L'homme a subi les foudres du pouvoir, car il avait juste proposé une autre approche, seulement l'approche du pouvoir on sait où elle nous a mené en 1997 puis en 2012.
Desormais on ne peut plus l'accuser de quoi que ce soit il a été rappelé par son créateur.
Desormais on ne peut plus l'accuser de quoi que ce soit il a été rappelé par son créateur.
Controverses et convictions
Par : Saïd Chekri
L’analyse de l’air qui planait hier au metière Sidi Yahia aurait révélé, comme toujours en pareille occasion, une certaine dose d’opportunisme, un certain taux d’hypocrisie et un pourcentage d’humidité certainement élevé pour cause de larmes de crocodile. Une occasion d’être vus pour certains. Une corvée due à leur statut d’officiels pour d’autres. Une aubaine pour se laver de la haine qu’ils éprouvaient contre le défunt pour d’autres, la réconciliation étant passée par là. De quoi donner raison aux absents qui, eux, au moins, ne pourront être accusés de fourberie.
Mais à l’enterrement d’Abdelhamid Mehri, la foule n’était pas seulement immense. Elle était, aussi et surtout, plurielle et diverse. Le dernier hommage rendu au défunt est, toute esbroufe mise à part, celui de toute une classe politique. Disons-le d’emblée : l’estime vouée à cet homme aujourd’hui disparu et que l’on a pu mesurer hier, il ne la doit pas seulement au principe sacro-saint qui impose à chacun de se plier aux usages et convenances consacrées en pareilles circonstances. Passer toute une vie au FLN, ce parti précédemment unique qui demeure le symbole emblématique d’un régime honni, et forcer le respect des uns et des autres sont assurément une prouesse remarquable.
Des positions controversées, Mehri en avait eues, pourtant ! Sa participation au contrat de Sant’ Egidio, en 1995, en est l’un des meilleurs exemples. Son implication dans cette entreprise qui revendiquait, entre autres, le repêchage de l’ex-FIS, et qui impliquait de facto un basculement du FLN dans l’opposition, lui avait valu d’être voué aux gémonies. Hormis les parties prenantes de cette initiative-là, tous l’avaient dénoncé. Par conviction et à juste titre, pour ceux qui militaient pour la défense de la République et de la démocratie et la disqualification du projet théocratique. Par calcul pour d’autres, pour ceux dont les motivations se résumaient, en réalité, au sauvetage du système et dont les rancœurs auront coûté à Mehri le fameux “coup d’état scientifique” par lequel il fut destitué de la direction du FLN que l’on fera vite de ramener à la raison… et donc à la maison.
Au-delà des péripéties qui auront marqué le parcours de l’homme, son divorce avec le pouvoir et son “irrévérence” vis-à-vis du régime durant les 20 dernières années l’auront réconcilié lui, aussi, avec ses convictions et ses espérances premières, celles de Novembre. Celles-là mêmes qu’il souhaitait voir aboutir en ce cinquantenaire de l’Indépendance. En vain.
Liberté
Par : Saïd Chekri
L’analyse de l’air qui planait hier au metière Sidi Yahia aurait révélé, comme toujours en pareille occasion, une certaine dose d’opportunisme, un certain taux d’hypocrisie et un pourcentage d’humidité certainement élevé pour cause de larmes de crocodile. Une occasion d’être vus pour certains. Une corvée due à leur statut d’officiels pour d’autres. Une aubaine pour se laver de la haine qu’ils éprouvaient contre le défunt pour d’autres, la réconciliation étant passée par là. De quoi donner raison aux absents qui, eux, au moins, ne pourront être accusés de fourberie.
Mais à l’enterrement d’Abdelhamid Mehri, la foule n’était pas seulement immense. Elle était, aussi et surtout, plurielle et diverse. Le dernier hommage rendu au défunt est, toute esbroufe mise à part, celui de toute une classe politique. Disons-le d’emblée : l’estime vouée à cet homme aujourd’hui disparu et que l’on a pu mesurer hier, il ne la doit pas seulement au principe sacro-saint qui impose à chacun de se plier aux usages et convenances consacrées en pareilles circonstances. Passer toute une vie au FLN, ce parti précédemment unique qui demeure le symbole emblématique d’un régime honni, et forcer le respect des uns et des autres sont assurément une prouesse remarquable.
Des positions controversées, Mehri en avait eues, pourtant ! Sa participation au contrat de Sant’ Egidio, en 1995, en est l’un des meilleurs exemples. Son implication dans cette entreprise qui revendiquait, entre autres, le repêchage de l’ex-FIS, et qui impliquait de facto un basculement du FLN dans l’opposition, lui avait valu d’être voué aux gémonies. Hormis les parties prenantes de cette initiative-là, tous l’avaient dénoncé. Par conviction et à juste titre, pour ceux qui militaient pour la défense de la République et de la démocratie et la disqualification du projet théocratique. Par calcul pour d’autres, pour ceux dont les motivations se résumaient, en réalité, au sauvetage du système et dont les rancœurs auront coûté à Mehri le fameux “coup d’état scientifique” par lequel il fut destitué de la direction du FLN que l’on fera vite de ramener à la raison… et donc à la maison.
Au-delà des péripéties qui auront marqué le parcours de l’homme, son divorce avec le pouvoir et son “irrévérence” vis-à-vis du régime durant les 20 dernières années l’auront réconcilié lui, aussi, avec ses convictions et ses espérances premières, celles de Novembre. Celles-là mêmes qu’il souhaitait voir aboutir en ce cinquantenaire de l’Indépendance. En vain.
Liberté
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