Bonjour
J'ai trouvé une analyse que juge très intéressante. Elle mérite d'être approfondie en tout cas. Je vous laisse chercher sur google l'intégralité de la réflexion.
J'ai trouvé une analyse que juge très intéressante. Elle mérite d'être approfondie en tout cas. Je vous laisse chercher sur google l'intégralité de la réflexion.
I. Fondements de la logique d’Aristote, vision antique de l’homme et du monde :
1. Postulats :
Nous savons qu’Aristote a élaboré sa logique sur trois principes ou postulats :
– le principe d’identité : A est A , qui donna lieu au postulat suivant : « tout ce qui est est », de là ce qui est vrai est vrai, ce qui est faux est faux, ce qui est bon est bon, ce qui est mauvais est mauvais.
– le principe de contradiction : A n’est pas non-A : « rien ne peut à la fois être et ne pas être, une proposition ne peut être vraie et fausse en même temps », d’où ce qui est vrai n’est pas faux, ce qui est faux n’est pas vrai; ce qui est bon n’est pas mauvais, ce qui est mauvais n’est pas bon.
– principe du tiers exclu : il n’y a pas de milieu entre A et non-A : « tout doit ou bien être ou bien ne pas être : une proposition est soit vraie, soit fausse », d’où toute chose est soit bonne soit mauvaise.
Aristote a décrit ces postulats comme régissant « les lois de la pensée », alors qu’il s’agissait en réalité de principes mathématiques.
Cette logique, appelée également logique par opposition, est le fondement de la conception dualiste qui a structuré les langages, les modes de pensée, et les comportement en Occident de l’antiquité à nos jours, en fonction des mécanismes de pensée induits par ces trois principes.
2. Mécanismes de pensée induits par les trois principes d’Aristote et leurs conséquences au niveau humain :
a) Des évaluations basées sur des jugements en termes de valeurs, générateurs de malentendus :
Ces postulats nous ont amenés à raisonner en termes de valeur, à évaluer, à juger, à partir de concepts opposés de « vrai » et de « faux », de « bien » et de « mal », c’est-à-dire de notions abstraites dont le sens n’est pas défini, et qui reposent sur des bases qui ne sont pas précisées. En conséquence, la signification des mots « bien » et « mal » varie selon les critères d’évaluation des gens qui les utilisent, ces critères différant selon chacun, une même chose pouvant apparaître « bonne » à une personne et « mauvaise » à une autre, pour un ensemble de raisons qui leur sont propres. D’où les malentendus qu’entraînent ces mots de par le fait que personne n’est d’accord sur leur sens, et les conflits qui en découlent inéluctablement, dans la mesure où les gens qui les utilisent partent du principe que leurs critères sont « bons » et ceux des autres, « mauvais ».
b) Fausses identifications, confusion entre le niveau des mots et celui des faits :
Ces postulats nous ont ainsi conduits à identifier faussement les objets, les animaux ou les gens dont nous parlons avec les caractéristiques que nous leur attribuons et les jugements de valeur que nous plaquons sur eux, sans tenir compte du fait que ces jugements reposent sur des concepts créés par notre structure nerveuse mais qui, en réalité, n’existent pas indépendamment de nous.
Cette logique a ainsi conditionné toute notre conception de la réalité, que nous avons élaborée non pas en fonction du niveau des faits, à partir de ce que nous pouvons en observer et en percevoir à travers notre expérience, mais en fonction du niveau des mots, de jugements de valeur donnés, de critères abstraits qui ne représentent rien d’effectif. D’où une confusion entre le niveau des mots, ce qui est dit, et le niveau des faits, ce qui se passe exactement, et une inadaptation dans nos modes de pensée et de comportement, qui se manifeste à travers la tendance à agir non pas en fonction des faits et des conséquences effectives de nos actes, mais en fonction des mots, de discours fondés sur des opinions, de croyances basées sur des postulats doctrinaux, les comportements induits par ce mode de pensée étant les reflets d’un verbe imposé.
c) Des concepts abstraits érigés en valeurs absolues, au détriment de la valeur humaine:
Ces notions ont accrédité l’idée qu’il existerait quelque chose comme « le bien » et « le mal » indépendamment de nous et des faits qu’elles concernent, nous amenant à considérer ces abstractions comme dotées d’une existence réelle, à nous identifier à elles et à leur attribuer une valeur absolue, supérieure à la valeur humaine. Cette inversion des valeurs a engendré une surévaluation de ces concepts de bien et de mal, et des abstractions en général (la nation, la démocratie, le parti, l’état, etc.) et une relativisation, une sous-évaluation de la valeur humaine.
Cette inversion des valeurs a engendré au niveau sémantique une inversion du maniement des niveaux d’abstraction, à travers l’ignorance des niveaux inférieurs (niveau des événements), et la tendance à s’orienter en fonction des niveaux d’abstraction supérieurs, de théories, de doctrines non similaires au faits, utilisées à des fins d’asservissement.
d) Une inversion des valeurs à l’origine des interdits non fondés engendrant la notion de crime sans victime, génératrice d’irresponsabilité :
Des notions opposées de « vrai »/ »faux » et de « bien »/ »mal » ont découlé celles de « raison »/tort », de « permis »/ »interdit », d’innocent/ »coupable », d’inférieur/ »supérieur », etc., le sens de ces mots ne reposant pas tant sur les faits dans lesquels nous sommes impliqués ni sur les conséquences effectives de nos actes que sur des opinions non sous-tendues par des démonstrations, des idées toutes faites, des doctrines imposées au nom d’autorités » diverses. De là des notions de permis et d’interdits structurées non en fonction des conséquences des actes pour l’ensemble humain considéré, mais des intérêts des dominants, étant tenu pour « bon » tout ce qui conforte ou va dans le sens de cette dominance, et comme « mauvais », tout ce qui est susceptible de la menacer ou de la remettre en question. D’où une inversion des notions de « bien » et de « mal », ces concepts servant à justifier la loi du plus fort et à légitimer l’oppression. Dans un tel système, la valeur des individus se résume à la valeur des attributs de la dominance (richesse, argent, pouvoir, etc.) qu’ils possèdent, elle est proportionnelle à leur statut.
Cette inversion des valeurs a engendré la notion de crime sans victime et des interdits doctrinaux, non fondés sur une nuisance effective, sur la base desquels pouvaient être déclarés coupables des gens qui n’avaient fait de tort à personne.
De là le phénomène du bouc émissaire, les sociétés qui raisonnent en fonction de cette logique, étant incapables de se confronter aux faits, de remettre en cause leur comportement, déclarant coupables les individus qui portent un regard lucide à leur encontre (Socrate, Jésus, etc.), rejetant sur eux, en termes de faute, les conséquences désastreuses de leur système de pensée et de comportement.
De là également la tendance à se comporter en fonction de notions doctrinales de « bien » et de « mal » empêchant les individus de faire leurs propres expériences en se confrontant à l’épreuve des faits, et une conception négative et culpabilisante de l’erreur, assimilée à la notion de faute.
De ce fait la conception aristotélicienne de la culpabilité, sans rapport avec les faits, est incompatible avec la notion de responsabilité, qui repose sur la conscience des
1. Postulats :
Nous savons qu’Aristote a élaboré sa logique sur trois principes ou postulats :
– le principe d’identité : A est A , qui donna lieu au postulat suivant : « tout ce qui est est », de là ce qui est vrai est vrai, ce qui est faux est faux, ce qui est bon est bon, ce qui est mauvais est mauvais.
– le principe de contradiction : A n’est pas non-A : « rien ne peut à la fois être et ne pas être, une proposition ne peut être vraie et fausse en même temps », d’où ce qui est vrai n’est pas faux, ce qui est faux n’est pas vrai; ce qui est bon n’est pas mauvais, ce qui est mauvais n’est pas bon.
– principe du tiers exclu : il n’y a pas de milieu entre A et non-A : « tout doit ou bien être ou bien ne pas être : une proposition est soit vraie, soit fausse », d’où toute chose est soit bonne soit mauvaise.
Aristote a décrit ces postulats comme régissant « les lois de la pensée », alors qu’il s’agissait en réalité de principes mathématiques.
Cette logique, appelée également logique par opposition, est le fondement de la conception dualiste qui a structuré les langages, les modes de pensée, et les comportement en Occident de l’antiquité à nos jours, en fonction des mécanismes de pensée induits par ces trois principes.
2. Mécanismes de pensée induits par les trois principes d’Aristote et leurs conséquences au niveau humain :
a) Des évaluations basées sur des jugements en termes de valeurs, générateurs de malentendus :
Ces postulats nous ont amenés à raisonner en termes de valeur, à évaluer, à juger, à partir de concepts opposés de « vrai » et de « faux », de « bien » et de « mal », c’est-à-dire de notions abstraites dont le sens n’est pas défini, et qui reposent sur des bases qui ne sont pas précisées. En conséquence, la signification des mots « bien » et « mal » varie selon les critères d’évaluation des gens qui les utilisent, ces critères différant selon chacun, une même chose pouvant apparaître « bonne » à une personne et « mauvaise » à une autre, pour un ensemble de raisons qui leur sont propres. D’où les malentendus qu’entraînent ces mots de par le fait que personne n’est d’accord sur leur sens, et les conflits qui en découlent inéluctablement, dans la mesure où les gens qui les utilisent partent du principe que leurs critères sont « bons » et ceux des autres, « mauvais ».
b) Fausses identifications, confusion entre le niveau des mots et celui des faits :
Ces postulats nous ont ainsi conduits à identifier faussement les objets, les animaux ou les gens dont nous parlons avec les caractéristiques que nous leur attribuons et les jugements de valeur que nous plaquons sur eux, sans tenir compte du fait que ces jugements reposent sur des concepts créés par notre structure nerveuse mais qui, en réalité, n’existent pas indépendamment de nous.
Cette logique a ainsi conditionné toute notre conception de la réalité, que nous avons élaborée non pas en fonction du niveau des faits, à partir de ce que nous pouvons en observer et en percevoir à travers notre expérience, mais en fonction du niveau des mots, de jugements de valeur donnés, de critères abstraits qui ne représentent rien d’effectif. D’où une confusion entre le niveau des mots, ce qui est dit, et le niveau des faits, ce qui se passe exactement, et une inadaptation dans nos modes de pensée et de comportement, qui se manifeste à travers la tendance à agir non pas en fonction des faits et des conséquences effectives de nos actes, mais en fonction des mots, de discours fondés sur des opinions, de croyances basées sur des postulats doctrinaux, les comportements induits par ce mode de pensée étant les reflets d’un verbe imposé.
c) Des concepts abstraits érigés en valeurs absolues, au détriment de la valeur humaine:
Ces notions ont accrédité l’idée qu’il existerait quelque chose comme « le bien » et « le mal » indépendamment de nous et des faits qu’elles concernent, nous amenant à considérer ces abstractions comme dotées d’une existence réelle, à nous identifier à elles et à leur attribuer une valeur absolue, supérieure à la valeur humaine. Cette inversion des valeurs a engendré une surévaluation de ces concepts de bien et de mal, et des abstractions en général (la nation, la démocratie, le parti, l’état, etc.) et une relativisation, une sous-évaluation de la valeur humaine.
Cette inversion des valeurs a engendré au niveau sémantique une inversion du maniement des niveaux d’abstraction, à travers l’ignorance des niveaux inférieurs (niveau des événements), et la tendance à s’orienter en fonction des niveaux d’abstraction supérieurs, de théories, de doctrines non similaires au faits, utilisées à des fins d’asservissement.
d) Une inversion des valeurs à l’origine des interdits non fondés engendrant la notion de crime sans victime, génératrice d’irresponsabilité :
Des notions opposées de « vrai »/ »faux » et de « bien »/ »mal » ont découlé celles de « raison »/tort », de « permis »/ »interdit », d’innocent/ »coupable », d’inférieur/ »supérieur », etc., le sens de ces mots ne reposant pas tant sur les faits dans lesquels nous sommes impliqués ni sur les conséquences effectives de nos actes que sur des opinions non sous-tendues par des démonstrations, des idées toutes faites, des doctrines imposées au nom d’autorités » diverses. De là des notions de permis et d’interdits structurées non en fonction des conséquences des actes pour l’ensemble humain considéré, mais des intérêts des dominants, étant tenu pour « bon » tout ce qui conforte ou va dans le sens de cette dominance, et comme « mauvais », tout ce qui est susceptible de la menacer ou de la remettre en question. D’où une inversion des notions de « bien » et de « mal », ces concepts servant à justifier la loi du plus fort et à légitimer l’oppression. Dans un tel système, la valeur des individus se résume à la valeur des attributs de la dominance (richesse, argent, pouvoir, etc.) qu’ils possèdent, elle est proportionnelle à leur statut.
Cette inversion des valeurs a engendré la notion de crime sans victime et des interdits doctrinaux, non fondés sur une nuisance effective, sur la base desquels pouvaient être déclarés coupables des gens qui n’avaient fait de tort à personne.
De là le phénomène du bouc émissaire, les sociétés qui raisonnent en fonction de cette logique, étant incapables de se confronter aux faits, de remettre en cause leur comportement, déclarant coupables les individus qui portent un regard lucide à leur encontre (Socrate, Jésus, etc.), rejetant sur eux, en termes de faute, les conséquences désastreuses de leur système de pensée et de comportement.
De là également la tendance à se comporter en fonction de notions doctrinales de « bien » et de « mal » empêchant les individus de faire leurs propres expériences en se confrontant à l’épreuve des faits, et une conception négative et culpabilisante de l’erreur, assimilée à la notion de faute.
De ce fait la conception aristotélicienne de la culpabilité, sans rapport avec les faits, est incompatible avec la notion de responsabilité, qui repose sur la conscience des
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