24 heures d’héroïsme, et après, on se couche !
Par Hakim Laâlam
Un supporter algérien a balancé une pierre contre le bus des
joueurs égyptiens du Ahly. Toutes nos excuses à …
… la pierre !
24 heures, c’est ce qu’aura tenu la République face à l’intégrisme debout. 24 heures de franche résolution d’un ministère de la Santé qui annonce son intention de mettre en conformité universelle et sanitaire les tenues des infirmières et des médecins, et donc d’interdire le hidjab. Puis, au bout de ces héroïques 24 heures, le son du clairon. Pas celui de la charge résolue, non ! Celui de la piteuse retraite. Celui de la débandade. La République revient à son jeu préféré, celui du compromis honteux. «Non ! Il n’a jamais été question pour les autorités d’interdire le hidjab, mais juste de demander aux personnels qui le portent d’adopter un hidjab de couleur blanche.» Ben dis donc ! Quelle révolution ! Quel chamboulement ! Quel séisme dans l’establishment hospitalier. Ah ! C’est sûr que l’obligation d’un hidjab de couleur blanche, ça va faire date dans les annales de la reconquête de nos espaces de santé et d’hygiène ! Ils doivent se taper leurs cuisses poilues de rire les frérots ! Ils doivent bomber le torse, en ne se privant pas de crier sur tous les toits des CHU et des dispensaires «voyez comme nous les avons encore une fois fait plier !». Oui ! Il s’agit bien de cela. Dicter ses lois à une république qui en a pourtant des lois, des batteries de lois. Qu’elle n’est même pas capable de faire appliquer. Qu’importe l’espace stérile. Qu’importe les maladies nosocomiales. Qu’importent les normes d’hygiène de l’OMS. Qu’importe les risques que l’on fait planer sur la communauté des patients. Qu’importe l’identité d’une structure de soins. Qu’importe tout cela ! L’important étant d’éviter encore une fois les vagues en ces temps de BMS et de météo capricieuse. Mais Bon Dieu ! Qui a obligé le ministre à s’engager dans cette voie, dans ce semblant de bras de fer ? Le hidjab n’était pas au cœur du débat de santé du moment. C’est moi l’impie, l’impur, le mécréant, l’irrécupérable Satan qui a suscité ce genre de débats et d’initiatives ? Moi, j’ai juste lu, comme tout le monde, que le ministre voulait ramener l’hôpital algérien dans le giron de la science et des normes. J’ai lu et j’ai applaudi ! Voyez-vous, finalement, il y a plus dangereux que de mener des batailles honorables. Il y a le fait d’annoncer que l’on va les mener avant de se rétracter lamentablement. C’est cela le vrai danger. Parce qu’en face, ces rétractations sont autant d’avancées pour le clan des ombres. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.
Par Hakim Laâlam
Un supporter algérien a balancé une pierre contre le bus des
joueurs égyptiens du Ahly. Toutes nos excuses à …
… la pierre !
24 heures, c’est ce qu’aura tenu la République face à l’intégrisme debout. 24 heures de franche résolution d’un ministère de la Santé qui annonce son intention de mettre en conformité universelle et sanitaire les tenues des infirmières et des médecins, et donc d’interdire le hidjab. Puis, au bout de ces héroïques 24 heures, le son du clairon. Pas celui de la charge résolue, non ! Celui de la piteuse retraite. Celui de la débandade. La République revient à son jeu préféré, celui du compromis honteux. «Non ! Il n’a jamais été question pour les autorités d’interdire le hidjab, mais juste de demander aux personnels qui le portent d’adopter un hidjab de couleur blanche.» Ben dis donc ! Quelle révolution ! Quel chamboulement ! Quel séisme dans l’establishment hospitalier. Ah ! C’est sûr que l’obligation d’un hidjab de couleur blanche, ça va faire date dans les annales de la reconquête de nos espaces de santé et d’hygiène ! Ils doivent se taper leurs cuisses poilues de rire les frérots ! Ils doivent bomber le torse, en ne se privant pas de crier sur tous les toits des CHU et des dispensaires «voyez comme nous les avons encore une fois fait plier !». Oui ! Il s’agit bien de cela. Dicter ses lois à une république qui en a pourtant des lois, des batteries de lois. Qu’elle n’est même pas capable de faire appliquer. Qu’importe l’espace stérile. Qu’importe les maladies nosocomiales. Qu’importent les normes d’hygiène de l’OMS. Qu’importe les risques que l’on fait planer sur la communauté des patients. Qu’importe l’identité d’une structure de soins. Qu’importe tout cela ! L’important étant d’éviter encore une fois les vagues en ces temps de BMS et de météo capricieuse. Mais Bon Dieu ! Qui a obligé le ministre à s’engager dans cette voie, dans ce semblant de bras de fer ? Le hidjab n’était pas au cœur du débat de santé du moment. C’est moi l’impie, l’impur, le mécréant, l’irrécupérable Satan qui a suscité ce genre de débats et d’initiatives ? Moi, j’ai juste lu, comme tout le monde, que le ministre voulait ramener l’hôpital algérien dans le giron de la science et des normes. J’ai lu et j’ai applaudi ! Voyez-vous, finalement, il y a plus dangereux que de mener des batailles honorables. Il y a le fait d’annoncer que l’on va les mener avant de se rétracter lamentablement. C’est cela le vrai danger. Parce qu’en face, ces rétractations sont autant d’avancées pour le clan des ombres. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.
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