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Les ratés des concertations initiées par le CNES

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    Les ratés des concertations initiées par le CNES



    Mohamed Seghir Babès et la délégation du Conseil national économique et social l'accompagnant sillonnent le pays à la rencontre des autorités locales et de la société civile en vue de collecter leurs avis, doléances et propositions pour une meilleure prise en charge des problèmes qu'ils rencontrent dans la prise en charge des préoccupations des populations dont elles s'occupent. C'est, rappelons-le, sur instruction du président de la République que le CNES a initié cette tournée de concertation, dont Mohamed Seghir Babès a dit avant-hier à Tlemcen « qu'elles ne sont pas circonstancielles et leur objectif n'est pas de berner le peuple parce qu'il y a le printemps arabe».

    A chacune des étapes où la délégation du CNES a réuni autorités locales et représentants de la société civile, son président a martelé le credo de la liberté de parole sans restriction pour les participants. Il n'empêche que les débats, auxquels les rencontres animées par la délégation du CNES ont donné lieu, n'ont qu'à de rares moments été à la hauteur. Il y a eu, certes, «des déballages» pointant les dysfonctionnements et les insuffisances à l'origine de l'inefficience de l'administration locale et des actions de la société civile. Même de hauts représentants de l'Etat, comme cela a été le cas du wali de Tlemcen notamment, y sont allés dans la critique. Mais pour l'essentiel, le président du CNES et sa délégation ont eu à entendre et à consigner des doléances de caractère populiste et à l'arrière-pensée électoraliste.

    Il se trouve que nombre de « représentants » de la société civile conviés à participer aux concertations avec le CNES sont des professionnels de la candidature aux élections locales et législatives, pour qui la tribune offerte a constitué l'occasion de faire dans la surenchère de la dénonciation, sans pour autant s'avancer à formuler des propositions dont l'application serait susceptible de remédier aux abus et dépassements qu'ils ont fustigés.

    Pour autant, les séances de concertations initiées par le CNES ne sont pas sans utilité. Ne serait-ce que parce qu'elles confirment que les réformes et autres mesures décrétées par l'administration centrale sans consultation à la base n'ont pas d'incidences véritables sur la réalité du terrain. L'institution que préside Mohamed Seghir Babès est bien placée pour le savoir, elle qui a plaidé en vain pour que ce que décide le pouvoir en termes de réformes ou de changements le soit en prenant compte de l'avis des représentations de l'Etat au niveau local et des vrais porte-parole crédibles des populations.

    A propos de ces derniers, le CNES s'est trompé quelque peu de «casting» en faisant la part belle à des organisations, associations ou personnalités prétendument en phase avec les préoccupations citoyennes, alors qu'elles ne constituent qu'un maillon de la chaîne de ce système qu'elles fustigent à l'occasion de l'opportunité offerte par les rencontres.

    Le principe des concertations n'est pas une mauvaise chose en soi, surtout quand la liberté d'expression y est admise. Il perd de son sens et de sa pertinence quand le choix de ceux admis à y participer répond à des critères autres que la légitimité à parler au nom d'une collectivité et la compétence en matière des sujets à débat.


    par Kharroubi Habib



    Le Quotidien d'Oran

    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
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