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Ould Abbès face aux lobbys

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    De nouveau, et depuis lundi dernier, les projecteurs de l'actualité sont braqués sur le médicament. Ou plutôt sur les perturbations qui l'affectent et (cela on le dit moins) qui aggravent, surtout, l'état de nos malades. On doit ces remontées à la surface aux coups de gueule et à l'opiniâtreté de notre ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès. Depuis son arrivée à la tête du secteur de la santé, il ne s'accorde aucun répit pour lever les obstacles et rendre les médicaments disponibles. De quoi s'agit-il? En gros, de trois types d'intervenants qui se passent la balle comme une bonne équipe sportive sur le terrain. Le dernier maillon avant l'officine est formé par les grossistes. Lesquels grossistes se défendent par «ce n'est pas moi, c'est l'autre». C'est-à-dire les importateurs. Et qui dit importateurs dit forcément laboratoires qu'il faut ajouter à «l'autre». Leurs intérêts étant imbriqués. En tout état de cause, le problème «tourne» autour de ces trois maillons. Pas plus loin. L'Etat débourse, chaque année, des milliards de dollars en constante évolution (cette année, la facture est de l'ordre de deux milliards de dollars). Si cet argent est déboursé, cela veut dire que les médicaments ont été achetés à l'étranger. Qu'ils sont censés avoir été acheminés jusqu'à nos ports et aéroports. De là où vont-ils puisqu'on ne les retrouve pas dans nos pharmacies? Voilà pour la localisation du problème. Passons maintenant à sa durée. Sa «datation» nous est donnée par l'Unop (Union nationale des opérateurs de la pharmacie) elle-même. Nous avons retrouvé un «mémorandum» établi, en octobre de l'an 2000, par cette union et présenté à l'occasion de sa «Participation à la réflexion dans le cadre de la première rencontre internationale de Pharmacie» qui a eu lieu en avril 2008 au centre de presse d'El-Moudjahid. 8 années après, le mémorandum n'avait pas perdu de sa «fraîcheur» qui est, faut-il le préciser, toujours intacte à ce jour. Voici quelques extraits de ce mémorandum: «La libéralisation du secteur de la pharmacie, intervenue en 1991 aussi bien en ce qui concerne les importations que la production, n'a pas produit les résultats escomptés; l'Algérie dépendant encore de l'importation à près de 80%.» Aujourd'hui, nous importons 70% de nos besoins. Traduction: en vingt ans nous n'avons réduit nos importations que de 10%. Pas très glorieux. Un autre extrait: «Par la suite (juste après 1992, Ndlr) la licence, que constitue le programme d'importation, a été conditionnée par un cahier des charges, faisant obligation d'investissement dans un délai de deux années.» Les «deux années» sont devenues «deux décennies» sans que l'obligation en question n'ait pu être appliquée. Depuis, plusieurs ministres se sont succédé. Seul le dernier a décidé de prendre le taureau par les cornes. Djamel Ould Abbès l'a déclaré dès son installation, les pourcentages seront inversés à l'horizon 2014. C'est-à-dire qu'à cette date, son objectif est de faire passer à 30% seulement l'importation de médicaments. Vous vous imaginez ce que représente en «manque à gagner» une telle inversion des pourcentages pour les labos et les importateurs? Faites le calcul en y ajoutant l'augmentation des besoins annuels et vous comprendrez où se trouve «le bouchon». Et surtout pourquoi il résiste. Il y a ces «pressions» dont a fait état, lundi dernier, le ministre de la Santé. Il y a aussi les pénuries organisées. Tout sera fait par les lobbys pour le faire reculer comme tous les autres ministres qui l'ont précédé. Courageux combat que celui que mène Ould Abbès. Un combat où 36 millions d'Algériens devraient se ranger derrière leur ministre. Nous sommes tous concernés. C'est notre combat. Pour nos malades. Pour nos intérêts. Personne, demain, ne pourra dire «je ne savais pas!».

    l'expression.
    عيناك نهر من جنون... عيناك أرض لا تخون
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