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L’école, ventre fécond

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  • L’école, ventre fécond

    12-09-2010
    Par Abdou B.

    Un des enjeux parmi les plus déterminants et les plus sensibles de ce mois et les suivants est, bien entendu, la rentrée scolaire. Celle-ci va sûrement réchauffer les antagonismes et les conflits qui opposent depuis des années les enseignants et leurs syndicats, plus ou moins reconnus par les pouvoirs publics, au ministère dirigé par M. Benbouzid. La longévité, unique au monde, de ce dernier au poste n’a pas pour autant été un facilitateur pour la négociation, ni un agent actif pour une meilleure analyse des évolutions éducatives dans le monde, en Algérie et pour une pertinente prise en charge des problèmes du secteur. Les élèves, leurs parents, les enseignants, les personnels administratifs et toutes les logistiques qui encadrent l’éducation nationale constituent des problématiques et des défis différents, singuliers et la sensibilité de chaque pan est complémentaire des autres. Le fonctionnement négatif ou positif de l’école est le marqueur le plus fiable d’un enseignement harmonieux ou incohérent et générateur de tensions, des progrès d’un pays.
    L’alignement des chiffres des écoles construites depuis 10 ans ou depuis l’indépendance, des budgets alloués au secteur, du nombre des élèves révèle parfaitement des indicateurs quantitatifs qui ont sûrement leur pertinence quant aux efforts fournis par un Etat qui bénéficie depuis longtemps de recettes considérables liées aux exportations de gaz et de pétrole. Mais ces indicateurs, certes importants, ne peuvent occulter les nombreux chaînons manquants, extrêmement précieux pour l’avenir du secteur, du pays. Au plan politique, le déni d’une réalité présente comme le nez au milieu du visage, représentée par des syndicats, des experts, des opposants, des analystes hors de l’UGTA et de la majorité au Parlement, dessert, pour ne pas dire «sabote» toute négociation et tout progrès dans le bras de fer, qui devient un classique, entre le ministère en question et plusieurs catégories de personnels. Et lorsque M. Benbouzid annonce que «à partir de maintenant les contractuels percevront les salaires mensuellement ou tous les deux mois au pire des cas», on croît rêver ! Dans la norme universelle, un salaire mensuel est versé chaque mois, jamais tous les deux mois ! Comment feraient un député, un officier, un ministre si leur salaire était versé tous les deux mois ?Et il y a, justement parce qu’on pense à l’après-pétrole, aux effets de la mondialisation de la concurrence internationale, à un véritable développement endogène, la qualité de l’école, donc celle de toutes les composantes humaines qui la font. Or, sur tout le territoire, dans les médias lourds, par le maillage fourni exercé par tous les courants archaïques, intégristes, rétrogrades, l’école est le parfait otage dans un jeu pervers, largement accepté, entre des clans qui manipulent le Coran, la langue arabe, les autres langues, etc. L’école n’est pas un endroit sacré interdit aux inquisitions, ouvert sur les sciences et la modernité. Elle est poussée à fournir des bambins qui récitent le Coran, sans rien comprendre à la complexité, à la richesse et aux paraboles du texte divin. Or ce dernier incite fortement aux olympiades de la grammaire, de la physique, des mathématiques, de l’informatique, etc. Mais là, ce n’est plus le «par-cœurisme» mécanique qui va stimuler les enfants.
    Si les infrastructures, la scolarisation (y compris des filles), le paiement… mensuel des salaires, le chauffage et la climatisation (dans les régions du Sud), les espaces verts, les sports, la dignité des enseignants sont nécessaires, ils ne sont pas suffisants. L’ouverture d’un vaste débat national, ouvert sans exclusive, autour de la nature et des objectifs à atteindre par l’école d’ici les 10, 20 années
    prochaines et sa place dans le spectre international est aujourd’hui une urgence.Les hommes et les mécanismes qui «routinent», assurent cahin-caha les rentrées et les examens sont largement dépassés par le monde développé où l’école est en débat chaque jour. Elle est le ventre fécond de tous les progrès.
    A. B.
    latribune
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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