Les Américains qui se sont fait discrets au début de la révolution tunisienne et qui ont attendu les derniers jours de la révolution égyptienne pour que, de guerre lasse, ils se rangent -du moins en paroles- du côté du peuple égyptien, ont été particulièrement rapides en ce qui concerne l’Algérie à en croire leur appel en direction du gouvernement algérien sommé de ne pas utiliser la violence contre les manifestants pacifiques. A première vue, les observateurs et les défenseurs des droits de l’Homme ne pourraient que s’en réjouir. Mieux vaut tard que jamais ! L’Administration américaine a peut-être tiré les enseignements de la Tunisie et de l’Egypte et pourrait désormais mettre au premier rang de ses priorités diplomatiques le respect des libertés et les garanties démocratiques. Si on ne veut pas confondre la politique et la samaritaine, il faut bien pourtant analyser de plus près cette soudaine agitation diplomatico-démocratique.
De quoi s’agit-il exactement ? Une marche d’un millier de personnes empêchée fermement mais sans violences par la police et qui s’est transformée en rassemblement. Une marche à laquelle a appelé une « coordination nationale pour le changement et la démocratie » (CNCD) composée essentiellement du RCD, de la ligue de défense des droits de l’Homme et de quelques associations de la société civile. Une marche qui a été rejetée par la majorité des partis de l’opposition socialiste et islamiste et par un grand nombre d’organisations syndicales et d’associations autrement plus représentatives. Mais le plus grave est que cette marche a été organisée sous l’impulsion d’un parti (RCD) connu pour avoir participé durant la décennie 90 à la répression féroce contre les islamistes et pour ses liens organiques passés et présents avec les secteurs les plus durs, les plus corrompus et les plus antipopulaires de l’armée.
Comment la diplomatie américaine peut-elle se mouiller aussi grossièrement dans une combine pareille ? Pour le comprendre, revenons aux confidences diplomatiques révélées par le site wikileaks. Nous apprenons deux choses. Premièrement, le leader du RCD, Said Sadi, est nommément cité pour avoir révélé à l’ambassade américaine les informations confidentielles qu’il aurait reçu du patron du DRS, le général Toufik, suivant lesquelles le régime est condamné et que le président Bouteflika ne terminera pas son second mandat pour cause de maladie et d’isolement politique. Sadi a-t-il agi en électron libre à la recherche d’un soutien américain pour une future candidature aux présidentielles ou bien a-t-il agi en service commandé, on ne le sait pas pour le moment, mais une chose est sûre son « information » a été démentie par la suite, puisque Bouteflika a réussi son pari d’un troisième mandat pourtant fort contesté !
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Le Leader du RCD, Saïd Sadi avec son ami Bernard-Henry Lévy au festival de Cannes
Les Américains se sont-ils fait avoir en croyant que Bouteflika n’allait pas se présenter à un troisième mandat et en misant sur des alliés au sein de l’institution militaire qui se sont avérés impuissants à leur accorder ce qu’ils attendaient aussi bien sur le plan économique que sur le plan militaire ? C’est probable si on se réfère à un autre câble révélé par wikileaks dans lequel les diplomates américains en poste à Alger pointent amèrement du doigt les irrégularités qui auraient entaché la réélection de Bouteflika en 2009 ainsi que les chiffres exagérés avancés à cette occasion par le Ministère algérien de l’intérieur. Bien entendu, la bonne foi des diplomates américains n’est pas en cause puisque leurs « informations » proviennent toujours des mêmes sources algéroises qui ont intérêt à discréditer Bouteflika et à réduire sa marge de manœuvre, et au-delà celle de l’institution présidentielle, dans la guerre de pouvoir que se livrent les différents clans pour le contrôle de la rente.
Nul doute que la réaction américaine, suivie comme c’était prévisible par le parlement européen, Berlin et Paris, va donner du poil de la bête à une « opposition démocratique » moribonde et discréditée dans le peuple. Difficile de croire à la rhétorique démocratique des droits de l’Homme derrière laquelle se cachent les chancelleries occidentales quand on regarde de plus près les enjeux qui ont pour théâtre l’Etat et la société en Algérie. Comment peut-on soutenir la démocratie et les droits humains tout en soutenant un parti sur lequel pèsent de graves soupçons de participation à des crimes imprescriptibles via un escadron de la mort créé durant la décennie 90 à cet effet sous le nom d’organisation des jeunes algériens libres (OJAL) et dont un certain nombre de cadres restent passibles de poursuites devant des juridictions pénales internationales ?
Comment peut-on prétendre soutenir une ligne diplomatique soucieuse de la démocratie lorsqu’on soutient un islamiste radical comme Abdallah Djaballah (autre invité de marque de l’ambassade américaine) après avoir ignoré durant des années le calvaire du FIS avec ses milliers de militants et ses millions d’électeurs et après avoir justifié l’injustifiable soutien au dictateur égyptien déchu au nom de la crainte de la « menace islamiste » des Frères musulmans qui sont mille fois moins « radicaux » que Djaballah et ses acolytes ?
Si la rhétorique américaine et européenne sur la démocratie et les droits de l’Homme n’est là que pour servir de marketing à une défense implacable d’intérêts économiques sordides et de zones d’influence géopolitique, il est plus utile de chercher à démêler l’écheveau des contradictions américaines en s’en tenant aux intérêts des uns et des autres et aux contradictions qui traversent les relations algéro-américaines et leur impriment des contenus instables et des rythmes inégaux.
Enjeux géostratégiques
Sans atteindre l’importance de l’Egypte dans l’architecture géopolitique régionale, l’Algérie est un pays qui compte pour les Américains. Second PIB africain après l’Afrique du Sud, seconde armée africaine après l’armée égyptienne, sa profondeur saharienne en fait la première puissance de la zone du Sahel qui est en train de devenir le ventre mou de l’Afrique, après la Somalie, d’où peuvent se réorganiser et repartir en guerre les bataillons anonymes de la soi-disant Qaida. Ajoutés aux ressources que recèle un sous-sol riche non seulement en pétrole et gaz mais aussi en uranium, ces facteurs ne peuvent laisser indifférente une puissance mondiale comme la puissance américaine. La stabilité de l’empire c’est aussi la stabilité des zones sensibles de sa périphérie. Mais il y a stabilité et stabilité. Il y a des stabilités qui n’arrangent pas l’empire américain. Mieux vaut une instabilité contrôlée qu’une stabilité incontrôlée ! A peine sortie d’une guerre qui a fait 200 000 victimes sans parler des séquelles terribles sur le tissu social, l’Algérie commence-t-elle à faire peur ?
Pour comprendre les récentes contorsions démocratiques de la diplomatie américaine, il est utile de revenir aux mutations que connaît la région sur le plan géostratégique. Ce n’est pas un hasard si les pressions américaines sur l’Algérie s’accentuent maintenant, juste au lendemain la chute du régime de Moubarak. Durant la décennie 90, l’Algérie a subi un embargo de fait sur les armes. Durant cette période, l’Egypte faisait partie des trois pays (les deux autres étant la Turquie et l’Afrique du sud) qui ont fourni des véhicules blindés, des armes et des pièces de rechange à l’armée algérienne. Les relations entre les deux armées égyptienne et algérienne datent d’avant l’indépendance de l’Algérie.
L’Egypte fut le premier fournisseur d’armements au lendemain de l’indépendance. Les premiers MIG algériens furent un don égyptien. L’Algérie n’a jamais oublié le soutien de l’Egypte et n’a pas hésité à s’engager à ses côtés lors des guerres de 1967 et de 1973 et tout au long de la guerre d’usure. Après un refroidissement momentané à la suite des Accords de Camp David, les relations ont repris. Mais ce qui pourrait déranger les USA c’est une reprise de la coopération militaire et diplomatique entre ces deux pays qui pourraient créer un axe triangulaire avec la Syrie, un axe d’autant plus dangereux qu’il risque de renforcer la position diplomatique de l’Iran qui sortirait ainsi de son isolement régional. Cette éventualité est d’autant plus plausible que la position actuelle de la diplomatie algérienne sur le dossier iranien irrite quelque peu les Américains et les Occidentaux qui auraient souhaité utiliser la carte d’Alger dans leurs pressions sur l’Iran. Une diplomatie égyptienne plus indépendante pourrait aussi, grâce au soutien diplomatique algérien, regagner les positions perdues en Afrique au profit d’Israël. Les bonnes relations entretenues par Alger avec des Etats africains importants comme l’Afrique du sud et le Nigéria pourraient profiter à l’Egypte.
Mais un autre facteur pourrait entrer en ligne de compte et déranger également les calculs américains dans la région. Un des points faibles de la diplomatie égyptienne dans les prochaines années reste la dépendance militaire à l’égard des Etats-Unis. Certes, l’Egypte a commencé depuis quelques années un processus de diversification de la coopération militaire avec la Chine et le Brésil. Mais en qualité, l’armement reçu de la Chine ne fait malheureusement pas le poids par rapport à l’armement américain dont dispose l’armée israélienne. L’Egypte sera amenée à diversifier son armement, notamment auprès d’autres fournisseurs européens et/ou russes si elle veut avoir une force de dissuasion crédible. Sur ce plan, l’armée algérienne qui a commencé plus tôt son opération de modernisation grâce à sa coopération privilégiée avec la Russie, comme l’illustrent les rapports alarmistes des centres d’études stratégiques israéliens, pourrait coopérer avec l’armée égyptienne, ce qui permettrait aux deux armées de faire des économies d’échelle par la mise en œuvre de programmes communs. Dans ces conditions, l’accentuation des pressions diplomatiques sur l’Algérie, en ce moment précis, pourrait conduire la diplomatie algérienne à plus de prudence dans ses relations avec l’Egypte. C’est un signal diplomatique fort fixant par avance le prix exorbitant d’un hypothétique axe Alger-Le Caire-Damas, à fortiori bienveillant à l’égard de Téhéran.
De quoi s’agit-il exactement ? Une marche d’un millier de personnes empêchée fermement mais sans violences par la police et qui s’est transformée en rassemblement. Une marche à laquelle a appelé une « coordination nationale pour le changement et la démocratie » (CNCD) composée essentiellement du RCD, de la ligue de défense des droits de l’Homme et de quelques associations de la société civile. Une marche qui a été rejetée par la majorité des partis de l’opposition socialiste et islamiste et par un grand nombre d’organisations syndicales et d’associations autrement plus représentatives. Mais le plus grave est que cette marche a été organisée sous l’impulsion d’un parti (RCD) connu pour avoir participé durant la décennie 90 à la répression féroce contre les islamistes et pour ses liens organiques passés et présents avec les secteurs les plus durs, les plus corrompus et les plus antipopulaires de l’armée.
Comment la diplomatie américaine peut-elle se mouiller aussi grossièrement dans une combine pareille ? Pour le comprendre, revenons aux confidences diplomatiques révélées par le site wikileaks. Nous apprenons deux choses. Premièrement, le leader du RCD, Said Sadi, est nommément cité pour avoir révélé à l’ambassade américaine les informations confidentielles qu’il aurait reçu du patron du DRS, le général Toufik, suivant lesquelles le régime est condamné et que le président Bouteflika ne terminera pas son second mandat pour cause de maladie et d’isolement politique. Sadi a-t-il agi en électron libre à la recherche d’un soutien américain pour une future candidature aux présidentielles ou bien a-t-il agi en service commandé, on ne le sait pas pour le moment, mais une chose est sûre son « information » a été démentie par la suite, puisque Bouteflika a réussi son pari d’un troisième mandat pourtant fort contesté !
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Le Leader du RCD, Saïd Sadi avec son ami Bernard-Henry Lévy au festival de Cannes
Les Américains se sont-ils fait avoir en croyant que Bouteflika n’allait pas se présenter à un troisième mandat et en misant sur des alliés au sein de l’institution militaire qui se sont avérés impuissants à leur accorder ce qu’ils attendaient aussi bien sur le plan économique que sur le plan militaire ? C’est probable si on se réfère à un autre câble révélé par wikileaks dans lequel les diplomates américains en poste à Alger pointent amèrement du doigt les irrégularités qui auraient entaché la réélection de Bouteflika en 2009 ainsi que les chiffres exagérés avancés à cette occasion par le Ministère algérien de l’intérieur. Bien entendu, la bonne foi des diplomates américains n’est pas en cause puisque leurs « informations » proviennent toujours des mêmes sources algéroises qui ont intérêt à discréditer Bouteflika et à réduire sa marge de manœuvre, et au-delà celle de l’institution présidentielle, dans la guerre de pouvoir que se livrent les différents clans pour le contrôle de la rente.
Nul doute que la réaction américaine, suivie comme c’était prévisible par le parlement européen, Berlin et Paris, va donner du poil de la bête à une « opposition démocratique » moribonde et discréditée dans le peuple. Difficile de croire à la rhétorique démocratique des droits de l’Homme derrière laquelle se cachent les chancelleries occidentales quand on regarde de plus près les enjeux qui ont pour théâtre l’Etat et la société en Algérie. Comment peut-on soutenir la démocratie et les droits humains tout en soutenant un parti sur lequel pèsent de graves soupçons de participation à des crimes imprescriptibles via un escadron de la mort créé durant la décennie 90 à cet effet sous le nom d’organisation des jeunes algériens libres (OJAL) et dont un certain nombre de cadres restent passibles de poursuites devant des juridictions pénales internationales ?
Comment peut-on prétendre soutenir une ligne diplomatique soucieuse de la démocratie lorsqu’on soutient un islamiste radical comme Abdallah Djaballah (autre invité de marque de l’ambassade américaine) après avoir ignoré durant des années le calvaire du FIS avec ses milliers de militants et ses millions d’électeurs et après avoir justifié l’injustifiable soutien au dictateur égyptien déchu au nom de la crainte de la « menace islamiste » des Frères musulmans qui sont mille fois moins « radicaux » que Djaballah et ses acolytes ?
Si la rhétorique américaine et européenne sur la démocratie et les droits de l’Homme n’est là que pour servir de marketing à une défense implacable d’intérêts économiques sordides et de zones d’influence géopolitique, il est plus utile de chercher à démêler l’écheveau des contradictions américaines en s’en tenant aux intérêts des uns et des autres et aux contradictions qui traversent les relations algéro-américaines et leur impriment des contenus instables et des rythmes inégaux.
Enjeux géostratégiques
Sans atteindre l’importance de l’Egypte dans l’architecture géopolitique régionale, l’Algérie est un pays qui compte pour les Américains. Second PIB africain après l’Afrique du Sud, seconde armée africaine après l’armée égyptienne, sa profondeur saharienne en fait la première puissance de la zone du Sahel qui est en train de devenir le ventre mou de l’Afrique, après la Somalie, d’où peuvent se réorganiser et repartir en guerre les bataillons anonymes de la soi-disant Qaida. Ajoutés aux ressources que recèle un sous-sol riche non seulement en pétrole et gaz mais aussi en uranium, ces facteurs ne peuvent laisser indifférente une puissance mondiale comme la puissance américaine. La stabilité de l’empire c’est aussi la stabilité des zones sensibles de sa périphérie. Mais il y a stabilité et stabilité. Il y a des stabilités qui n’arrangent pas l’empire américain. Mieux vaut une instabilité contrôlée qu’une stabilité incontrôlée ! A peine sortie d’une guerre qui a fait 200 000 victimes sans parler des séquelles terribles sur le tissu social, l’Algérie commence-t-elle à faire peur ?
Pour comprendre les récentes contorsions démocratiques de la diplomatie américaine, il est utile de revenir aux mutations que connaît la région sur le plan géostratégique. Ce n’est pas un hasard si les pressions américaines sur l’Algérie s’accentuent maintenant, juste au lendemain la chute du régime de Moubarak. Durant la décennie 90, l’Algérie a subi un embargo de fait sur les armes. Durant cette période, l’Egypte faisait partie des trois pays (les deux autres étant la Turquie et l’Afrique du sud) qui ont fourni des véhicules blindés, des armes et des pièces de rechange à l’armée algérienne. Les relations entre les deux armées égyptienne et algérienne datent d’avant l’indépendance de l’Algérie.
L’Egypte fut le premier fournisseur d’armements au lendemain de l’indépendance. Les premiers MIG algériens furent un don égyptien. L’Algérie n’a jamais oublié le soutien de l’Egypte et n’a pas hésité à s’engager à ses côtés lors des guerres de 1967 et de 1973 et tout au long de la guerre d’usure. Après un refroidissement momentané à la suite des Accords de Camp David, les relations ont repris. Mais ce qui pourrait déranger les USA c’est une reprise de la coopération militaire et diplomatique entre ces deux pays qui pourraient créer un axe triangulaire avec la Syrie, un axe d’autant plus dangereux qu’il risque de renforcer la position diplomatique de l’Iran qui sortirait ainsi de son isolement régional. Cette éventualité est d’autant plus plausible que la position actuelle de la diplomatie algérienne sur le dossier iranien irrite quelque peu les Américains et les Occidentaux qui auraient souhaité utiliser la carte d’Alger dans leurs pressions sur l’Iran. Une diplomatie égyptienne plus indépendante pourrait aussi, grâce au soutien diplomatique algérien, regagner les positions perdues en Afrique au profit d’Israël. Les bonnes relations entretenues par Alger avec des Etats africains importants comme l’Afrique du sud et le Nigéria pourraient profiter à l’Egypte.
Mais un autre facteur pourrait entrer en ligne de compte et déranger également les calculs américains dans la région. Un des points faibles de la diplomatie égyptienne dans les prochaines années reste la dépendance militaire à l’égard des Etats-Unis. Certes, l’Egypte a commencé depuis quelques années un processus de diversification de la coopération militaire avec la Chine et le Brésil. Mais en qualité, l’armement reçu de la Chine ne fait malheureusement pas le poids par rapport à l’armement américain dont dispose l’armée israélienne. L’Egypte sera amenée à diversifier son armement, notamment auprès d’autres fournisseurs européens et/ou russes si elle veut avoir une force de dissuasion crédible. Sur ce plan, l’armée algérienne qui a commencé plus tôt son opération de modernisation grâce à sa coopération privilégiée avec la Russie, comme l’illustrent les rapports alarmistes des centres d’études stratégiques israéliens, pourrait coopérer avec l’armée égyptienne, ce qui permettrait aux deux armées de faire des économies d’échelle par la mise en œuvre de programmes communs. Dans ces conditions, l’accentuation des pressions diplomatiques sur l’Algérie, en ce moment précis, pourrait conduire la diplomatie algérienne à plus de prudence dans ses relations avec l’Egypte. C’est un signal diplomatique fort fixant par avance le prix exorbitant d’un hypothétique axe Alger-Le Caire-Damas, à fortiori bienveillant à l’égard de Téhéran.
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