C’est donc une opération de marketing à grande échelle et dans toutes les langues et qui ne concerne pas uniquement le quotidien français Le Monde. Pour célébrer le cinquantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, le président Bouteflika et son gouvernement ont mis le paquet, le gros paquet, pour faire la promotion du régime à coups de centaines de milliers d’euros ou de dollars en France, en Allemagne, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis.
Après le cahier « Spécial Algérie » publié mercredi 3 juillet par le quotidien français Le Monde, des suppléments de la même nature, publi-reportages, ont été publiés jeudi 5 juillet par le quotidien américain USA Today, le quotidien britannique The Times, le Financial Times Deutschland, ainsi que les journaux à capitaux saoudiens basés à Londres Al Hayat et Al Sharq Al Awasat.
Comme pour le supplément du Monde, le mode opératoire est formaté d’une manière presque identique : des articles vantant les réalisations du président Bouteflika depuis son arrivée au pouvoir en 1999, des entretiens avec ses ministres, des chiffres, des graphiques et des commentaires élogieux sur la politique du président algérien.
Comme pour le supplément du Monde, tous les cahiers ouvrent sur une grande photo de Abdelaziz Bouteflika et sur un titre qui barre la Une : 50 ans après l’indépendance.
Comme pour Le Monde aussi, le contenu des publications n’accorde aucune place aux réalisations faites en Algérie depuis l’indépendance de juillet 1962 – l’occasion étant le cinquantenaire –, mais aborde exclusivement les deux quinquennats et demi du chef de l’Etat. Bref, une publicité à la gloire des 13 ans de pouvoir de Bouteflika aujourd'hui âgé de 75 ans.
Mais contrairement au quotidien français, ces publi-reportages édités en Grande Bretagne, aux Etats-Unis et en Allemagne ont évoqué les expériences de certains entrepreneurs privés algériens, notamment Issad Rebrab, Laid Benamor ou Réda Hamiani.
Le contenu des suppléments étant presque le même (avec toute de même des spécificités pour chaque pays), le projet rédactionnel a été livré clé en main par AFA Press, une agence de communication spécialisée dans la publicité et la confection de contenu rédactionnel pour support papier et le net et qui possède des bureaux à Londres et en Espagne.
Afa Press a pour partenaires, Upper Reach, conventionnée avec Le Times, United World qui travaille avec USA Today et Globus Vision en partenariat avec le Financial Times Deutchland.
Evidemment, la facture pour cette opération de marketing est payée par le trésor algérien.
Pour les cinq suppléments (USA Today, Times, Financial Times Deutchland, Al Hayat et Al Charq El Awsat), comme pour Le Monde, ceux sont des entreprises publiques qui y ont acheté des espaces publicitaires.
Parmi elles : Sonatrach, Saïdal, la Caisse Nationale du Logement, Sonelgaz, l’OPGI, Eniem et Enie, SNVI, ENMTP. Un seul privé, le groupe Benamor, spécialisé dans l’agro-alimentaire, figure parmi les annonceurs.
Si ces entreprises d'Etat ont été sommées de fournir de la pub à ces grands quotidiens internationaux, il n’en est pas de même pour la presse algérienne.
De nombreux titres de la presse indépendante sont privés de la publicité de ces petits et grands groupes publics en raison d’une directive du Premier ministre Ahmed Ouyahia qui les oblige à confier à l’ANEP, l’agence d’Etat de publicité et de communication, l’exclusivité de leur budget de communication.
Résultat : l’ANEP distribue la manne publique selon le bon vouloir des autorités, de la docilité des titres, des accointances ou des amitiés.
Les entreprises publiques étant exclusivement liées, de part la loi, à l’agence à l’ANEP, c’est donc celle-ci qui a sorti les chèques.
Et la facture est certainement conséquente.
Le tarif d’une page de publicité couleur dans le quotidien Le Monde pare exemple étant d’au moins 96 000 euros, on imagine que l’ANEP a dû débourser au moins 1 million d’euros pour cette opération de marketing à la gloire du régime du président Bouteflika.
Nous avons joint l’ANEP pour obtenir confirmation de ces commandes et obtenir le montant de la facture, mais aucun responsable n’est joignable ce jeudi, jour férié en Algérie en raison de la célébration du cinquantième anniversaire de l’indépendance.
DNA - Dernières nouvelles d'Algérie
Après le cahier « Spécial Algérie » publié mercredi 3 juillet par le quotidien français Le Monde, des suppléments de la même nature, publi-reportages, ont été publiés jeudi 5 juillet par le quotidien américain USA Today, le quotidien britannique The Times, le Financial Times Deutschland, ainsi que les journaux à capitaux saoudiens basés à Londres Al Hayat et Al Sharq Al Awasat.
Comme pour le supplément du Monde, le mode opératoire est formaté d’une manière presque identique : des articles vantant les réalisations du président Bouteflika depuis son arrivée au pouvoir en 1999, des entretiens avec ses ministres, des chiffres, des graphiques et des commentaires élogieux sur la politique du président algérien.
Comme pour le supplément du Monde, tous les cahiers ouvrent sur une grande photo de Abdelaziz Bouteflika et sur un titre qui barre la Une : 50 ans après l’indépendance.
Comme pour Le Monde aussi, le contenu des publications n’accorde aucune place aux réalisations faites en Algérie depuis l’indépendance de juillet 1962 – l’occasion étant le cinquantenaire –, mais aborde exclusivement les deux quinquennats et demi du chef de l’Etat. Bref, une publicité à la gloire des 13 ans de pouvoir de Bouteflika aujourd'hui âgé de 75 ans.
Mais contrairement au quotidien français, ces publi-reportages édités en Grande Bretagne, aux Etats-Unis et en Allemagne ont évoqué les expériences de certains entrepreneurs privés algériens, notamment Issad Rebrab, Laid Benamor ou Réda Hamiani.
Le contenu des suppléments étant presque le même (avec toute de même des spécificités pour chaque pays), le projet rédactionnel a été livré clé en main par AFA Press, une agence de communication spécialisée dans la publicité et la confection de contenu rédactionnel pour support papier et le net et qui possède des bureaux à Londres et en Espagne.
Afa Press a pour partenaires, Upper Reach, conventionnée avec Le Times, United World qui travaille avec USA Today et Globus Vision en partenariat avec le Financial Times Deutchland.
Evidemment, la facture pour cette opération de marketing est payée par le trésor algérien.
Pour les cinq suppléments (USA Today, Times, Financial Times Deutchland, Al Hayat et Al Charq El Awsat), comme pour Le Monde, ceux sont des entreprises publiques qui y ont acheté des espaces publicitaires.
Parmi elles : Sonatrach, Saïdal, la Caisse Nationale du Logement, Sonelgaz, l’OPGI, Eniem et Enie, SNVI, ENMTP. Un seul privé, le groupe Benamor, spécialisé dans l’agro-alimentaire, figure parmi les annonceurs.
Si ces entreprises d'Etat ont été sommées de fournir de la pub à ces grands quotidiens internationaux, il n’en est pas de même pour la presse algérienne.
De nombreux titres de la presse indépendante sont privés de la publicité de ces petits et grands groupes publics en raison d’une directive du Premier ministre Ahmed Ouyahia qui les oblige à confier à l’ANEP, l’agence d’Etat de publicité et de communication, l’exclusivité de leur budget de communication.
Résultat : l’ANEP distribue la manne publique selon le bon vouloir des autorités, de la docilité des titres, des accointances ou des amitiés.
Les entreprises publiques étant exclusivement liées, de part la loi, à l’agence à l’ANEP, c’est donc celle-ci qui a sorti les chèques.
Et la facture est certainement conséquente.
Le tarif d’une page de publicité couleur dans le quotidien Le Monde pare exemple étant d’au moins 96 000 euros, on imagine que l’ANEP a dû débourser au moins 1 million d’euros pour cette opération de marketing à la gloire du régime du président Bouteflika.
Nous avons joint l’ANEP pour obtenir confirmation de ces commandes et obtenir le montant de la facture, mais aucun responsable n’est joignable ce jeudi, jour férié en Algérie en raison de la célébration du cinquantième anniversaire de l’indépendance.
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