Grande marche à Fréha
La Kabylie a fait le serment de ne plus se laisser faire
De Tizi-Ouzou, par Saïd Tissegouine
La petite bourgade de Fréha a été ce matin le théâtre d’une mémorable manifestation kabyle pour, d’une : dénoncer les crimes perpétrés par l’Administration Centrale d’Alger contre le peuple kabyle et de deux : adresser un message solennel aux tenants du pouvoir que, désormais, le peuple kabyle ripostera aux agressions avec tous les moyens en sa possession.
22/11/2010 - 21:07 mis a jour le 23/11/2010 - 00:25 par Saïd Tissegouine
Autant dire que la Kabylie a sonné, hier, le tocsin. Avant de nous étaler sur ce sujet qui risque de paniquer ou sinon de déplaire à celles et ceux qui ne sont pas prêts à verser une goutte de sang ou de sueur pour la patrie des Kabyles depuis les temps immémoriaux, nous devons noter d’abord que la manifestation, qui a regroupé des milliers de Kabyles venus non seulement des quatre coins de la Kabylie mais aussi de l’Oranie, de l’Algérois et d’autres contrées de l’Algérie, a été d’abord marquée par une marche silencieuse commencée à partir du stade pour prendre fin devant le siège de l’APC. Sur les banderoles, on pouvait lire ces slogans : « Halte à la terreur ! », « Où est l’Etat ? », « halte aux kidnappings ! », « Non à l’impunité ! », « Non au règne de l’insécurité ! », « Ad faken Imettawen ! » (que cessent les larmes !), « Barka tazla Idamen ! » ( Que cesse l’effusion de sang !). La prospection de la marche s’effectua presque au ralenti. Le visage de chaque manifestant dégageait la tristesse mais aussi la détermination. La couleur politique a été mise de côté. Seul le principe kabyle était de mise en cette circonstance. Et parallèlement à la marche, les commerçants ont baissé rideaux. Les encadreurs de la marche ont fait preuve d’une compétence indiscutable. Il faut reconnaître aussi que les manifestants ont fait preuve d’une discipline et d’une maturité exemplaires. De leur côté, les services de sécurité de police n’ont pas failli à leur mission. Tous les éléments du service des Renseignements Généraux, connus pour leur compétence et leur savoir-faire, ont été déployés sur le terrain. Cela veut dire que l’Etat algérien a pris sérieusement en compte l’action de protestation du peuple kabyle. C’est ainsi que la marche a été effectuée sans l’ombre de quelque anicroche.
Une fois arrivés au point final, c’est-à-dire devant le siège de l’APC, les marcheurs se rassemblèrent pour écouter les différentes prises de parole. C’est aussi à ce moment qu’a raisonné d’une façon on ne peut plus claire la voix authentique kabyle. C’est le maire de Fréha qui a ouvert le bal qui dit tout de go que « C’est comme ça que les Kabyles... » (Allusion faite à l’importante présence sur le terrain de l’action des citoyens kabyles). Sans mâcher ses mots, le premier magistrat de la commune de Fréha a déclaré d’une voix amplifiée par un mégaphone que « c’est la Kabylie qui a libéré le pays. Et pour preuve, la plus part des martyrs sont kabyles ». S’interrogeant sur les raisons de l’absence de l’Etat devant les opération de destruction de la Kabylie, l’orateur dira : « Nous devons combattre ces criminels ». Lui succédant à la prise de parole, le maire de Timizart s’interrogera d’abord à qui profite le crime. Il démontrera ensuite l’implication pure et simple de l’Administration Centrale d’Alger. Le premier magistrat de la commune de Timizart mettra l’accent sur « guerre économique déclenchée contre la Kabylie ». Pour sa part, le maire d’Aghribs dira que « tous les Kabyles sont aujourd’hui unis car nous nous sommes tous blessés dans nos cœurs ». L’orateur appellera les Kabyles à ne plus se taire devant l’ignominie. « On ne peut construire le pays quand il y a des kidnappings, des vols et du sang », fera-t-il remarquer pour ajouter ensuite que le peuple kabyle est « constructeur ». Le maire d’Azazga a lui aussi prononcé une diatribe contre le pouvoir et rappelé que la Kabylie ne peut être sauvée que par l’union de ses enfants. Pour Ammi Saïd, le père de la victime (feu Hidouche Slimana) dont les traits du visage sont très défaits par la tristesse, il manifestera tout simplement sa reconnaissance pour les Kabyles qui se sont sentis aussi agressés que lui et qui ont partagé avec lui la douleur. Quant au fils de la victime, prénommé Makhlouf et ne devant pas dépasser 15 ans, Il dira à la foule d’une voix calme : « Je ne considère pas mon père comme mort ». Le jeune et vaillant Makhlouf a fortement marqué l’assistance.
Photo : Prise de parole du père du défunt Hidouche Slimana
Pour sa part, le sénateur du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), Monsieur Mohand Ikherbane, il ne laissera aucun doute ni sur la véritable politique appliquée par l’Administration Centrale d’Alger contre la Kabylie, ni sur la nature des prochains jours et ni sur l’avenir de la Kabylie. D’ailleurs, c’est le discours de ce sénateur qui nous inspira aussi bien le titre que l’introduction du présent article. « Le pouvoir, dira le sénateur Mohamed Ikherbane, nous a envoyé deux messages que nous avons décodés et nous lui avons aussi rendu la réponse ». Le dirigeant du parti du Dr Saïd Sadi exerçant ses compétences au Sénat a développé dans un long discours les deux messages en question du pouvoir et la réponse de la Kabylie. L’orateur révélera d’abord que pas moins de 61 kidnappings ont été exécutés en Kabylie depuis la parution de ce phénomène. « Le 61 énième, explique-t-il, s’est terminé par un assassinat ». Sans détours, il parlera des opérations de sabotages économiques de la Kabylie, des projets de développement détournés, de l’insécurité régnant sur tous les plans et à tous les niveaux. « Ceux-là sont venus nous détruire, martèle le sénateur. Allusion faite à ces hordes de kidnappeurs et de terroristes infestant la Kabylie. « Ils veulent un climat détérioré en Kabylie pour qu’ils ne nous laissent pas en paix », dit encore le sénateur Mohand Ikherbane avant de dire d’une voix grave et solennelle : « Nous répondrons à ces criminels et la Kabylie est prête à prendre en charge son destin. ». « La Kabylie est encore debout car nous sommes là et elle restera debout », clamera encore l’élu kabyle de la deuxième chambre (Sénat). Il rappellera également que le contribuable kabyle participe au paiement de salaires des militaires, des gendarmes et des policiers et en dépit de cela, la Kabylie n’est pas sécurisé, bien au contraire. Les deux messages en question adressés par l’Etat aux Kabyles sont : le premier, les opérations de sabotage et le freinage économique et le second est son silence total face à l’insécurité devenue insupportable. S’agissant de la réponse kabyle, il ne s’agit ni plus ni moins que de sa mobilisation sans faille et sa décision irrévocable de se prendre en charge. Le discours du sénateur Mohamed Ikherbane ne laisse apparaître aucune ambigüité. En effet, la tolérance de la Kabylie à l’endroit de l’intolérance sera du degré zéro. Aussi, nous devons réitérer que celles et ceux ne se sentant pas prêts à verser une goutte de sang ou de sueur pour leur patrie peuvent d’ores et déjà chercher d’autres cieux plus cléments. Par Dieu et par l’honneur du peuple kabyle, que sonne le tocsin.
La Kabylie a fait le serment de ne plus se laisser faire
De Tizi-Ouzou, par Saïd Tissegouine
La petite bourgade de Fréha a été ce matin le théâtre d’une mémorable manifestation kabyle pour, d’une : dénoncer les crimes perpétrés par l’Administration Centrale d’Alger contre le peuple kabyle et de deux : adresser un message solennel aux tenants du pouvoir que, désormais, le peuple kabyle ripostera aux agressions avec tous les moyens en sa possession.
22/11/2010 - 21:07 mis a jour le 23/11/2010 - 00:25 par Saïd Tissegouine
Autant dire que la Kabylie a sonné, hier, le tocsin. Avant de nous étaler sur ce sujet qui risque de paniquer ou sinon de déplaire à celles et ceux qui ne sont pas prêts à verser une goutte de sang ou de sueur pour la patrie des Kabyles depuis les temps immémoriaux, nous devons noter d’abord que la manifestation, qui a regroupé des milliers de Kabyles venus non seulement des quatre coins de la Kabylie mais aussi de l’Oranie, de l’Algérois et d’autres contrées de l’Algérie, a été d’abord marquée par une marche silencieuse commencée à partir du stade pour prendre fin devant le siège de l’APC. Sur les banderoles, on pouvait lire ces slogans : « Halte à la terreur ! », « Où est l’Etat ? », « halte aux kidnappings ! », « Non à l’impunité ! », « Non au règne de l’insécurité ! », « Ad faken Imettawen ! » (que cessent les larmes !), « Barka tazla Idamen ! » ( Que cesse l’effusion de sang !). La prospection de la marche s’effectua presque au ralenti. Le visage de chaque manifestant dégageait la tristesse mais aussi la détermination. La couleur politique a été mise de côté. Seul le principe kabyle était de mise en cette circonstance. Et parallèlement à la marche, les commerçants ont baissé rideaux. Les encadreurs de la marche ont fait preuve d’une compétence indiscutable. Il faut reconnaître aussi que les manifestants ont fait preuve d’une discipline et d’une maturité exemplaires. De leur côté, les services de sécurité de police n’ont pas failli à leur mission. Tous les éléments du service des Renseignements Généraux, connus pour leur compétence et leur savoir-faire, ont été déployés sur le terrain. Cela veut dire que l’Etat algérien a pris sérieusement en compte l’action de protestation du peuple kabyle. C’est ainsi que la marche a été effectuée sans l’ombre de quelque anicroche.
Une fois arrivés au point final, c’est-à-dire devant le siège de l’APC, les marcheurs se rassemblèrent pour écouter les différentes prises de parole. C’est aussi à ce moment qu’a raisonné d’une façon on ne peut plus claire la voix authentique kabyle. C’est le maire de Fréha qui a ouvert le bal qui dit tout de go que « C’est comme ça que les Kabyles... » (Allusion faite à l’importante présence sur le terrain de l’action des citoyens kabyles). Sans mâcher ses mots, le premier magistrat de la commune de Fréha a déclaré d’une voix amplifiée par un mégaphone que « c’est la Kabylie qui a libéré le pays. Et pour preuve, la plus part des martyrs sont kabyles ». S’interrogeant sur les raisons de l’absence de l’Etat devant les opération de destruction de la Kabylie, l’orateur dira : « Nous devons combattre ces criminels ». Lui succédant à la prise de parole, le maire de Timizart s’interrogera d’abord à qui profite le crime. Il démontrera ensuite l’implication pure et simple de l’Administration Centrale d’Alger. Le premier magistrat de la commune de Timizart mettra l’accent sur « guerre économique déclenchée contre la Kabylie ». Pour sa part, le maire d’Aghribs dira que « tous les Kabyles sont aujourd’hui unis car nous nous sommes tous blessés dans nos cœurs ». L’orateur appellera les Kabyles à ne plus se taire devant l’ignominie. « On ne peut construire le pays quand il y a des kidnappings, des vols et du sang », fera-t-il remarquer pour ajouter ensuite que le peuple kabyle est « constructeur ». Le maire d’Azazga a lui aussi prononcé une diatribe contre le pouvoir et rappelé que la Kabylie ne peut être sauvée que par l’union de ses enfants. Pour Ammi Saïd, le père de la victime (feu Hidouche Slimana) dont les traits du visage sont très défaits par la tristesse, il manifestera tout simplement sa reconnaissance pour les Kabyles qui se sont sentis aussi agressés que lui et qui ont partagé avec lui la douleur. Quant au fils de la victime, prénommé Makhlouf et ne devant pas dépasser 15 ans, Il dira à la foule d’une voix calme : « Je ne considère pas mon père comme mort ». Le jeune et vaillant Makhlouf a fortement marqué l’assistance.
Photo : Prise de parole du père du défunt Hidouche Slimana
Pour sa part, le sénateur du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), Monsieur Mohand Ikherbane, il ne laissera aucun doute ni sur la véritable politique appliquée par l’Administration Centrale d’Alger contre la Kabylie, ni sur la nature des prochains jours et ni sur l’avenir de la Kabylie. D’ailleurs, c’est le discours de ce sénateur qui nous inspira aussi bien le titre que l’introduction du présent article. « Le pouvoir, dira le sénateur Mohamed Ikherbane, nous a envoyé deux messages que nous avons décodés et nous lui avons aussi rendu la réponse ». Le dirigeant du parti du Dr Saïd Sadi exerçant ses compétences au Sénat a développé dans un long discours les deux messages en question du pouvoir et la réponse de la Kabylie. L’orateur révélera d’abord que pas moins de 61 kidnappings ont été exécutés en Kabylie depuis la parution de ce phénomène. « Le 61 énième, explique-t-il, s’est terminé par un assassinat ». Sans détours, il parlera des opérations de sabotages économiques de la Kabylie, des projets de développement détournés, de l’insécurité régnant sur tous les plans et à tous les niveaux. « Ceux-là sont venus nous détruire, martèle le sénateur. Allusion faite à ces hordes de kidnappeurs et de terroristes infestant la Kabylie. « Ils veulent un climat détérioré en Kabylie pour qu’ils ne nous laissent pas en paix », dit encore le sénateur Mohand Ikherbane avant de dire d’une voix grave et solennelle : « Nous répondrons à ces criminels et la Kabylie est prête à prendre en charge son destin. ». « La Kabylie est encore debout car nous sommes là et elle restera debout », clamera encore l’élu kabyle de la deuxième chambre (Sénat). Il rappellera également que le contribuable kabyle participe au paiement de salaires des militaires, des gendarmes et des policiers et en dépit de cela, la Kabylie n’est pas sécurisé, bien au contraire. Les deux messages en question adressés par l’Etat aux Kabyles sont : le premier, les opérations de sabotage et le freinage économique et le second est son silence total face à l’insécurité devenue insupportable. S’agissant de la réponse kabyle, il ne s’agit ni plus ni moins que de sa mobilisation sans faille et sa décision irrévocable de se prendre en charge. Le discours du sénateur Mohamed Ikherbane ne laisse apparaître aucune ambigüité. En effet, la tolérance de la Kabylie à l’endroit de l’intolérance sera du degré zéro. Aussi, nous devons réitérer que celles et ceux ne se sentant pas prêts à verser une goutte de sang ou de sueur pour leur patrie peuvent d’ores et déjà chercher d’autres cieux plus cléments. Par Dieu et par l’honneur du peuple kabyle, que sonne le tocsin.
Commentaire