L'Ex émir de l'AIS, Madani Merzag en pleine forme promet la création d' une formation politique encore plus forte que l'ex Fis et bien entendu vante les bienfaits de la charte pour la réconciliation et la paix et assure qu'il veillera a ce qu'elle soit bien appliqué. Il souligne qu'il apporte aussi son soutien à Bouteflika «tant qu’il sera sur la même voie» mais apporte évidément son soutien inconditionnel à Ali Benhadj.
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Les rescapés du parti dissous détiennent des preuves sur les personnes impliquées dans la décennie noire, mais les secrets de la guerre font que les témoignages deviennent une mémoire collective qu’il faut préserver et donc ne pas divulguer avant longtemps.
Ce sont là les propos de l’ex-émir de l’AIS, Madani Mezrag, tenus hier lors d’un point de presse. Prolixe, Madani Mezrag a reconnu pour la première fois que le FIS dissous a une part de responsabilité dans la tragédie nationale, contrairement aux fondateurs du parti qui soutiennent que la responsabilité incombe entièrement au pouvoir.
Amnistiés en 1999, les ex-responsables de l’AIS attendent les textes d’application de la charte pour la paix et la réconciliation nationale afin de réinvestir la scène politique. Pour Madani Mezrag, «nos militants existent toujours, nos instances politiques aussi… et le temps que la paix soit rétablie, les amalgames de tout bord dissipés et les vraies lois élaborées, nous nous mobiliserons pour la création d’une formation politique».
Selon le conférencier, l’accord sur la trêve signé en 1997 avec l’AIS permet à ses membres d’activer dans le domaine politique. Nous envisageons la création d’une formation dont le programme sera basé sur la démocratie dans le cadre des valeurs de l’islam et de la morale, dit-il, sans toutefois épiloguer sur la véritable idéologie de l’Etat à défendre.
Une formation qui sera plus forte que le FIS dissous, promet-il. Cette nouvelle sortie médiatique de Mezrag est en rapport avec l’interview qu’il avait accordée à l’ex-mensuel Jeune Afrique, dans le but de démentir les propos du journaliste, qu’il accuse d’avoir «trop dramatiser» ses dires.
Il rappelle, en guise d’argument, son véritable récit à propos du soldat tué dans un accrochage entre ses éléments et ceux de l’armée, tel que raconté au journaliste : «j’ai arraché le kalachnikov des mains de ce soldat au moment où il rendait son dernier souffle, mais je n’ai rien à voir avec sa mort», s’est-il justifié.
L’auteur de l’article paru dans l’Intelligent (ex-Jeune Afrique) «a délibérément déformé mes dires, car je suis certain qu’il a bien compris mes propos et je vous le confirme», ajoute-t-il. Et de menacer de recourir à la justice si la loi le permet.
Plus loin dans son intervention, Mezrag se veut donneur de leçons à tous les niveaux, à commencer par celui concernant la mise en œuvre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. «Le retard pris dans l’application de cette charte ne sera que bénéfique, les expériences ayant montré que les décisions prises à la hâte par les décideurs sont souvent les plus mauvaises, comme l’attestent celles prises en 1991», a-t-il affirmé.
Et de préciser qu’il recourra à tous les moyens, faute d’une réelle application telle que promise par les autorités. S’agissant de la Constitution, il propose son amendement, lequel devrait laisser ouvert le nombre de mandats présidentiels et prévoir la désignation d’un vice-président pour parer à toute absence du premier magistrat du pays.
Sentencieux, Mezrag fustige les «mélanges existant dans la Constitution, ceux relatifs aux fondements de la nation», à propos desquels il dit qu’«il faut définir clairement la place de la religion et de la langue arabe dans le pays».
Il est revenu sur son aventure au maquis, évoquant le trésor de l’AIS et se lavant les mains de tout recours à la force pour le financement des opérations de ses troupes. «l’argent nous est toujours parvenu de l’instance exécutive du FIS installée à l’étranger», a-t-il clamé.
Cette instance, présidée par Rabah Kebir, faut-il le rappeler, ajoute-t-il, a financé les campements installés dans les maquis à partir de la trêve de 1997. Poursuivant son intervention, il a soutenu que les islamistes sont montés au maquis après l’arrêt du processus électoral pour se défendre, après le refus par le pouvoir en place du jeu démocratique, puis ont choisi le retour à la vie civile, afin de protéger la patrie de «la main étrangère qui s’apprêtait à s’ingérer dans nos affaires internes au nom du terrorisme».
Il affirme soutenir le président de la République, «tant qu’il sera sur la même voie», précise-t-il. Et de conclure en soulignant que son apport au rétablissement de la paix continuera avec la multiplication des contacts avec les éléments du GSPC.
Enfin, il est à noter que Madani Mezrag a affirmé son soutien inconditionnel à Ali Benhadj, ajoutant qu’il pense même que le Président aurait eu de la peine pour ce dernier après son retour de France et aurait déclaré, toujours selon Madani Mezrag, «il est très malade, il faut vite le libérer.»
Par le Jeune indépendant
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Les rescapés du parti dissous détiennent des preuves sur les personnes impliquées dans la décennie noire, mais les secrets de la guerre font que les témoignages deviennent une mémoire collective qu’il faut préserver et donc ne pas divulguer avant longtemps.
Ce sont là les propos de l’ex-émir de l’AIS, Madani Mezrag, tenus hier lors d’un point de presse. Prolixe, Madani Mezrag a reconnu pour la première fois que le FIS dissous a une part de responsabilité dans la tragédie nationale, contrairement aux fondateurs du parti qui soutiennent que la responsabilité incombe entièrement au pouvoir.
Amnistiés en 1999, les ex-responsables de l’AIS attendent les textes d’application de la charte pour la paix et la réconciliation nationale afin de réinvestir la scène politique. Pour Madani Mezrag, «nos militants existent toujours, nos instances politiques aussi… et le temps que la paix soit rétablie, les amalgames de tout bord dissipés et les vraies lois élaborées, nous nous mobiliserons pour la création d’une formation politique».
Selon le conférencier, l’accord sur la trêve signé en 1997 avec l’AIS permet à ses membres d’activer dans le domaine politique. Nous envisageons la création d’une formation dont le programme sera basé sur la démocratie dans le cadre des valeurs de l’islam et de la morale, dit-il, sans toutefois épiloguer sur la véritable idéologie de l’Etat à défendre.
Une formation qui sera plus forte que le FIS dissous, promet-il. Cette nouvelle sortie médiatique de Mezrag est en rapport avec l’interview qu’il avait accordée à l’ex-mensuel Jeune Afrique, dans le but de démentir les propos du journaliste, qu’il accuse d’avoir «trop dramatiser» ses dires.
Il rappelle, en guise d’argument, son véritable récit à propos du soldat tué dans un accrochage entre ses éléments et ceux de l’armée, tel que raconté au journaliste : «j’ai arraché le kalachnikov des mains de ce soldat au moment où il rendait son dernier souffle, mais je n’ai rien à voir avec sa mort», s’est-il justifié.
L’auteur de l’article paru dans l’Intelligent (ex-Jeune Afrique) «a délibérément déformé mes dires, car je suis certain qu’il a bien compris mes propos et je vous le confirme», ajoute-t-il. Et de menacer de recourir à la justice si la loi le permet.
Plus loin dans son intervention, Mezrag se veut donneur de leçons à tous les niveaux, à commencer par celui concernant la mise en œuvre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. «Le retard pris dans l’application de cette charte ne sera que bénéfique, les expériences ayant montré que les décisions prises à la hâte par les décideurs sont souvent les plus mauvaises, comme l’attestent celles prises en 1991», a-t-il affirmé.
Et de préciser qu’il recourra à tous les moyens, faute d’une réelle application telle que promise par les autorités. S’agissant de la Constitution, il propose son amendement, lequel devrait laisser ouvert le nombre de mandats présidentiels et prévoir la désignation d’un vice-président pour parer à toute absence du premier magistrat du pays.
Sentencieux, Mezrag fustige les «mélanges existant dans la Constitution, ceux relatifs aux fondements de la nation», à propos desquels il dit qu’«il faut définir clairement la place de la religion et de la langue arabe dans le pays».
Il est revenu sur son aventure au maquis, évoquant le trésor de l’AIS et se lavant les mains de tout recours à la force pour le financement des opérations de ses troupes. «l’argent nous est toujours parvenu de l’instance exécutive du FIS installée à l’étranger», a-t-il clamé.
Cette instance, présidée par Rabah Kebir, faut-il le rappeler, ajoute-t-il, a financé les campements installés dans les maquis à partir de la trêve de 1997. Poursuivant son intervention, il a soutenu que les islamistes sont montés au maquis après l’arrêt du processus électoral pour se défendre, après le refus par le pouvoir en place du jeu démocratique, puis ont choisi le retour à la vie civile, afin de protéger la patrie de «la main étrangère qui s’apprêtait à s’ingérer dans nos affaires internes au nom du terrorisme».
Il affirme soutenir le président de la République, «tant qu’il sera sur la même voie», précise-t-il. Et de conclure en soulignant que son apport au rétablissement de la paix continuera avec la multiplication des contacts avec les éléments du GSPC.
Enfin, il est à noter que Madani Mezrag a affirmé son soutien inconditionnel à Ali Benhadj, ajoutant qu’il pense même que le Président aurait eu de la peine pour ce dernier après son retour de France et aurait déclaré, toujours selon Madani Mezrag, «il est très malade, il faut vite le libérer.»
Par le Jeune indépendant
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