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Un réseau transfrontalier de trafic d’explosifs démantelé à Mostaganem

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  • Un réseau transfrontalier de trafic d’explosifs démantelé à Mostaganem

    Près de 26 kg de TNT, 53 mines antipersonnel, 10 détonateurs et 38 m de mèche lente ont été récupérés lors de cette opération. L’enquête a permis l’arrestation d’un réseau criminel composé de 19 personnes.

    L’affaire explosive bouclée le week-end dernier par l’équipe de la section de recherche du groupement de gendarmerie de Mostaganem, aidée par des éléments du service central des investigations criminelles, a eu le mérite de revenir sur le crime organisé transfrontalier auquel l’Algérie est confrontée depuis quelque temps, compte tenu de sa position géostratégique. Encore une fois, grâce à la vigilance des gendarmes, une quantité d’explosifs suffisante pour faire de gros dégâts a été saisie et a permis de mettre fin aux activités sinistres d’un réseau de malfaiteurs de 19 personnes activant sur l’axe Tlemcen-Oran-Mostaganem. L’exploitation d’une information faisant état de l’existence de ce réseau a déclenché la mise au point d’un dispositif de surveillance de près qui a commencé par une infiltration. L’officier désigné est rompu à ce genre de missions délicates. Il se fait passer pour un quidam venant de l’est du pays à la recherche de matière explosive. Il fait donc connaissance en décembre 2011 de B.F. (40 ans) originaire de Mostaganem et K.N. (42 ans) d’Arzew à qui il demande de lui vendre un échantillon du produit désiré. Les résultats de l’examen du produit sont sans appel : il s’agit bel et bien du trinitrotoluène (TNT), explosif dangereux et dont quelques centaines grammes peuvent descendre une bâtisse comme un château de cartes. Une commande est passée auprès des “fournisseurs” qui, par méfiance, préfèrent céder la marchandise par petites quantités. Mais l’entêtement du négociant de la gendarmerie finit par payer. Les trafiquants proposent 10 kg. Niet de l’officier qui arrive à faire monter sa demande, justifiant cette dernière par le prix élevé de la location d’un camion de transport de légumes devant lui permettre de dissimuler les explosifs. Au bout de quelques jours, on se met d’accord sur 20 kg livrables au niveau d’un des plus connus marchés de fruits et légumes de l’Ouest, à savoir Souk Ellil de Mostaganem. Le lieu est choisi par les trafiquants pour la faiblesse des réseaux téléphoniques, mais aussi pour ses différentes échappatoires. Côté gendarmerie, tout est paré. Toute la zone est ceinturée. La marchandise est bien là. Le code signal de l’officier met la machine en marche. Le véhicule, une Dacia Logan, qui transportait les trafiquants est immobilisé par la herse. à l’intérieur se trouvent B.F., K.N., le chauffeur K.A. (30 ans) et une fillette d’une dizaine d’années. Dans la malle du véhicule, on découvre 21,8 kg de TNT, 38 m de mèche lente et une somme de 82 000 DA. L’interrogatoire avec les trois individus permettra d’aller à Arzew où la perquisition du domicile de K.N. fera découvrir 4 kg de TNT, 53 mines antipersonnel, 10 détonateurs et un pécule de 570 000 DA.

    Les carrières et la ligne Challe-MoRICE
    B.F. et K.N. commencent par donner leur fournisseur L.Z. (36 ans) qui est arrêté à son tour à bord de son véhicule Chevrolet à Arzew. Ce dernier parle d’un certain H.T. (40 ans), chauffeur de camion dans une carrière privée, ainsi que B.T., également chauffeur de camion dans une carrière privée à Arzew. Ces deux derniers vont permettre l’arrestation de L.H. chauffeur d’engin. Les trois, employés de la carrière de Bensaber, récupéraient les quantités d’explosifs non éclatés. Ils alimentaient L.Z. Ce dernier a avoué des contacts avec un certain G.K. (40 ans) employé dans la carrière Lazrak Hachemi. Quant aux mines antipersonnel, K.N. a déclaré les acheter chez un certain Djamel Ghazaouati qui sera arrêté à son tour à Remchi, suite à l’exploitation de son téléphone portable. Cet ancien repris de justice a déjà été condamné pour homicide volontaire en 2004. K.N. a également avoué avoir vendu des explosifs à des pêcheurs d’Oran, de Mostaganem et d’Arzew. Ces derniers ont été arrêtés. Ghazaouati a reconnu s’approvisionner en mines antipersonnel et mèches lentes chez un certain Amine qui les retire de la sinistre ligne Challe-Morice, installée par l’administration française pour empêcher la circulation à travers les frontières de l’Algérie. Vraisemblablement, tous les ingrédients sont réunis pour dire que la marchandise provient du Maroc. Selon le lieutenant-colonel Mohamed Benhmida, commandant du groupement de Mostaganem et spécialiste des investigations, une centaine de kilogrammes de TNT aurait fait l’objet de trafic ces dernières années.
    Un kilo de cet explosif rapporte plus de dix millions de centimes. La question qui reste toutefois posée est de savoir qui contrôle quoi au niveau des carrières.
    La réponse aidera certainement à maîtriser une situation dont les retombées ne peuvent être que catastrophiques, notamment en cette conjoncture où l’AQMI à l’œil sur tout ce qui bouge.


    Par : Ali Farès
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