Lâcheté, vanité et plus si affinités
Par : Saïd Chekri
Ils en sont à traiter les Algériens de chiens ! Plus affligeant encore, nous devons notre assimilation à l’espèce canine à… un “artiste” cairote. Facile, dès lors, d’imaginer le degré de civilisation ou, plus simplement, le niveau de l’éducation du peuple égyptien “ordinaire”. Il est vrai que lorsque 45% d’une population sont analphabètes, cela finit par se voir.
Khartoum, mercredi 18 novembre, quelques heures avant le fameux match. Un journaliste d’une chaîne de télé qatarie interroge un citoyen soudanais : “Pourquoi avez-vous choisi de supporter l’Algérie et non l’Égypte ?” Réponse du Soudanais : “Parce que les Égyptiens sont des lâches.”
Il faut décidément le croire. Le Soudanais savait de quoi il parlait. Les Égyptiens eux-mêmes, médias, peuple et gouvernement, sont les premiers à illustrer la conviction bien chevillée de leurs voisins.
Le propre des lâches est de vociférer en alternant menaces, intimidations et manœuvres avant l’empoignade et, ensuite, de vous mépriser s’il vous a vaincu, ou de vous insulter si vous l’avez défait. Avec les Égyptiens, nous aurons eu droit à tout cela. Et ce n’est pas fini… Ils en sont à traiter les Algériens de chiens ! Plus affligeant encore, nous devons notre assimilation à l’espèce canine à… un “artiste” cairote. Facile, dès lors, d’imaginer le degré de civilisation ou, plus simplement, le niveau de l’éducation du peuple égyptien “ordinaire”. Il est vrai que lorsque 45% d’une population sont analphabètes, cela finit par se voir.
Tout comme le Soudanais acquis aux Verts, beaucoup de citoyens du monde arabe savent à quoi s’en tenir avec les descendants des pharaons. Ainsi, un journal koweïtien a rendu compte de l’élimination du onze d’Égypte par un article au titre éloquent : “Les guerriers du sahara ont fait tomber les Pharaons d’El-Merrikh” (soit de la planète Mars, donc de haut). Car tous les dirigeants et les peuples de la région savent que les Égyptiens estiment que seules les hauteurs leur conviennent et qu’elles ne conviennent qu’à eux. Ils ne digèrent pas, par exemple, le regain de dynamisme de la diplomatie qatarie. Un peu comme les nazis qui, à leur époque, croyaient en la “supériorité naturelle” de la race aryenne, ils croient, eux, que leur seule appartenance à ce territoire qui s’appelle l’Égypte suffit à les placer au-dessus de tout… et dans tous les domaines.
Mais c’est sans doute Hosni Moubarak, leur président, qui connaît mieux que quiconque la vanité égyptienne. Cela explique que lui aussi se soit mis de la partie, histoire de caresser le peuple dans le sens du poil et de redorer son blason, donc celui de la famille et, au final, celui de son fils Gamal Moubarak qu’il prépare à la succession.
Devons-nous, après cela, continuer à cultiver le mythe de la fraternité et des affinités entre les deux pays ? Ce serait exposer notre fierté nationale à un mépris plus fort. La feuille de route politique interne d’un chef d’État étranger ne nous concerne pas, certes. Mais que la dignité des Algériens et leur honneur soient souillés afin de faciliter la mise en œuvre d’une telle feuille de route, cela nous interpelle. Les Algériens sont choqués par ce qu’ils voient et entendent tous les soirs. Une réaction des autorités algériennes est attendue par tous. Une vraie réaction, ferme et déterminée. À défaut, on aurait mieux fait de ne pas envoyer nos supporters à Khartoum.
Liberté
Par : Saïd Chekri
Ils en sont à traiter les Algériens de chiens ! Plus affligeant encore, nous devons notre assimilation à l’espèce canine à… un “artiste” cairote. Facile, dès lors, d’imaginer le degré de civilisation ou, plus simplement, le niveau de l’éducation du peuple égyptien “ordinaire”. Il est vrai que lorsque 45% d’une population sont analphabètes, cela finit par se voir.
Khartoum, mercredi 18 novembre, quelques heures avant le fameux match. Un journaliste d’une chaîne de télé qatarie interroge un citoyen soudanais : “Pourquoi avez-vous choisi de supporter l’Algérie et non l’Égypte ?” Réponse du Soudanais : “Parce que les Égyptiens sont des lâches.”
Il faut décidément le croire. Le Soudanais savait de quoi il parlait. Les Égyptiens eux-mêmes, médias, peuple et gouvernement, sont les premiers à illustrer la conviction bien chevillée de leurs voisins.
Le propre des lâches est de vociférer en alternant menaces, intimidations et manœuvres avant l’empoignade et, ensuite, de vous mépriser s’il vous a vaincu, ou de vous insulter si vous l’avez défait. Avec les Égyptiens, nous aurons eu droit à tout cela. Et ce n’est pas fini… Ils en sont à traiter les Algériens de chiens ! Plus affligeant encore, nous devons notre assimilation à l’espèce canine à… un “artiste” cairote. Facile, dès lors, d’imaginer le degré de civilisation ou, plus simplement, le niveau de l’éducation du peuple égyptien “ordinaire”. Il est vrai que lorsque 45% d’une population sont analphabètes, cela finit par se voir.
Tout comme le Soudanais acquis aux Verts, beaucoup de citoyens du monde arabe savent à quoi s’en tenir avec les descendants des pharaons. Ainsi, un journal koweïtien a rendu compte de l’élimination du onze d’Égypte par un article au titre éloquent : “Les guerriers du sahara ont fait tomber les Pharaons d’El-Merrikh” (soit de la planète Mars, donc de haut). Car tous les dirigeants et les peuples de la région savent que les Égyptiens estiment que seules les hauteurs leur conviennent et qu’elles ne conviennent qu’à eux. Ils ne digèrent pas, par exemple, le regain de dynamisme de la diplomatie qatarie. Un peu comme les nazis qui, à leur époque, croyaient en la “supériorité naturelle” de la race aryenne, ils croient, eux, que leur seule appartenance à ce territoire qui s’appelle l’Égypte suffit à les placer au-dessus de tout… et dans tous les domaines.
Mais c’est sans doute Hosni Moubarak, leur président, qui connaît mieux que quiconque la vanité égyptienne. Cela explique que lui aussi se soit mis de la partie, histoire de caresser le peuple dans le sens du poil et de redorer son blason, donc celui de la famille et, au final, celui de son fils Gamal Moubarak qu’il prépare à la succession.
Devons-nous, après cela, continuer à cultiver le mythe de la fraternité et des affinités entre les deux pays ? Ce serait exposer notre fierté nationale à un mépris plus fort. La feuille de route politique interne d’un chef d’État étranger ne nous concerne pas, certes. Mais que la dignité des Algériens et leur honneur soient souillés afin de faciliter la mise en œuvre d’une telle feuille de route, cela nous interpelle. Les Algériens sont choqués par ce qu’ils voient et entendent tous les soirs. Une réaction des autorités algériennes est attendue par tous. Une vraie réaction, ferme et déterminée. À défaut, on aurait mieux fait de ne pas envoyer nos supporters à Khartoum.
Liberté
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