L’intégriste jordanien Abou Mohamed Al-Maqdissi, sollicité par l’ex-GSPC pour des «éclaircissements» idéologiques afin de lever les «ambiguïtés» dans lesquelles se débattaient ses membres, n’a eu aucune hésitation à apporter son approbation sans réserve au terrorisme sévissant en Algérie. Quelques jours après avoir publié sur son site Internet la lettre de l’«émir» de l’ex-GSPC qui a été mise en ligne le 20 septembre dernier, Al- Maqdissi a ouvert dans le même espace un forum exclusivement réservé aux «questions» des internautes qui reconnaissent en lui, à la fois, un des «théologiens» du salafisme parmi les plus radicaux et un «idéologue» du terrorisme de la même mouvance. A titre de rappel (voir Le Soir d’Algérie du 26 septembre et du 3 octobre 2009), Abdelmalek Droukdel dit Abou Mos’âb Abdelwadoud a transmis une correspondance à cet intégriste jordanien pour lui demander s’il acceptait qu’il lui soit posé des questions à des fins d’«éclaircissements ». Il n’a pas donné de réponses mais le fait d’avoir publié cette lettre qu’il aurait pu tout simplement ignorer équivalait à une approbation. Les questions elles-mêmes n’ont pas été publiées, sans doute afin qu’elles ne paraissent pas au grand jour comme venant de l’«émir» d’Al- Qaïda au Maghreb. Par contre, il fut lancé ce «forum aux questions» où des sujets relatifs au terrorisme en Algérie ont commencé à parvenir dès le 23 septembre. Et comme pour dire qu’il ne s’agissait pas, tout compte fait, d’une «foire aux questions» concernant des sujets les plus variés en rapport avec la théologie du salafisme radical, mais bien d’une «tribune» pour appuyer le terrorisme en Algérie, voilà un autre forum islamiste qui était jusque-là plutôt en veilleuse qui se propose de rassembler et de diffuser à son tour toutes les questions et leurs réponses du forum d’Al- Maqdissi mais en ne choisissant que celles relatives à Al-Qaïda au Maghreb. Ainsi Al-Maqdissi apporte son soutien idéologique et en assure lui-même, à travers son propre site, la diffusion médiatique qui, fatalement, se propagera également par le biais d’autres forums dans un souci d’élargir l’appui aux crimes islamistes en Algérie.
Légitimation des crimes d’Al-Qaïda au Maghreb
Ce n’est donc pas par hasard qu’aussitôt lancé, ce «forum» publie une question anonyme sur la préoccupation centrale de tous les théologiens des différentes écoles de pensée qui se sont intéressés au terrorisme en Algérie et qui, tous, mis à part quelques salafistes indécrottables, l’ont invalidé d’un point de vue religieux. La question posée cherchait à savoir si «le djihad en Algérie est légitime et s’il n’est pas le fait d’hérétiques (khawarij)». C’est Al-Maqdissi lui-même qui y a répondu alors que pour toutes les autres questions qui allaient suivre, les réponses seront signées par ses collaborateurs rassemblés en tant que «conseil consultatif» de son site Internet appelé «Tribune de l’unicité (de Dieu) et du djihad». A cette grave question dont dépend le retour rapide à une situation sans terrorisme en Algérie ou la poursuite des pratiques criminelles avec leur extension à toute la région sahélo-maghrébine, voire leur «exportation» ailleurs dans le monde, comme il fallait s’y attendre, Al-Maqdissi ne se fait pas prier pour se poser en adepte du sang et des destructions. Pour lui, «les terroristes en Algérie ne sont pas des hérétiques. Leur doctrine est celle des vrais musulmans (Ahl es-sunna wa eljama’ât). Ils sont dans (la voie du) bien le plus élevé, par la volonté de Dieu. Leur djihad est béni. N’écoutez pas la propagande du régime servile qui salit les moudjahidine et tente d’empêcher la mobilisation autour d’eux». Ainsi, pour la première fois depuis l’époque du GIA qui a connu jusqu’en 1996 l’appui d’«idéologues» étrangers parmi lesquels Abou Qatada El-Fatestini qui s’est tristement distingué par ses fatwas sanguinaires contre les femmes et les enfants en Algérie et dont, d’ailleurs, les écrits pullulent dans le site Internet d’Al-Maqdissi, voilà que ce dernier se met à son tour, en toute connaissance de cause, au service d’Al-Qaïda au Maghreb, spécialement en Algérie, pour soutenir, orienter et encourager son terrorisme. Parmi les autres questions adressées à ce «forum», une autre, datée du 4 octobre, tout aussi anonyme que la première, signée d’un vague «Abou Anas», cherche à savoir si les «théologiens en Algérie (comme certains dont les noms sont cités) et d’autres prédicateurs salafistes qui rejettent le djihad sont des “innovateurs” dont il faut s’éloigner pour qu’ils ne soient pas écoutés ou si leur doctrine est juste...». Al-Maqdissi n’a pas lui-même répondu à cette question mais a fait intervenir un individu qui s’est progressivement fait, ces dernières années, une place dans certains forums partisans d’Al-Qaïda où il se présente comme Algérien sous le pseudonyme d’ Abou Mouslim El- Djazaïri et où il se fait passer comme un fin connaisseur de la situation dans le pays. Al-Maqdissi a fini par l’adopter et à en faire un membre du «conseil consultatif» de son site Internet.
Des théologiens algériens anathématisés
Dans sa réponse à cette question, précisant qu’elle lui a été envoyée par son «frère bien-aimé», Abou Mouslim souligne que les oulémas dont il est question ne sont pas «identiques mais se bousculent pour se tapir dans l’obscurité et l’éloignement par rapport aux réalités de la Communauté. Mais c’est de la répugnance de certains d’entre eux quant au djihad, et même de leur irrespect envers les moudjahidine, qu’ils ont acquis leur célébrité relative et les privilèges dont ils jouissent. J’appelle à ce que l’on ne s’en préoccupe pas. Occupez-vous de la science (religieuse) utile, discutez du djihad dans la voie de Dieu, ou mieux, travaillez pour. Et louez Dieu de vous avoir donné des maîtres à l’exemple d’Abou Mohamed Al-Liby et Abou Yahia Al-Liby et d’autres, profitez de leur science, diffusez leurs livres et leurs enregistrements». A une troisième question qui est tombée dans le même «forum», c’est encore Abou Mouslim qui répond. Elle cherche à savoir quelle est la sentence religieuse par rapport au djihad en Algérie contre des soldats et des policiers qui prononcent la profession de foi musulmane, et ce qu’il faut penser de Droukdel. Se référant à un «hadith» (dire du Prophète), il proclame qu’il a vu «la mécréance manifeste dans le régime algérien à travers son refus de l’application de la charia, ses poursuites contre ceux qui la demandent et à travers le recours à la loi organique qui est imposée à la Communauté par la persuasion et la contrainte». Pour lui, la lutte contre le régime est non seulement légitime, mais il estime que «le djihad a dépassé le stade de la simple légitimité pour devenir une obligation du moment qu’il existe une fraction croyante et intègre dont la voie et la doctrine sont pures et l’étendard (entendre l’appartenance idéologique) clair. Quant à la profession de foi des membres des forces de sécurité, elle est purement formelle et ne repose pas sur une conviction ancrée, sinon ils ne combattraient pas les moudjahidine ». Et pour Droukdel, il considère qu’«il suffit de voir que les dirigeants et les maîtres à penser du djihad (entendre Al-Qaïda), lui ont accordé leur approbation et l’ont louangé. Il s’est fait connaître par la qualité de son éducation et sa modestie même avant de rejoindre le djihad».
Al-Qaïda au Maghreb veut se remettre en selles
Forte de la légitimation de son aveuglement que lui a délivrée Al- Maqdissi et à la fois rassurée et encouragée par Abou Mouslim, Al- Qaïda au Maghreb dispose désormais des matériaux idéologiques qui lui permettent de colmater les fissures apparues après les interrogations d’une partie de ses membres qui ont failli mettre à mal sa relation avec Al-Qaïda mère. Son terrorisme est sur une voie juste puisque l’auguste Al-Maqdissi en a signé de son nom et de sa main la bénédiction. Juste le temps de se relever de l’abattement estival dû, à la fois, aux doutes d’une partie de ses membres sur la justesse de leur terrorisme et au forcing mené contre ses maquis par la lutte antiterroriste, l’organisation terroriste tente, depuis le début du mois en cours, de se reprendre et de relancer son terrorisme ailleurs que dans les zones de la Kabylie où la fougue de son zèle criminel a continué à garder une certaine tiédeur durant l’été dernier. Le premier jour du mois, un de ses groupes tente une incursion dans une localité de l’ouest de la wilaya de Skikda. Il est mis en fuite par la riposte des Patriotes. Deux jours plus tard, une attaque est menée contre des équipements téléphoniques dans la wilaya d’El-Oued. Le même jour, une revendication d’attentats terroristes qui ne sera publiée que trois jours plus tard est rédigée portant sur un bilan couvrant la période des mois d’août et de septembre derniers. Le lendemain, dans la même wilaya d’El-Oued, un véhicule tout terrain contenant des armes et des munitions est pris en chasse par les forces de sécurité, de la même manière que le fut un autre ou même plusieurs (de 2 à 5, selon les sources) entre les wilayas de Tissemsilt et Djelfa.
Légitimation des crimes d’Al-Qaïda au Maghreb
Ce n’est donc pas par hasard qu’aussitôt lancé, ce «forum» publie une question anonyme sur la préoccupation centrale de tous les théologiens des différentes écoles de pensée qui se sont intéressés au terrorisme en Algérie et qui, tous, mis à part quelques salafistes indécrottables, l’ont invalidé d’un point de vue religieux. La question posée cherchait à savoir si «le djihad en Algérie est légitime et s’il n’est pas le fait d’hérétiques (khawarij)». C’est Al-Maqdissi lui-même qui y a répondu alors que pour toutes les autres questions qui allaient suivre, les réponses seront signées par ses collaborateurs rassemblés en tant que «conseil consultatif» de son site Internet appelé «Tribune de l’unicité (de Dieu) et du djihad». A cette grave question dont dépend le retour rapide à une situation sans terrorisme en Algérie ou la poursuite des pratiques criminelles avec leur extension à toute la région sahélo-maghrébine, voire leur «exportation» ailleurs dans le monde, comme il fallait s’y attendre, Al-Maqdissi ne se fait pas prier pour se poser en adepte du sang et des destructions. Pour lui, «les terroristes en Algérie ne sont pas des hérétiques. Leur doctrine est celle des vrais musulmans (Ahl es-sunna wa eljama’ât). Ils sont dans (la voie du) bien le plus élevé, par la volonté de Dieu. Leur djihad est béni. N’écoutez pas la propagande du régime servile qui salit les moudjahidine et tente d’empêcher la mobilisation autour d’eux». Ainsi, pour la première fois depuis l’époque du GIA qui a connu jusqu’en 1996 l’appui d’«idéologues» étrangers parmi lesquels Abou Qatada El-Fatestini qui s’est tristement distingué par ses fatwas sanguinaires contre les femmes et les enfants en Algérie et dont, d’ailleurs, les écrits pullulent dans le site Internet d’Al-Maqdissi, voilà que ce dernier se met à son tour, en toute connaissance de cause, au service d’Al-Qaïda au Maghreb, spécialement en Algérie, pour soutenir, orienter et encourager son terrorisme. Parmi les autres questions adressées à ce «forum», une autre, datée du 4 octobre, tout aussi anonyme que la première, signée d’un vague «Abou Anas», cherche à savoir si les «théologiens en Algérie (comme certains dont les noms sont cités) et d’autres prédicateurs salafistes qui rejettent le djihad sont des “innovateurs” dont il faut s’éloigner pour qu’ils ne soient pas écoutés ou si leur doctrine est juste...». Al-Maqdissi n’a pas lui-même répondu à cette question mais a fait intervenir un individu qui s’est progressivement fait, ces dernières années, une place dans certains forums partisans d’Al-Qaïda où il se présente comme Algérien sous le pseudonyme d’ Abou Mouslim El- Djazaïri et où il se fait passer comme un fin connaisseur de la situation dans le pays. Al-Maqdissi a fini par l’adopter et à en faire un membre du «conseil consultatif» de son site Internet.
Des théologiens algériens anathématisés
Dans sa réponse à cette question, précisant qu’elle lui a été envoyée par son «frère bien-aimé», Abou Mouslim souligne que les oulémas dont il est question ne sont pas «identiques mais se bousculent pour se tapir dans l’obscurité et l’éloignement par rapport aux réalités de la Communauté. Mais c’est de la répugnance de certains d’entre eux quant au djihad, et même de leur irrespect envers les moudjahidine, qu’ils ont acquis leur célébrité relative et les privilèges dont ils jouissent. J’appelle à ce que l’on ne s’en préoccupe pas. Occupez-vous de la science (religieuse) utile, discutez du djihad dans la voie de Dieu, ou mieux, travaillez pour. Et louez Dieu de vous avoir donné des maîtres à l’exemple d’Abou Mohamed Al-Liby et Abou Yahia Al-Liby et d’autres, profitez de leur science, diffusez leurs livres et leurs enregistrements». A une troisième question qui est tombée dans le même «forum», c’est encore Abou Mouslim qui répond. Elle cherche à savoir quelle est la sentence religieuse par rapport au djihad en Algérie contre des soldats et des policiers qui prononcent la profession de foi musulmane, et ce qu’il faut penser de Droukdel. Se référant à un «hadith» (dire du Prophète), il proclame qu’il a vu «la mécréance manifeste dans le régime algérien à travers son refus de l’application de la charia, ses poursuites contre ceux qui la demandent et à travers le recours à la loi organique qui est imposée à la Communauté par la persuasion et la contrainte». Pour lui, la lutte contre le régime est non seulement légitime, mais il estime que «le djihad a dépassé le stade de la simple légitimité pour devenir une obligation du moment qu’il existe une fraction croyante et intègre dont la voie et la doctrine sont pures et l’étendard (entendre l’appartenance idéologique) clair. Quant à la profession de foi des membres des forces de sécurité, elle est purement formelle et ne repose pas sur une conviction ancrée, sinon ils ne combattraient pas les moudjahidine ». Et pour Droukdel, il considère qu’«il suffit de voir que les dirigeants et les maîtres à penser du djihad (entendre Al-Qaïda), lui ont accordé leur approbation et l’ont louangé. Il s’est fait connaître par la qualité de son éducation et sa modestie même avant de rejoindre le djihad».
Al-Qaïda au Maghreb veut se remettre en selles
Forte de la légitimation de son aveuglement que lui a délivrée Al- Maqdissi et à la fois rassurée et encouragée par Abou Mouslim, Al- Qaïda au Maghreb dispose désormais des matériaux idéologiques qui lui permettent de colmater les fissures apparues après les interrogations d’une partie de ses membres qui ont failli mettre à mal sa relation avec Al-Qaïda mère. Son terrorisme est sur une voie juste puisque l’auguste Al-Maqdissi en a signé de son nom et de sa main la bénédiction. Juste le temps de se relever de l’abattement estival dû, à la fois, aux doutes d’une partie de ses membres sur la justesse de leur terrorisme et au forcing mené contre ses maquis par la lutte antiterroriste, l’organisation terroriste tente, depuis le début du mois en cours, de se reprendre et de relancer son terrorisme ailleurs que dans les zones de la Kabylie où la fougue de son zèle criminel a continué à garder une certaine tiédeur durant l’été dernier. Le premier jour du mois, un de ses groupes tente une incursion dans une localité de l’ouest de la wilaya de Skikda. Il est mis en fuite par la riposte des Patriotes. Deux jours plus tard, une attaque est menée contre des équipements téléphoniques dans la wilaya d’El-Oued. Le même jour, une revendication d’attentats terroristes qui ne sera publiée que trois jours plus tard est rédigée portant sur un bilan couvrant la période des mois d’août et de septembre derniers. Le lendemain, dans la même wilaya d’El-Oued, un véhicule tout terrain contenant des armes et des munitions est pris en chasse par les forces de sécurité, de la même manière que le fut un autre ou même plusieurs (de 2 à 5, selon les sources) entre les wilayas de Tissemsilt et Djelfa.
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