Pour toutes les parties, c'est une des pires manières de faire de la politique et de convoquer l'Histoire.
Quand les politiques se mettent à l'Histoire, ça tourne vite au sordide, comme c'est le cas dans la partie qui se joue à deux puis à trois puis à...
Encore une fois, avant d'être franco-turque et puis franco-turco-algéro-arménienne (en attendant que d'autres parties se joignent à la fête), c'est d'abord une affaire franco-française, turco-turque et finalement algéro-algérienne. Tout le monde intente un procès à tout le monde, en présentant comme pièce à charge une page sombre de l'histoire de l'accusé, le tout dans la perspective de régler des comptes avec ses adversaires et concurrents politiques, nationaux et régionaux, et de récolter quelques dividendes.
En France, ce n'est pas tellement l'électorat arménien qui est en jeu, mais toute cette population travaillée depuis des années par une propagande islamophobe et xénophobe, distillée ouvertement ou insidieusement. Taper sur la Turquie est une manière pour une partie de la classe politique française, notamment l'UMP et Sarkozy, de surfer sur cette vague. Par la loi sur la pénalisation du déni du génocide arménien, et en anticipant sur la réaction de la Turquie, Sarkozy se présente, "subliminalement", comme celui qui a porté l'estocade à la prétention des Turcs de faire partie de l'UE. On entend d'ici le ouf de soulagement de ceux à qui on a inoculé la crainte de voir 70 millions de Turcs, réputés imperméables à la démocratie et aux "valeurs" occidentales (ne sont-elles pas universelles ces valeurs?), venir mettre en péril ce miroir aux alouettes qu'est la construction européenne au service de la haute finance.
En fait, le clash des "civilisations" n'est pas une théorie bancale mais une stratégie politique.
_
Quand les politiques se mettent à l'Histoire, ça tourne vite au sordide, comme c'est le cas dans la partie qui se joue à deux puis à trois puis à...
Encore une fois, avant d'être franco-turque et puis franco-turco-algéro-arménienne (en attendant que d'autres parties se joignent à la fête), c'est d'abord une affaire franco-française, turco-turque et finalement algéro-algérienne. Tout le monde intente un procès à tout le monde, en présentant comme pièce à charge une page sombre de l'histoire de l'accusé, le tout dans la perspective de régler des comptes avec ses adversaires et concurrents politiques, nationaux et régionaux, et de récolter quelques dividendes.
En France, ce n'est pas tellement l'électorat arménien qui est en jeu, mais toute cette population travaillée depuis des années par une propagande islamophobe et xénophobe, distillée ouvertement ou insidieusement. Taper sur la Turquie est une manière pour une partie de la classe politique française, notamment l'UMP et Sarkozy, de surfer sur cette vague. Par la loi sur la pénalisation du déni du génocide arménien, et en anticipant sur la réaction de la Turquie, Sarkozy se présente, "subliminalement", comme celui qui a porté l'estocade à la prétention des Turcs de faire partie de l'UE. On entend d'ici le ouf de soulagement de ceux à qui on a inoculé la crainte de voir 70 millions de Turcs, réputés imperméables à la démocratie et aux "valeurs" occidentales (ne sont-elles pas universelles ces valeurs?), venir mettre en péril ce miroir aux alouettes qu'est la construction européenne au service de la haute finance.
En fait, le clash des "civilisations" n'est pas une théorie bancale mais une stratégie politique.
_
Commentaire