présidentielle portant amendement de la loi relative aux hydrocarbures devant les députés membres de cette commission parlementaire permanente. Ces derniers ont saisi l’occasion de cette rencontre pour tenter d’avoir plus de précisions à propos du changement de cap du gouvernement dans sa politique énergétique. «Nous avons demandé au ministre de l’Energie les raisons de ce soudain revirement près d’une année après l’entrée en vigueur de cette loi. Il nous a expliqué que les amendements introduits visent à renforcer le contrôle des ressources en hydrocarbures et leur exploitation rationnelle afin d’en assurer la préservation pour les générations futures», indique un député membre de cette commission. «L’amendement de la loi sur les Hydrocarbures est un acte politique», a cependant indiqué à plusieurs reprises Chakib Khelil face à l’insistance des élus. Notre interlocuteur précise par ailleurs que les membres de la commission des affaires économiques ont fait part de leur satisfecit, notamment le député du Parti des travailleurs. Bien que son passage devant cette commission parlementaire ne soit qu’une simple formalité — le président ayant promulgué cette loi sous forme d’ordonnance — Chakib Khelil a toutefois confirmé la portée éminemment «politique» de ce texte. En effet, depuis son entrée au gouvernement en 1999, le ministre de l’Energie a fait de la révision de cette loi son principal objectif. Un projet que le FLN de Ali Benflis avait vivement critiqué lorsque celui-ci était à la tête de l’exécutif. Ce parti s’était opposé à l’adoption d’une loi qui ne profiterait qu’aux compagnies pétrolières étrangères, américaines en premier lieu. Au cours des deux dernières années de sont premier mandat, Abdelaziz Bouteflika a été contraint de geler ce texte. Mais suite à sa réélection, il a eu les coudées franches pour remettre sur la table le projet de Khelil. Lors du discours prononcé au siège de l’UGTA le 24 février 2005 à l’occasion du 34ème anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures par le président Houari Boumediene, le président de la République a surpris son auditoire en abordant l’épineuse question de cette loi. «La nouvelle loi sur les hydrocarbures nous est imposée», a-t-il répété à une assistance qui a réagi par une salve d’applaudissements. Chakib Khelil remporte une victoire. Sa loi est adoptée quelques semaines plus tard par les deux chambres du Parlement. Le Parti des travailleurs de Louisa Hanoune est la seule formation politique siégeant à l’APN à s’y être opposé. Mais le succès de Chakib Khelil est passager. Au mois de juillet dernier, le Conseil de gouvernement endosse un texte législatif portant amendement de certaines dispositions de la loi relative aux hydrocarbures. La décision est prise en l’absence de Chakib Khelil qui est en visite de travail en Chine. L’une des nouvelles mesures oblige la compagnie nationale à participer systématiquement et à hauteur de 51% dans toutes les opérations, de la recherche à l’exploitation en passant par le transport. «Cette mesure de préservation et de conservation de nos ressources s'effectuera, notamment, sur la base d'une participation conséquente et systématique de Sonatrach dans les opérations de recherche et/ou d'exploitation », indique le communiqué du gouvernement. Au cours d’une conférence de presse animée le 16 juillet, Chakib Khelil a avoué «craindre la colère des compagnies pétrolières » suite à cette révision inattendue. Aujourd’hui encore, des zones d’ombre persistent sur les véritables raisons de ce revirement présenté comme une «renationalisation des ressources énergétiques ».
- Le Soire d'Algerie
Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Chakib Khelil a présenté, mardi soir, l’ordonnance présidentielle portant amendement de la loi relative aux hydrocarbures devant les députés membres de cette commission parlementaire permanente. Ces derniers ont saisi l’occasion de cette rencontre pour tenter d’avoir plus de précisions à propos du changement de cap du gouvernement dans sa politique énergétique. «Nous avons demandé au ministre de l’Energie les raisons de ce soudain revirement près d’une année après l’entrée en vigueur de cette loi. Il nous a expliqué que les amendements introduits visent à renforcer le contrôle des ressources en hydrocarbures et leur exploitation rationnelle afin d’en assurer la préservation pour les générations futures», indique un député membre de cette commission. «L’amendement de la loi sur les Hydrocarbures est un acte politique», a cependant indiqué à plusieurs reprises Chakib Khelil face à l’insistance des élus. Notre interlocuteur précise par ailleurs que les membres de la commission des affaires économiques ont fait part de leur satisfecit, notamment le député du Parti des travailleurs. Bien que son passage devant cette commission parlementaire ne soit qu’une simple formalité — le président ayant promulgué cette loi sous forme d’ordonnance — Chakib Khelil a toutefois confirmé la portée éminemment «politique» de ce texte. En effet, depuis son entrée au gouvernement en 1999, le ministre de l’Energie a fait de la révision de cette loi son principal objectif. Un projet que le FLN de Ali Benflis avait vivement critiqué lorsque celui-ci était à la tête de l’exécutif. Ce parti s’était opposé à l’adoption d’une loi qui ne profiterait qu’aux compagnies pétrolières étrangères, américaines en premier lieu. Au cours des deux dernières années de sont premier mandat, Abdelaziz Bouteflika a été contraint de geler ce texte. Mais suite à sa réélection, il a eu les coudées franches pour remettre sur la table le projet de Khelil. Lors du discours prononcé au siège de l’UGTA le 24 février 2005 à l’occasion du 34ème anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures par le président Houari Boumediene, le président de la République a surpris son auditoire en abordant l’épineuse question de cette loi. «La nouvelle loi sur les hydrocarbures nous est imposée», a-t-il répété à une assistance qui a réagi par une salve d’applaudissements. Chakib Khelil remporte une victoire. Sa loi est adoptée quelques semaines plus tard par les deux chambres du Parlement. Le Parti des travailleurs de Louisa Hanoune est la seule formation politique siégeant à l’APN à s’y être opposé. Mais le succès de Chakib Khelil est passager. Au mois de juillet dernier, le Conseil de gouvernement endosse un texte législatif portant amendement de certaines dispositions de la loi relative aux hydrocarbures. La décision est prise en l’absence de Chakib Khelil qui est en visite de travail en Chine. L’une des nouvelles mesures oblige la compagnie nationale à participer systématiquement et à hauteur de 51% dans toutes les opérations, de la recherche à l’exploitation en passant par le transport. «Cette mesure de préservation et de conservation de nos ressources s'effectuera, notamment, sur la base d'une participation conséquente et systématique de Sonatrach dans les opérations de recherche et/ou d'exploitation », indique le communiqué du gouvernement. Au cours d’une conférence de presse animée le 16 juillet, Chakib Khelil a avoué «craindre la colère des compagnies pétrolières » suite à cette révision inattendue. Aujourd’hui encore, des zones d’ombre persistent sur les véritables raisons de ce revirement présenté comme une «renationalisation des ressources énergétiques ».
- Le Soire d'Algerie
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