Écrit par Lena Azizi
A la tripartite, les «entrants» ou les «intrus», c’est selon, pour parler de Nabni et de Care, ne pouvaient révolutionner les choses et encore moins fixer le cap. Ils devaient néanmoins trouver dans une rencontre trop « réglée » le moyen de ne pas faire de la figuration. Ils l’ont fait en lâchant quelques mots clés qui pèsent lourdement. Continuer à vivre sur la « rente » n’est plus soutenable. Pleurer sur la « facture » en hausse de l’importation tout en souhaitant la « croissance » et la « diversification » de l’économie est un leurre. Se diversifier, croitre ne passent pas par une autarcie, illusoire, mais par un accroissement des importations des intrants et des équipements, au détriment, of course, des importations « futiles ». Mais au lieu de larmoyer sur la hausse des importations, il faut s’inquiéter de la faiblesse phénoménale des exportations hors hydrocarbures. Care se faisait ainsi le relais de la remarque pertinente d’un entrepreneur, « exportateur » exaspéré par le simplisme du consensus patronal et gouvernemental sur les importations. Mohamed Rafik Zaïmeche, c’est de lui qu’il s’agit, note dans une déclaration à Maghreb Emergent, qu’on « parle de produire en Algérie pour réduire le recours aux importations, mais personne ne dit que si nous n’arrivons pas à exporter, nous ne réussirons jamais à concurrencer les produits étrangers sur notre propre marché ». Il est en effet facile de lancer le chiffre de 60 milliards d’importations pour alarmer la population et justifier le recours aux mécanismes de régulation bureaucratique non seulement inefficaces et en outre sources de corruption. Parler des « exportations » alors que règne un discours anxiogène et non analytique sur les importations, voilà un mot clé que Care a eu la pertinence de lancer pour ébrécher une forme de consensus pour le statu quo. Ou, pour reprendre une formule politique «clé» d’une scène algérienne atone, le «consensus antiréformes algérien». L’autre mot clé mis en avant par Nabni est l’impératif de commencer, maintenant et pas demain, la sortie de la dépendance à l’égard de la rente. Avec des propositions d’astreintes constitutionnelles et légales qui ne peuvent que perturber un système totalement dopé à la rente. Mettre fin à l’addiction de manière progressive pour arriver à «zéro» dépendance dans 20 ans sur la base d’une « règle d’or » budgétaire inscrite dans la Constitution bouleverse trop les habitudes. Mais, puisant dans notre propre histoire, Nabni a demandé une «audace» politique à la hauteur de la décision prise en 1971 de nationaliser les hydrocarbures malgré le scepticisme ambiant et les annonces de la «cata» pour le pays de la part des étrangers. Il est vrai qu’aujourd’hui, l’audace est d’une autre nature, elle n’a pas à être dirigée contre des intérêts extérieurs établis comme des intérêts internes et à courte vue, mais contre des habitudes… Il fallait être audacieux pour oser cela. C’est pour cela que les intrus n’ont pas raté leur entrée. Ils ont placé les mots clés, alors que le projet de loi de finances 2014 avec son faramineux déficit de 45 milliards de dollars n’amorce pas le « long virage » et continue à mener l’économie du pays vers l’iceberg.
REPORTERS.DZ
A la tripartite, les «entrants» ou les «intrus», c’est selon, pour parler de Nabni et de Care, ne pouvaient révolutionner les choses et encore moins fixer le cap. Ils devaient néanmoins trouver dans une rencontre trop « réglée » le moyen de ne pas faire de la figuration. Ils l’ont fait en lâchant quelques mots clés qui pèsent lourdement. Continuer à vivre sur la « rente » n’est plus soutenable. Pleurer sur la « facture » en hausse de l’importation tout en souhaitant la « croissance » et la « diversification » de l’économie est un leurre. Se diversifier, croitre ne passent pas par une autarcie, illusoire, mais par un accroissement des importations des intrants et des équipements, au détriment, of course, des importations « futiles ». Mais au lieu de larmoyer sur la hausse des importations, il faut s’inquiéter de la faiblesse phénoménale des exportations hors hydrocarbures. Care se faisait ainsi le relais de la remarque pertinente d’un entrepreneur, « exportateur » exaspéré par le simplisme du consensus patronal et gouvernemental sur les importations. Mohamed Rafik Zaïmeche, c’est de lui qu’il s’agit, note dans une déclaration à Maghreb Emergent, qu’on « parle de produire en Algérie pour réduire le recours aux importations, mais personne ne dit que si nous n’arrivons pas à exporter, nous ne réussirons jamais à concurrencer les produits étrangers sur notre propre marché ». Il est en effet facile de lancer le chiffre de 60 milliards d’importations pour alarmer la population et justifier le recours aux mécanismes de régulation bureaucratique non seulement inefficaces et en outre sources de corruption. Parler des « exportations » alors que règne un discours anxiogène et non analytique sur les importations, voilà un mot clé que Care a eu la pertinence de lancer pour ébrécher une forme de consensus pour le statu quo. Ou, pour reprendre une formule politique «clé» d’une scène algérienne atone, le «consensus antiréformes algérien». L’autre mot clé mis en avant par Nabni est l’impératif de commencer, maintenant et pas demain, la sortie de la dépendance à l’égard de la rente. Avec des propositions d’astreintes constitutionnelles et légales qui ne peuvent que perturber un système totalement dopé à la rente. Mettre fin à l’addiction de manière progressive pour arriver à «zéro» dépendance dans 20 ans sur la base d’une « règle d’or » budgétaire inscrite dans la Constitution bouleverse trop les habitudes. Mais, puisant dans notre propre histoire, Nabni a demandé une «audace» politique à la hauteur de la décision prise en 1971 de nationaliser les hydrocarbures malgré le scepticisme ambiant et les annonces de la «cata» pour le pays de la part des étrangers. Il est vrai qu’aujourd’hui, l’audace est d’une autre nature, elle n’a pas à être dirigée contre des intérêts extérieurs établis comme des intérêts internes et à courte vue, mais contre des habitudes… Il fallait être audacieux pour oser cela. C’est pour cela que les intrus n’ont pas raté leur entrée. Ils ont placé les mots clés, alors que le projet de loi de finances 2014 avec son faramineux déficit de 45 milliards de dollars n’amorce pas le « long virage » et continue à mener l’économie du pays vers l’iceberg.
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