Son arabisme ne lui aura pas été d’un grand secours. Hadjar a été, par deux fois, convoqué au ministère des Affaires étrangères égyptien et son ambassade a été attaquée. Dans son aveuglement, l’État égyptien n’a en rien tenu compte de ce compagnonnage idéologique qui, jusqu’ici, lui assurait l’obédience de la plupart des dirigeants algériens.
Après l’accueil pour le moins inamical réservé à l’équipe nationale algérienne au Caire, l’escalade verbale confirme la préméditation de l’agression. À l’évidence, l’élimination de l’Égypte est conçue comme inacceptable parce qu’elle est le fait de l’Algérie. Ce crime de lèse-tutelle trouve, aux yeux des Égyptiens, sa justification dans la légende du rôle des Arabes, en général, et de l’Égypte, en particulier, dans la guerre de libération nationale. Un rôle créé par l’histoire officielle post-indépendance pour légitimer un amarrage contre nature à un Orient décadent. Les loosers ont aussi besoin de leur souffre-douleur. Cela les rassure : ils peuvent encore faire peur… ou faire mal.
Nos voisins, qui nous ont servi de base de repli et de plateforme opérationnelle à l’ALN, n’en revendiquent pas autant qu’un pays qui a juste permis au FLN d’ouvrir un bureau pour y abriter l’aile baathiste du mouvement de la direction extérieure de la révolution. Ce n’est pas un hasard si Nasser a délégué son chef des services secrets comme interlocuteur de la Révolution algérienne. Ali Dib, qui, pour poursuivre sa mission, s’installa après l’indépendance comme ambassadeur d’Égypte à Alger. Depuis, les dégâts, notamment en matière d’éducation, de gestion de culte, d’écriture de l’histoire, de consommation culturelle, n’ont pas cessé de s’accumuler. Nous commencions à leur ressembler. Ce sentiment fabriqué de dette égyptienne légitimait notre disponibilité, notre solidarité et… une grande partie de notre dette russe. Tandis que le statut arbitraire de fraternité justifiait l’invasion idéologique baathiste et islamiste et plus tard… les charters d’adolescents pour Kandahar organisés par les… Frères musulmans d’ici et de là-bas. Le pan-nationalisme arabiste a préparé le terrain du transnationalisme islamiste.
Observons le silence baathiste et islamiste dans cette affaire ! D’habitude, si prompts à enfourcher le cheval de la patrie offensée, si habiles à surfer sur les erreurs du pouvoir, ils font profil bas devant cette bagarre à sens unique. D’abord, l’enjeu sportif n’était pas du registre de la stratégie de recrutement islamiste : ils croient que le stade est le concurrent de la mosquée ; ensuite, le nationalisme, dont la renaissance a été accélérée par l’épreuve du Caire, est l’antidote des idéologies transfrontalières.
Constatons donc la paralysie politique de pans entiers des forces politiques et sociales quand il s’agit de réagir à une “fraternelle” agression ! Et apprécions le danger du piège géopolitique d’une identité empruntée. Ceux qui ont plus d’arabité que d’algérianité ou plus d’islamité que d’algérianité ne peuvent concevoir la primauté du principe de “l’Algérie avant tout”. Écoutez-les nous appeler au calme pendant qu’on nous agresse. Exactement comme ils l’ont fait au début des années 1990, devant le péril intégriste. Puisse donc cette épreuve nous faire saisir l’urgence d’une indépendance identitaire.
Chronique de M . hammouche
Après l’accueil pour le moins inamical réservé à l’équipe nationale algérienne au Caire, l’escalade verbale confirme la préméditation de l’agression. À l’évidence, l’élimination de l’Égypte est conçue comme inacceptable parce qu’elle est le fait de l’Algérie. Ce crime de lèse-tutelle trouve, aux yeux des Égyptiens, sa justification dans la légende du rôle des Arabes, en général, et de l’Égypte, en particulier, dans la guerre de libération nationale. Un rôle créé par l’histoire officielle post-indépendance pour légitimer un amarrage contre nature à un Orient décadent. Les loosers ont aussi besoin de leur souffre-douleur. Cela les rassure : ils peuvent encore faire peur… ou faire mal.
Nos voisins, qui nous ont servi de base de repli et de plateforme opérationnelle à l’ALN, n’en revendiquent pas autant qu’un pays qui a juste permis au FLN d’ouvrir un bureau pour y abriter l’aile baathiste du mouvement de la direction extérieure de la révolution. Ce n’est pas un hasard si Nasser a délégué son chef des services secrets comme interlocuteur de la Révolution algérienne. Ali Dib, qui, pour poursuivre sa mission, s’installa après l’indépendance comme ambassadeur d’Égypte à Alger. Depuis, les dégâts, notamment en matière d’éducation, de gestion de culte, d’écriture de l’histoire, de consommation culturelle, n’ont pas cessé de s’accumuler. Nous commencions à leur ressembler. Ce sentiment fabriqué de dette égyptienne légitimait notre disponibilité, notre solidarité et… une grande partie de notre dette russe. Tandis que le statut arbitraire de fraternité justifiait l’invasion idéologique baathiste et islamiste et plus tard… les charters d’adolescents pour Kandahar organisés par les… Frères musulmans d’ici et de là-bas. Le pan-nationalisme arabiste a préparé le terrain du transnationalisme islamiste.
Observons le silence baathiste et islamiste dans cette affaire ! D’habitude, si prompts à enfourcher le cheval de la patrie offensée, si habiles à surfer sur les erreurs du pouvoir, ils font profil bas devant cette bagarre à sens unique. D’abord, l’enjeu sportif n’était pas du registre de la stratégie de recrutement islamiste : ils croient que le stade est le concurrent de la mosquée ; ensuite, le nationalisme, dont la renaissance a été accélérée par l’épreuve du Caire, est l’antidote des idéologies transfrontalières.
Constatons donc la paralysie politique de pans entiers des forces politiques et sociales quand il s’agit de réagir à une “fraternelle” agression ! Et apprécions le danger du piège géopolitique d’une identité empruntée. Ceux qui ont plus d’arabité que d’algérianité ou plus d’islamité que d’algérianité ne peuvent concevoir la primauté du principe de “l’Algérie avant tout”. Écoutez-les nous appeler au calme pendant qu’on nous agresse. Exactement comme ils l’ont fait au début des années 1990, devant le péril intégriste. Puisse donc cette épreuve nous faire saisir l’urgence d’une indépendance identitaire.
Chronique de M . hammouche
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