Bonjour, certains patients, ceux qui ont un peu de moyen n'hésitent pas à aller jusqu'en Jordanie se faire soigner... On a besoin de vrais hôpitaux avec un minimum de service et de sécurité dans tous les sens du terme pour le conford des patients.
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Les hôpitaux ont été créés pour prendre en charge les souffrances des gens, leur prodiguer des soins et restaurer leur santé lorsque cela est possible. Les musulmans on été certainement les premiers à les mettre en place sous le nom de «maristan» au Caire, à Bagdad, en Andalousie et ailleurs dans l’empire musulman.
Aujourd’hui, être hospitalisé ne signifie pas forcément évoluer positivement sur le plan santé. La sécurité du malade, en particulier, et des personnes évoluant à l’intérieur des structures hospitalières, en général, est devenue un concept primordial auquel un intérêt de plus en plus important est accordé.
On dénombre plus de 100.000 erreurs médicales par an aux Etats-Unis. Tous les pays développés publient des statistiques de plus en plus précises et de plus en plus détaillées sur la sécurité. Cette dernière est même devenue un critère déterminant dans la classification des hôpitaux. Qu’en est-il dans notre pays ? Dieu seul le sait, en l’absence de statistiques régulières ou d’études précises. Le nombre est certainement important, au point où il a suscité la constitution d’une association de parents de victimes d’erreurs médicales. Il n’est cependant pas facile d’identifier tous les cas où une erreur médicale a été commise. Dans cette situation, l’omerta s’applique de façon absolue, ne serait-ce que pour protéger l’esprit de corporation. C’est pour cette raison que des politiques d’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins sont menées dans divers pays. Il faut enseigner aussi bien aux patients qu’aux personnels la culture de la sécurité. Tout un chacun doit savoir réagir devant une erreur médicale.
L’emploi des antibiotiques ne tue pas toujours les microbes. Face à leur emploi intensif ou inconsidéré, certains de ces derniers acquièrent des résistances. Ces microbes, dont certains sont habituellement non dangereux, deviennent cependant résistants aux antibiotiques utilisés: ils sont de plus en plus fréquemment à l’origine d’infections graves pour des malades ayant nécessité un acte chirurgical, qui sont hospitalisés dans un service de chirurgie ou qui séjournent dans des unités de réanimation ou de soins intensifs. Faut-il rappeler les drames récents des maternités de Djelfa et de Parnet ? Faut-il également rappeler que la quasi-totalité des dialysés a été infectée par le virus de l’hépatite C, certains ayant même été infectés par celui du HIV ? Les raisons sont nombreuses: manque d’hygiène, absence de procédures de sécurité, personnel insuffisamment formé...
La survenue de ces infections suscite l’intérêt des professionnels de la santé depuis quelques années, sans cependant que des mesures réglementaires destinées à les réduire ne soient prises. Ainsi, à titre d’exemple, peu d’hôpitaux ont mis en place des circuits de linge sale et de linge propre. Dans certains hôpitaux, le même véhicule qui convoie l’alimentation est utilisé tour à tour pour le linge sale et le linge propre, sans même qu’il fasse l’objet d’une désinfection après chaque livraison. D’une manière générale, on peut se poser la question de savoir quel hôpital a mis en place un système de formation en hygiène pour les femmes de ménage et le personnel de service appelés à prendre en charge les tâches d’hygiène.
Notre législation ne reconnaît pas encore la responsabilité des structures de soins en pareil cas et les victimes ou leurs ayants droit ne peuvent pas prétendre à une indemnisation. Rien n’empêche cependant des personnes perspicaces et des avocats chevronnés d’ester les structures de soins devant les tribunaux et d’obtenir réparation. Les juges deviennent de plus en plus sensibles à ces problèmes.
De nombreux produits sont quotidiennement rejetés par les hôpitaux: prélèvements sanguins non ou partiellement utilisés, produits souillés divers (pansements, rejets organiques...), exérèses chirurgicales diverses (appendices, vésicules, kystes, parties malades...), placentas, médicaments périmés... La réglementation oblige les hôpitaux à disposer d’incinérateurs. Combien d’hôpitaux disposent d’incinérateurs en marche ?
La réglementation est encore plus drastique vis-à-vis des laboratoires. En raison du contenu potentiellement dangereux de leurs rejets (sang contaminé, cultures microbiennes...), tous leurs rejets doivent être préalablement traités dans des autoclaves avant d’être incinérés. La réalité fait frémir ! Les normes de séparation entre laboratoires de sécurité de type 1, 2 ou 3 n’existent pratiquement pas. Quels sont les laboratoires dont l’air est constamment renouvelé et où il n’existe aucune poussière ? Les normes veulent que chaque molécule d’air dans un laboratoire change toutes les quinze secondes ! Combien de laboratoires respectent les directives de sécurité ?
La grande majorité des laboratoires rejettent leurs déchets dans les réseaux d’évacuation des eaux usées domestiques ! La situation perdure depuis tellement longtemps qu’on se demande s’il existe une réglementation qui oblige les laboratoires publics et privés à se conformer aux mesures de sécurité.
Loin de se heurter à des problèmes de faisabilité, une telle mesure peut générer de nouveaux emplois à travers l’ANSEJ ou la CNAC. De nombreux biologistes au chômage ne demanderaient qu’à s’investir dans ce créneau. La création de micro-entreprises gérant des incinérateurs et/ou des unités de transport de déchets hospitaliers à implantation locale ou régionale sous-traitant pour les petits hôpitaux, cliniques, polycliniques, laboratoires et pharmacies (certaines exécutent quelques examens et assurent de petits soins) ne pourrait n’être que bénéfique pour tout le monde.
Malgré la répétition de la survenue des épidémies (typhoïde, choléra, peste...), ou de gros problèmes sanitaires (exemple: l’affaire du botulisme de Sétif), le système de santé a été très lent à réagir. Il a toujours semblé attendre les réactions des médias pour enfin se plier aux injonctions politiques. Nous sommes aujourd’hui confrontés à des problèmes autrement plus graves et potentiellement désastreux, tels les situations réalisées par le bioterrorisme (exemple: affaire de l’anthrax apparue aux USA au lendemain du 11 septembre 2001) ou par l’emploi de produits chimiques à des fins terroristes (par exemple, la pollution de barrages, de châteaux d’eau...). Notre système de soins est-il capable de relever ces défis ? Est-il préparé à ces défis ?
Par Mostéfa KHIATI : Président De La FOREM
8 juillet 2006 Le Quotidien d'Oran.
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Les hôpitaux ont été créés pour prendre en charge les souffrances des gens, leur prodiguer des soins et restaurer leur santé lorsque cela est possible. Les musulmans on été certainement les premiers à les mettre en place sous le nom de «maristan» au Caire, à Bagdad, en Andalousie et ailleurs dans l’empire musulman.
Aujourd’hui, être hospitalisé ne signifie pas forcément évoluer positivement sur le plan santé. La sécurité du malade, en particulier, et des personnes évoluant à l’intérieur des structures hospitalières, en général, est devenue un concept primordial auquel un intérêt de plus en plus important est accordé.
On dénombre plus de 100.000 erreurs médicales par an aux Etats-Unis. Tous les pays développés publient des statistiques de plus en plus précises et de plus en plus détaillées sur la sécurité. Cette dernière est même devenue un critère déterminant dans la classification des hôpitaux. Qu’en est-il dans notre pays ? Dieu seul le sait, en l’absence de statistiques régulières ou d’études précises. Le nombre est certainement important, au point où il a suscité la constitution d’une association de parents de victimes d’erreurs médicales. Il n’est cependant pas facile d’identifier tous les cas où une erreur médicale a été commise. Dans cette situation, l’omerta s’applique de façon absolue, ne serait-ce que pour protéger l’esprit de corporation. C’est pour cette raison que des politiques d’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins sont menées dans divers pays. Il faut enseigner aussi bien aux patients qu’aux personnels la culture de la sécurité. Tout un chacun doit savoir réagir devant une erreur médicale.
L’emploi des antibiotiques ne tue pas toujours les microbes. Face à leur emploi intensif ou inconsidéré, certains de ces derniers acquièrent des résistances. Ces microbes, dont certains sont habituellement non dangereux, deviennent cependant résistants aux antibiotiques utilisés: ils sont de plus en plus fréquemment à l’origine d’infections graves pour des malades ayant nécessité un acte chirurgical, qui sont hospitalisés dans un service de chirurgie ou qui séjournent dans des unités de réanimation ou de soins intensifs. Faut-il rappeler les drames récents des maternités de Djelfa et de Parnet ? Faut-il également rappeler que la quasi-totalité des dialysés a été infectée par le virus de l’hépatite C, certains ayant même été infectés par celui du HIV ? Les raisons sont nombreuses: manque d’hygiène, absence de procédures de sécurité, personnel insuffisamment formé...
La survenue de ces infections suscite l’intérêt des professionnels de la santé depuis quelques années, sans cependant que des mesures réglementaires destinées à les réduire ne soient prises. Ainsi, à titre d’exemple, peu d’hôpitaux ont mis en place des circuits de linge sale et de linge propre. Dans certains hôpitaux, le même véhicule qui convoie l’alimentation est utilisé tour à tour pour le linge sale et le linge propre, sans même qu’il fasse l’objet d’une désinfection après chaque livraison. D’une manière générale, on peut se poser la question de savoir quel hôpital a mis en place un système de formation en hygiène pour les femmes de ménage et le personnel de service appelés à prendre en charge les tâches d’hygiène.
Notre législation ne reconnaît pas encore la responsabilité des structures de soins en pareil cas et les victimes ou leurs ayants droit ne peuvent pas prétendre à une indemnisation. Rien n’empêche cependant des personnes perspicaces et des avocats chevronnés d’ester les structures de soins devant les tribunaux et d’obtenir réparation. Les juges deviennent de plus en plus sensibles à ces problèmes.
De nombreux produits sont quotidiennement rejetés par les hôpitaux: prélèvements sanguins non ou partiellement utilisés, produits souillés divers (pansements, rejets organiques...), exérèses chirurgicales diverses (appendices, vésicules, kystes, parties malades...), placentas, médicaments périmés... La réglementation oblige les hôpitaux à disposer d’incinérateurs. Combien d’hôpitaux disposent d’incinérateurs en marche ?
La réglementation est encore plus drastique vis-à-vis des laboratoires. En raison du contenu potentiellement dangereux de leurs rejets (sang contaminé, cultures microbiennes...), tous leurs rejets doivent être préalablement traités dans des autoclaves avant d’être incinérés. La réalité fait frémir ! Les normes de séparation entre laboratoires de sécurité de type 1, 2 ou 3 n’existent pratiquement pas. Quels sont les laboratoires dont l’air est constamment renouvelé et où il n’existe aucune poussière ? Les normes veulent que chaque molécule d’air dans un laboratoire change toutes les quinze secondes ! Combien de laboratoires respectent les directives de sécurité ?
La grande majorité des laboratoires rejettent leurs déchets dans les réseaux d’évacuation des eaux usées domestiques ! La situation perdure depuis tellement longtemps qu’on se demande s’il existe une réglementation qui oblige les laboratoires publics et privés à se conformer aux mesures de sécurité.
Loin de se heurter à des problèmes de faisabilité, une telle mesure peut générer de nouveaux emplois à travers l’ANSEJ ou la CNAC. De nombreux biologistes au chômage ne demanderaient qu’à s’investir dans ce créneau. La création de micro-entreprises gérant des incinérateurs et/ou des unités de transport de déchets hospitaliers à implantation locale ou régionale sous-traitant pour les petits hôpitaux, cliniques, polycliniques, laboratoires et pharmacies (certaines exécutent quelques examens et assurent de petits soins) ne pourrait n’être que bénéfique pour tout le monde.
Malgré la répétition de la survenue des épidémies (typhoïde, choléra, peste...), ou de gros problèmes sanitaires (exemple: l’affaire du botulisme de Sétif), le système de santé a été très lent à réagir. Il a toujours semblé attendre les réactions des médias pour enfin se plier aux injonctions politiques. Nous sommes aujourd’hui confrontés à des problèmes autrement plus graves et potentiellement désastreux, tels les situations réalisées par le bioterrorisme (exemple: affaire de l’anthrax apparue aux USA au lendemain du 11 septembre 2001) ou par l’emploi de produits chimiques à des fins terroristes (par exemple, la pollution de barrages, de châteaux d’eau...). Notre système de soins est-il capable de relever ces défis ? Est-il préparé à ces défis ?
Par Mostéfa KHIATI : Président De La FOREM
8 juillet 2006 Le Quotidien d'Oran.
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