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Medelci : «L'Algérie a vécu sa révolution avant les autres, en 1988»

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  • #16
    Suite

    -Tout d'abord en 1988, c'était EXCLUSIVEMENT la jeunesse dans la rue, des gamins de 15 ans même, qui ne savaient pas ce qu'ils voulaient mais qui savaient ce qu'ils ne voulaient pas, alors qu'aujourd'hui dans le monde arabe, c'est des peuples (et pas que des jeunes même si la jeunesse est le pilier) qui se révoltent avec un but précis.
    Et qui dit qu'il n'y avait que des gamins de 15 ans partout en 1988 ? N'y avait-il pas des gens adultes dans les autres pays arabes ? Sinon, pourquoi ce sont seulement les gamins d'Algérie qui ont pété les plombs à l'époque ?

    Quid d'El-Bouazizi en Tunisie de nos jours ? Avait-il le moindre but "politique" en s'immolant ? N'était-ce pas seulement une explosion de colère, résultat d'une mal-vie et d'une opression humiliante ?

    -Ensuite même si Chadli était au pouvoir depuis 9 ans (alors que les présidents d'aujourd'hui ont 20 ans pour le plus "doux"), et que les jeunes ne l'aimaient déjà pas, ils sont sorti insulter messaaidia et chadli, parcequ'ils avaient tout simplement marre du parti unique, alors qu'aujourd'hui c'est spécifiquement le président dictateur qui est visé, et ensuite son système.
    Là encore tu fais fi d'une spécificité algérienne. Chez-nous, le "pouvoir" est rarement identifié réellement avec sa tête, et l'on considère presque toujours les présidents comme étant l'incarnation ou la façade d'un ensemble beaucoup plus flou, plus fluide. Or, celui-là, on considère habituellement qu'il n'a pas varié depuis 1962. En un mot, "Pouvoir" est synonyme de "Régime" dans la vision algérienne des choses, ce qui annule la nuance qui fait du "Pouvoir" une chose actuelle et du "Régime" quelque chose de continu.

    Donc, que ca soit à tort ou à raison, on doit bien admettre que la révolte algérienne de 1988 était contre le régime (al-Nidhâm), incarnés alors par Chadli et le FLN de Messadia.

    -L'embrasement des pays arabes aujourd'hui est venu de la mort de quelques citoyens, et le peuple n'arrêtera qu'une fois son objectif atteint, alors qu'en 1988 en Algérie les jeunes ont été réprimés et après la tragédie tout s'est calmé le peuple n'a pas suivi.

    -Le président de l'époque a entrepris des réformes historiques qui ont calmé les Algériens alors qu'aujourd'hui aucune réforme ne calme ces peuples arabes sans le départ du chef de l'état.
    Ces deux points peuvent être reliés à la nouveauté (de l'époque). De telles révoltes populaires contre un régime en place, sur de sa légitimité et de sa pérénité, n'ont jamais eu lieu en Algérie depuis son indepéndance, et qui plus est le mouvement n'avait aucune représentation "politique" pour exploiter la situation en son nom, si ce n'est le mouvement islamiste qui investit brillament dans ce créneau, mais un an ou deux après les faits.

    En résumé, autant il est légitime pour toi de regarder les "diversgences" qui séparent 1988 de 2011, autant il est légitime d'observer les similitudes, et les deux options sont justes en vérité, à divers degrés. Ca se complète, ca ne s'oppose pas forcément.
    Dernière modification par Harrachi78, 27 février 2011, 12h24.
    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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    • #17
      @nostravostra,

      Ce que raconte Dilem n'est pas faux dans la mesure où c'étaient les jeunes qui ont initié la révolte populaire. Les choses ont pris une toute autre tournure par la suite et c'était une guerre de cocktail molotov et tire boulettes menée par les adultes. La majorité de ceux qui ont perdu la vie avait entre 25 et 30 ans. Je suis témoin de cette époque.

      On ne change pas la constitution pour des gamins de 15 ans. Des jeux électronics ferait mieux l'affaire.
      Le vent de cette révolte était déjà dans les coulisses du pouvoir. Pour s'en convaincre il suffit de faire un petit voyage dans l'histoire du pouvoir à cette époque et se pencher sur les minutes du dernier congrès du PFLN.

      Le PFLN qui jusque là pouvait se targuer du soutient indéfectibles des moudjahidine venait de perdre ce soutient. Les moudjahidine avaient pris la résolution de retirer leur caution à ce PFLN en se structurant dans une autre organisation l'ONM.

      La suite a été une orchestration entre Cherif Messâadia et Chadli. Le PFLN de Messâadia avait manipulé les jeunes de Bab-el-oued pour les lancer contre Chadli. Cette manipulation avait dégénéré et est sortie de son cadre contrôlé. Alors il a fallu faire appel à l'armée. La suite nous la connaissons.

      P.

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      • #18
        Je pensais qu'il n'y avait que Saadi pour s'exprimer sur une chaine française ?

        Encore plus fort, Medelci sur LCP (qui au passage, passe en ce moment même un débat qui victimise les harkis!!) !!

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