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Echec de l’école algérienne

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  • Echec de l’école algérienne

    Plus de huit millions d’élèves, un budget de plus de cinq milliards d’euros (545 milliards de dinars, crédit alloué au ministère de l’Education nationale au titre de la loi de finances pour 2012), soit une population avoisinant celle de la Tunisie et la moitié de son budget. Ce ne sont pas les moyens qui manquent, ni le ministère de l’Education nationale est seul responsable.


    L’école algérienne, objet d’une réforme globale engagée il y a bientôt dix ans, fait néanmoins couler beaucoup d’encre, chaque année. Grèves cycliques du corps enseignant, programmes décriés et des résultats contestés. Le ministère de l’Education est ainsi mis à l’index et le bouc émissaire trouvé en la personne du ministre en charge du secteur dont on impute y compris la surcharge des classes. Il convient dans ce contexte de revenir un peu en arrière. Une commission nationale de réforme du système éducatif, dite commission Benzaghou, du nom de son président (mathématicien et recteur de l’Université des sciences et de la technologie Houari Boumediène d’Alger), a été installée en mai 2000. Composée d’universitaires, de pédagogues et des représentants de différents secteurs d’activité et de la société civile, cette commission a eu pour mission de revoir les programmes et les méthodes d’enseignement. Elle devait revoir aussi l’organisation des structures éducatives, l’architecture des cursus, le statut des enseignants et concevoir les mécanismes adéquats pour faciliter l’interaction de l’école avec l’université et la vie active et son intégration dans le nouvel environnement socioéconomique et culturel. Après avoir diagnostiqué la situation et dressé l’état des lieux – son travail a été en partie fondé sur les auditions de divers acteurs et des utilisateurs, ses conclusions et recommandations —, avalisées, ont été transmises à une nouvelle instance, à savoir la Commission nationale des programmes. Instance dont dépendaient les groupes spécialisés de disciplines qui ont eu à traduire les nouvelles orientations sous forme de programmes, d’outils pédagogiques et de manuels scolaires.

    Les conditions ne sont pas réunies pour assimiler les nouveaux programmes

    La commission Benzaghou avait recommandé, globalement, d’opter pour la méthode de l’approche par compétence en lieu et place de l’enseignement-apprentissage, de s’ouvrir sur les langues étrangères et, surtout, d’impliquer davantage les parents d’élèves dans la scolarisation de leurs enfants et de réduire le nombre d’élèves par classe en organisant des classes de 20 à 25 élèves au maximum. La mise en œuvre d’une telle réforme exige un effort considérable de la part de tous, aussi bien les pouvoirs publics que les enseignants et les parents d’élèves. Il fallait construire de nouvelles infrastructures pour accueillir le nombre sans cesse croissant des élèves, mettre à niveau les enseignants et instituteurs et recruter des milliers d’autres et sensibiliser les parents d’élèves à la nécessité d’une telle réforme et le rôle qu’ils doivent jouer. Or, en dépit de l’effort financier consenti, rien n’a fonctionné comme il fallait et les prévisions faites par le ministère de l’Education nationale sont restées sans suivi. Le ministère de l’Habitat et les collectivités locales n’ont pas construit suffisamment de classes. «Le déficit pour la rentrée scolaire 2008-2009 s’élevait à 588 nouveaux établissements dans l’enseignement moyen», a estimé, à l’époque, Yahia Bourouina, conseiller auprès du ministre de l’Education nationale. La rentrée scolaire en 2008 a été marquée par le passage au moyen de la première promotion issue de la réforme. La même chose s’est reproduite quatre années après, avec le passage, cette année (2012-2013), de la même promotion au secondaire. Cette année encore, l’insuffisance des infrastructures a touché ce palier dont le ministère de l’Education n’a réceptionné qu’un cinquième des nouveaux lycées devant être construits en prévision de cette rentrée scolaire. Sur un autre plan, les cantines scolaires demeurent sous-approvisionnées et les transports en commun mal organisés pour faciliter les déplacements des élèves habitant loin des écoles. C’est qu’il y a toute une logistique à mettre en place et la responsabilité ne se limite pas seulement au ministère de l’Education nationale qui veille plutôt sur les aspects pédagogiques. Même si la responsabilité de ce dernier est engagée, s’agissant du recyclage des enseignants et les critères mis en place pour le recrutement des nouveaux. Les intervenants sont multiples et la responsabilité d’un éventuel échec est partagée. C’est l’échec de tout un gouvernement, voire l’absence d’un projet de société devant être mis en place…


    ParLyas Hallas - le soir
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