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Crise diplomatique entre le Caire et Alger.

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  • Crise diplomatique entre le Caire et Alger.

    Crise diplomatique entre le Caire et Alger.

    L’Egypte a fini par déplacer sur un autre terrain les incidents liés à des rencontres de football. Il s’agit bien entendu du terrain diplomatique, ce qui ne semble pas surprenant de la part de l’Egypte qui a sur le dos une procédure disciplinaire ouverte par la FIFA après, il faut bien le rappeler, l’embuscade tendue à l’équipe nationale algérienne de football jeudi 12 novembre à son arrivée au Caire.


    L’instance internationale de football ne prend, malheureusement, en considération que ce seul volet de la violence faite aux Algériens, comme si cette agression se résumait à cela. Et même si cela ne constitue qu’un palier dans le lourd processus diplomatique, l’Egypte a décidé de placer ses relations avec l’Algérie sur le terrain de la crise en décidant, jeudi, de rappeler son ambassadeur en Algérie pour « consultations ».
    On sait que le Salvador et le Honduras en sont arrivés aux armes en 1969 pour une question de qualification au Mondial mexicain de 1970, mais il a toujours été dit que l’Algérie et l’Egypte n’en arriveraient jamais là. Mais maintenant qu’il y a crise, quelles en sont les raisons ? Dans un communiqué, le ministère égyptien des Affaires étrangères indique avoir fait part à l’ambassadeur d’Algérie en Egypte de « l’indignation extrême de l’Egypte face aux agressions de ressortissants algériens contre des ressortissants égyptiens » après le match Egypte-Algérie, mercredi soir à Khartoum, remporté 1-0 par les Verts. Voilà donc une version rapidement contredite par les Egyptiens laissant apparaître de grossières contradictions.
    Tout d’abord par le ministère égyptien des Affaires étrangères qui a démenti les informations rapportées par des chaînes de télévision et des quotidiens cairotes faisant état d’au moins un mort dans ces accrochages. On ne craint pas le ridicule puisque ce même ministère dira bien autre chose, dont il se servira pour décider le rappel de son ambassadeur à Alger. Quant au ministre égyptien de la Santé, il a minimisé les incidents qui se seraient produits à Khartoum en déclarant à la télévision publique égyptienne, que 21 Egyptiens avaient été blessés au Soudan, précisant qu’il s’agissait de « blessures légères ». Un porte-parole de la police de Khartoum a affirmé que quatre personnes avaient été légèrement blessées après le match. Visiblement, les autorités soudanaises n’ont pas apprécié la réaction du voisin puisqu’elles ont convoqué à leur tour, au lendemain du match, l’ambassadeur égyptien pour exprimer leur mécontentement à la suite de la diffusion, par des médias égyptiens, de témoignages de supporters égyptiens affirmant que la police soudanaise ne les avait pas protégés contre « les agressions des Algériens ». Les Algériens n’ont en tout cas pas manqué de relever ces contradictions.
    La meilleure preuve en est le communiqué du ministre égyptien de la Santé lui-même qui ne fait état que de deux blessés légers. Mais les plus hautes autorités de ce pays, pour des raisons qui les concernent, ont désavoué leurs propres responsables pour en faire une question majeure. Une tactique bien égyptienne, celle de la victimisation, qui consiste encore et toujours à prendre les devants pour se soustraire à tout reproche, jusqu’à celui de sa propre opinion gonflée à bloc pour « une victoire par tous les moyens ».
    C’est dans ce cadre que l’ambassadeur d’Algérie au Caire a été reçu une première fois lundi, les autorités égyptiennes demandant rien de moins que l’Algérie mette fin à l’escalade comme si celle-ci était responsable de quoi que ce soit dans cette tension ou encore cette chasse à l’Algérien qui a commencé par l’agression contre les footballeurs algériens, s’est étendue ensuite aux supporters algériens juste après le match du Caire. « Et si on avait gagné le match ? » se demandaient alors les Algériens, surpris et surtout marqués par tant de haine pour un match de football.
    « En Egypte, a rappelé jeudi Abdelaziz Belkhadem, les Algériens étaient des hôtes et ce ne sont pas eux qui étaient à l’origine des agressions », refusant avec force toute « vision hautaine ». Cependant, a-t-il souligné, « le peuple algérien n’admettra jamais qu’on le dénigre ou qu’on touche à ses symboles et son histoire ». C’est ce qui explique la décision des autorités algériennes de faciliter le déplacement des supporters algériens au Soudan. Avant cela, se rappelle-t-on, il y avait eu le message du chef de l’Etat à l’équipe nationale, juste après l’agression dont elle fut l’objet à son arrivée au Caire. C’est cela, le choix des Algériens, celui du terrain, le résultat est connu. L’Egypte a, quant à elle, décidé de donner une suite à une aventure dont elle avait rédigé le scénario. C’est son choix. Quitte à prendre en otage les relations entre les deux pays et même à les mettre en danger.
    El Watan
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…
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