Même violentées, les femmes algériennes n’ont pas le droit de dire « Aïe ! ». Sinon comment interpréter cette interdiction, que viennent d’essuyer des associations féminines pour organiser un colloque sur les violences à l’égard des femmes.
Prévu pour ce jeudi 25 novembre à l’hôtel El Safir d’Alger, on leur a signifié… verbalement et la veille cette interdiction sans aucune explication. En les empêchant de se réunir pour débattre du problème, les pouvoirs publics se trouvent du coup partie prenante de cette violence. L’interdiction en elle-même est une violence. Et pourtant le problème est bel et bien réel, puisque plus de 7500 femmes ont été violentées rien que de janvier à octobre 2010, et il faut en compter autant sinon plus non recensées. Et en plus elles doivent se taire. Ces femmes considèrent que « Cette violence n’est exercée que pour soumettre les femmes aux besoins de leurs familles, parents, maris, supérieurs hiérarchiques », légitimée bien sur par des lectures de la religion et des traditions.
Ce colloque a été initié par l’Association Algérienne pour la Planification familiale (AAPF), en collaboration avec une quinzaine d’autres organisations féminines, dont Tharwa N’Fadhma N’Soumeur, SOS femmes en détresse, le Réseau Wassila, Association pour l’Emancipation de la Femme, Rachda… Il coïncide avec la célébration de la journée mondiale contre la violence à l’égard des femmes. En adoptant le slogan « Stop à la violence : les droits des femmes maintenant », ces femmes espéraient à travers cette rencontre « Construire une révolte pour faire une force de changement, en allant vers une loi-cadre contre les violences ». Mais c’était sans compter sur la vigilance des islamisants, les gardiens du temple, au sein même des pouvoirs publics. Ou alors c’est une concession de plus pour ne pas les fâcher. Ces associations qui se sont constitués en réseau informel pour dire « Basta » dérangent. Les femmes doivent se contenter du code de la famille qui régit les relations familiales, élaboré par les hommes sans consulter l’autre moitié de la société. Les autorités algériennes ne tolèrent en fait qu’une association, non concernée d’ailleurs par le colloque, l’Union Nationale de Femmes Algériennes (UNFA). Cette organisation satellite qu’on actionne à l’occasion, juste pour cautionner l’adhésion des femmes d’Algérie, alors qu’elle ne représente plus personne. L’expression en Algérie n’est tolérée, que quand elle se manifeste dans le cadre des instituions gouvernementales.
Le hic c’est que le jour même de l’interdiction par on ne sait qui (lâcheté oblige), la ministre de la famille et de la condition féminine a émis un numéro vert (15-26), pour permettre aux femmes victimes de se plaindre. De plus les invitées de France, du Maroc, d’Italie, de Tunisie, d’Espagne, qui devaient prendre part à cette rencontre, étaient déjà à Alger, quand l’interdiction est tombée. Et l’on ne finit pas de ternir l’image de l’Algérie, qui s’est mise à l’heure de l’islamisation. Arrêtez donc de nous humilier, basta !
Par Mus
**********.com
Prévu pour ce jeudi 25 novembre à l’hôtel El Safir d’Alger, on leur a signifié… verbalement et la veille cette interdiction sans aucune explication. En les empêchant de se réunir pour débattre du problème, les pouvoirs publics se trouvent du coup partie prenante de cette violence. L’interdiction en elle-même est une violence. Et pourtant le problème est bel et bien réel, puisque plus de 7500 femmes ont été violentées rien que de janvier à octobre 2010, et il faut en compter autant sinon plus non recensées. Et en plus elles doivent se taire. Ces femmes considèrent que « Cette violence n’est exercée que pour soumettre les femmes aux besoins de leurs familles, parents, maris, supérieurs hiérarchiques », légitimée bien sur par des lectures de la religion et des traditions.
Ce colloque a été initié par l’Association Algérienne pour la Planification familiale (AAPF), en collaboration avec une quinzaine d’autres organisations féminines, dont Tharwa N’Fadhma N’Soumeur, SOS femmes en détresse, le Réseau Wassila, Association pour l’Emancipation de la Femme, Rachda… Il coïncide avec la célébration de la journée mondiale contre la violence à l’égard des femmes. En adoptant le slogan « Stop à la violence : les droits des femmes maintenant », ces femmes espéraient à travers cette rencontre « Construire une révolte pour faire une force de changement, en allant vers une loi-cadre contre les violences ». Mais c’était sans compter sur la vigilance des islamisants, les gardiens du temple, au sein même des pouvoirs publics. Ou alors c’est une concession de plus pour ne pas les fâcher. Ces associations qui se sont constitués en réseau informel pour dire « Basta » dérangent. Les femmes doivent se contenter du code de la famille qui régit les relations familiales, élaboré par les hommes sans consulter l’autre moitié de la société. Les autorités algériennes ne tolèrent en fait qu’une association, non concernée d’ailleurs par le colloque, l’Union Nationale de Femmes Algériennes (UNFA). Cette organisation satellite qu’on actionne à l’occasion, juste pour cautionner l’adhésion des femmes d’Algérie, alors qu’elle ne représente plus personne. L’expression en Algérie n’est tolérée, que quand elle se manifeste dans le cadre des instituions gouvernementales.
Le hic c’est que le jour même de l’interdiction par on ne sait qui (lâcheté oblige), la ministre de la famille et de la condition féminine a émis un numéro vert (15-26), pour permettre aux femmes victimes de se plaindre. De plus les invitées de France, du Maroc, d’Italie, de Tunisie, d’Espagne, qui devaient prendre part à cette rencontre, étaient déjà à Alger, quand l’interdiction est tombée. Et l’on ne finit pas de ternir l’image de l’Algérie, qui s’est mise à l’heure de l’islamisation. Arrêtez donc de nous humilier, basta !
Par Mus
**********.com
Commentaire