Par Ait Benali Boubekeur
La guerre d’Algérie, née principalement de la scission du principal parti nationaliste le MTLD (Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques), fut déclenchée pour dépasser les palabres superflus des politiciens. L’objectif fut du coup de réaliser un large rassemblement possible des Algériens, condition sine qua none pour juguler le joug colonial. En effet, dans la déclaration du 1er novembre 1954, le but assigné à la résurrection fut la restauration de l’Etat algérien « démocratique et social », et ce dans le cadre des principes de l’Islam. Bien que la revendication fut pendant un temps non négociable, celle-ci fut mûrie et enrichie par l’apport de nouvelles figures de proues à l’instar d’Abane Ramdane, sorti de prison en janvier 1955. D’ailleurs, sa libération coïncida avec la programmation de la réunion nationale de bilan et d’évaluation des premiers mois. Celle-ci n’eut pas lieu à cause de l’absence du coordinateur national, Mohamed Boudiaf, en Algérie. Ce dernier se trouva en effet au Caire à la recherche des armes pour alimenter les maquis intérieurs.
Cependant, pour les dirigeants intérieurs, des organismes suprêmes devaient être mis en place afin d’organiser et de diriger l’insurrection à l’échelle nationale. Dans une contribution au journal El Watan, Belaid Abane écrit, à propos de cette impérieuse nécessité d’une réunion nationale, ceci : « La proclamation du 1er Novembre, maigre viatique politique des « premiers hommes », n’énonce rien de plus que le principe de mettre fin au colonialisme. Sur le contenu de cette révolution qui prend forme, ses principes, ses objectifs, sa direction, rien. » (1) Par conséquent, une équipe de militants œuvra pour doter la révolution d’une charte politique définissant le rôle de chaque organisme dirigeant. Ainsi, en compagnie de Ben Mhidi, Youcef Lebjaoui, Abderazak Chentouf, Abdelmalek Temmam, Amar Ouzzegane, Abane travailla d’arrache-pied afin d’homogénéiser la lutte au niveau national. Mais avant de tenir un congrès national, l’équipe pilotée par Abane, connue sous le nom de « groupe d’Alger », s’attela d’abord à réaliser l’union de tous les courants nationalistes sous l’égide du FLN (Front de Libération nationale).
I- Le rassemblement national
Les initiateurs de la révolution algérienne –le groupe des 9- savaient d’emblée que sans une large participation populaire, l’insurrection avait une infime chance d’aboutir. Du coup, le maître mot fut l’appel au peuple algérien de rejoindre massivement le front. Ainsi, l’addition de petits apports aurait créé une force pouvant contrebalancer l’ordre colonial établi. Pour le groupe d’Alger, l’action militaire devait être conjuguée concomitamment à l’action militaire. Et la tâche ne fut pas une sinécure. En effet, les formations politiques –dites modérées telles que l’UDMA de Ferhat Abbas, le MTLD centraliste ou les Oulémas – rêvèrent encore d’un possible règlement pacifique de la crise. Selon Mohamed Harbi, le parti de Ferhat Abbas ne cessa pas, avant d’intégrer le FLN en avril 1956, de rencontrer les représentants de la colonisation, à l’instar de Jacques Soustelle, en vue de trouver une solution au conflit. De son ralliement, Harbi écrit : « C’est le truquage des élections cantonales d’avril 1955 qui tire Abbas de ses rêveries et le convainc, qu’incapable de faire accepter des changements par les Européens, le gouverneur Jacques Soustelle manipule les Algériens dans le but d’isoler le FLN.» (2) Ceci dit, Ferhat Abbas demeura, toute sa vie, un authentique nationaliste. Il privilégia toutefois les solutions négociées aux solutions violentes. Quant aux autres tendances, jalouses de leur autonomie, elles ne voulaient pas sacrifier leurs partis, tels le MNA ou le PCA, pour l’intérêt national.
Cependant, le groupe d’Alger, rejoint par Ben Mhidi depuis son voyage cairote, s’est attelé à doter la révolution d’une direction nationale englobant l’ensemble des tendances nationalistes. Bien qu’il y ait des réticences de la part de quelques partis, la dynamique d’union nationale fut aboutie grâce aux efforts de persuasion des Abane, des Ben Mhidi, etc. Cette mission fut accomplie lorsque les militants nationalistes modérés acceptèrent de dissoudre leurs partis et de rejoindre individuellement le front. L’union étant concrète, il ne restait qu’à redéfinir les rôles au sein du FLN en présence des nouveaux courants. Les forces vives de l’intérieur étant d’accord pour l’organisation d’un congrès national, il ne restait qu’à choisir le lieu et la date. Celle-ci a été fixée préalablement pour le 30 juillet 1956 dans les Bibans dans le Constantinois. Le 22 juillet, le groupe d’Alger, escorté par une unité de l’ALN (Armée de Libération Nationale), fut accrochée par une compagnie de l’armée française. D’où le changement du lieu de la rencontre. Le choix se porta sur une zone plus sécurisée, Ifri Ouzellaguene en l’occurrence. Cette zone eut à sa tête le valeureux combattant, Amirouche Ait Hamouda, commandant un effectif de prés de 1500 soldats.
re », page198.
La guerre d’Algérie, née principalement de la scission du principal parti nationaliste le MTLD (Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques), fut déclenchée pour dépasser les palabres superflus des politiciens. L’objectif fut du coup de réaliser un large rassemblement possible des Algériens, condition sine qua none pour juguler le joug colonial. En effet, dans la déclaration du 1er novembre 1954, le but assigné à la résurrection fut la restauration de l’Etat algérien « démocratique et social », et ce dans le cadre des principes de l’Islam. Bien que la revendication fut pendant un temps non négociable, celle-ci fut mûrie et enrichie par l’apport de nouvelles figures de proues à l’instar d’Abane Ramdane, sorti de prison en janvier 1955. D’ailleurs, sa libération coïncida avec la programmation de la réunion nationale de bilan et d’évaluation des premiers mois. Celle-ci n’eut pas lieu à cause de l’absence du coordinateur national, Mohamed Boudiaf, en Algérie. Ce dernier se trouva en effet au Caire à la recherche des armes pour alimenter les maquis intérieurs.
Cependant, pour les dirigeants intérieurs, des organismes suprêmes devaient être mis en place afin d’organiser et de diriger l’insurrection à l’échelle nationale. Dans une contribution au journal El Watan, Belaid Abane écrit, à propos de cette impérieuse nécessité d’une réunion nationale, ceci : « La proclamation du 1er Novembre, maigre viatique politique des « premiers hommes », n’énonce rien de plus que le principe de mettre fin au colonialisme. Sur le contenu de cette révolution qui prend forme, ses principes, ses objectifs, sa direction, rien. » (1) Par conséquent, une équipe de militants œuvra pour doter la révolution d’une charte politique définissant le rôle de chaque organisme dirigeant. Ainsi, en compagnie de Ben Mhidi, Youcef Lebjaoui, Abderazak Chentouf, Abdelmalek Temmam, Amar Ouzzegane, Abane travailla d’arrache-pied afin d’homogénéiser la lutte au niveau national. Mais avant de tenir un congrès national, l’équipe pilotée par Abane, connue sous le nom de « groupe d’Alger », s’attela d’abord à réaliser l’union de tous les courants nationalistes sous l’égide du FLN (Front de Libération nationale).
I- Le rassemblement national
Les initiateurs de la révolution algérienne –le groupe des 9- savaient d’emblée que sans une large participation populaire, l’insurrection avait une infime chance d’aboutir. Du coup, le maître mot fut l’appel au peuple algérien de rejoindre massivement le front. Ainsi, l’addition de petits apports aurait créé une force pouvant contrebalancer l’ordre colonial établi. Pour le groupe d’Alger, l’action militaire devait être conjuguée concomitamment à l’action militaire. Et la tâche ne fut pas une sinécure. En effet, les formations politiques –dites modérées telles que l’UDMA de Ferhat Abbas, le MTLD centraliste ou les Oulémas – rêvèrent encore d’un possible règlement pacifique de la crise. Selon Mohamed Harbi, le parti de Ferhat Abbas ne cessa pas, avant d’intégrer le FLN en avril 1956, de rencontrer les représentants de la colonisation, à l’instar de Jacques Soustelle, en vue de trouver une solution au conflit. De son ralliement, Harbi écrit : « C’est le truquage des élections cantonales d’avril 1955 qui tire Abbas de ses rêveries et le convainc, qu’incapable de faire accepter des changements par les Européens, le gouverneur Jacques Soustelle manipule les Algériens dans le but d’isoler le FLN.» (2) Ceci dit, Ferhat Abbas demeura, toute sa vie, un authentique nationaliste. Il privilégia toutefois les solutions négociées aux solutions violentes. Quant aux autres tendances, jalouses de leur autonomie, elles ne voulaient pas sacrifier leurs partis, tels le MNA ou le PCA, pour l’intérêt national.
Cependant, le groupe d’Alger, rejoint par Ben Mhidi depuis son voyage cairote, s’est attelé à doter la révolution d’une direction nationale englobant l’ensemble des tendances nationalistes. Bien qu’il y ait des réticences de la part de quelques partis, la dynamique d’union nationale fut aboutie grâce aux efforts de persuasion des Abane, des Ben Mhidi, etc. Cette mission fut accomplie lorsque les militants nationalistes modérés acceptèrent de dissoudre leurs partis et de rejoindre individuellement le front. L’union étant concrète, il ne restait qu’à redéfinir les rôles au sein du FLN en présence des nouveaux courants. Les forces vives de l’intérieur étant d’accord pour l’organisation d’un congrès national, il ne restait qu’à choisir le lieu et la date. Celle-ci a été fixée préalablement pour le 30 juillet 1956 dans les Bibans dans le Constantinois. Le 22 juillet, le groupe d’Alger, escorté par une unité de l’ALN (Armée de Libération Nationale), fut accrochée par une compagnie de l’armée française. D’où le changement du lieu de la rencontre. Le choix se porta sur une zone plus sécurisée, Ifri Ouzellaguene en l’occurrence. Cette zone eut à sa tête le valeureux combattant, Amirouche Ait Hamouda, commandant un effectif de prés de 1500 soldats.
re », page198.
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