4 Turcs et 4 Algériens à la barre hier
Le procès de l’affaire de pêche et de transbordement illicites de thon au large de la côte d’Annaba s’est ouvert hier matin et devait se prolonger jusqu’en fin de journée.
L’affaire remonte au 10 juin lorsque les garde-côtes de la station maritime principale d’Annaba arraisonnent au large des côtes annabies trois bateaux turcs avec à leur bord 210 tonnes de thon rouge pêché dans les eaux territoriales algériennes et vendus par le bateau algérien El-Djazaïr. Les huit prévenus, 4 Turcs et 4 Algériens, dont des commis de l’Etat, sont accusés de pêche et de transbordement illicites, de trafic d’influence et d’usurpation de fonction.
Le premier à être passé à la barre est l’armateur du bateau Aquadem II, qui a dû répondre aux nombreuses questions posées par le président du tribunal, un jeune magistrat très au fait du dossier et maîtrisant le droit maritime. A la question de savoir si l’accusé avait un permis de pêche ou une quelconque autorisation lui permettant de pêcher du thon dans les eaux territoriales algériennes ou lui accordant un quelconque droit à l’achat de ce type de poisson ou à son transbordement, l’armateur a présenté un document, remis à l’interprète. Après examen du document, le juge expliqua à l’accusé qu’il ne s’agissait là que d’un contrat établi entre sa société et des armateurs algériens pour une assistance à des opérations de pêche et de commercialisation de thon. Cela ne l’autorise donc pas à effectuer une opération de transbordement ou d’achat de thon au large des côtes algériennes. Confondu, celui-ci, pour sa défense, affirma avoir pris contact, une journée après son arrivée en Algérie, soit le 19 mai 2009, avec le secrétaire général du ministère de la Pêche, en présence de l’ambassadeur de Turquie, et que celui-ci lui avait signifié que contrairement à l’année précédente, le transbordement en mer n’était plus soumis à une réglementation quelconque et que cela se faisait librement.
Le juge revint sur les quantités de poissons saisies pour interroger l’accusé sur le secret de cette pêche miraculeuse qui a permis, en l’espace de trois jours, de remonter 210 tonnes de thon rouge, alors qu’il avait fallu plus de temps l’année précédente et avec 3 bateaux pour pêcher seulement 465 tonnes. A moins que le bateau remorqueur ne soit en réalité un thonier déguisé. L’armateur turc répondit que ce jour-là, il y avait un important banc de thon, ce qui avait permis de pêcher une quantité aussi importante. Le magistrat rappela alors à l’accusé que les garde-côtes avaient saisi, lors de leur opération de contrôle, des filets de pêche non scellés, ce qui laisserait à penser que le remorqueur était en réalité un bateau de pêche. Se défendant, l’armateur turc a argué que ces filets étaient là pour être utilisés par les autres bateaux en cas de besoin. «Mais ceux-ci ne sont pas mentionnés sur le registre de bord», souligna le magistrat. Il est à noter que le juge a suspendu l’interprète turc présent à l’audience. Le magistrat lui a reproché le non-respect de la neutralité dans son travail et sa prise de position en faveur de la partie turque mise en cause dans cette affaire.
Le procès, qui s’est prolongé jusqu’en fin d’après-midi, a vu défiler à la barre tous les accusés. Il était perceptible que le magistrat, par la nature de ses questions, tenait à faire toute la lumière sur cette affaire, jusque dans le moindre détail. Une affaire qui porte atteinte à l’économie et la souveraineté de
l’Algérie.
Jeune indépendant
Le procès de l’affaire de pêche et de transbordement illicites de thon au large de la côte d’Annaba s’est ouvert hier matin et devait se prolonger jusqu’en fin de journée.
L’affaire remonte au 10 juin lorsque les garde-côtes de la station maritime principale d’Annaba arraisonnent au large des côtes annabies trois bateaux turcs avec à leur bord 210 tonnes de thon rouge pêché dans les eaux territoriales algériennes et vendus par le bateau algérien El-Djazaïr. Les huit prévenus, 4 Turcs et 4 Algériens, dont des commis de l’Etat, sont accusés de pêche et de transbordement illicites, de trafic d’influence et d’usurpation de fonction.
Le premier à être passé à la barre est l’armateur du bateau Aquadem II, qui a dû répondre aux nombreuses questions posées par le président du tribunal, un jeune magistrat très au fait du dossier et maîtrisant le droit maritime. A la question de savoir si l’accusé avait un permis de pêche ou une quelconque autorisation lui permettant de pêcher du thon dans les eaux territoriales algériennes ou lui accordant un quelconque droit à l’achat de ce type de poisson ou à son transbordement, l’armateur a présenté un document, remis à l’interprète. Après examen du document, le juge expliqua à l’accusé qu’il ne s’agissait là que d’un contrat établi entre sa société et des armateurs algériens pour une assistance à des opérations de pêche et de commercialisation de thon. Cela ne l’autorise donc pas à effectuer une opération de transbordement ou d’achat de thon au large des côtes algériennes. Confondu, celui-ci, pour sa défense, affirma avoir pris contact, une journée après son arrivée en Algérie, soit le 19 mai 2009, avec le secrétaire général du ministère de la Pêche, en présence de l’ambassadeur de Turquie, et que celui-ci lui avait signifié que contrairement à l’année précédente, le transbordement en mer n’était plus soumis à une réglementation quelconque et que cela se faisait librement.
Le juge revint sur les quantités de poissons saisies pour interroger l’accusé sur le secret de cette pêche miraculeuse qui a permis, en l’espace de trois jours, de remonter 210 tonnes de thon rouge, alors qu’il avait fallu plus de temps l’année précédente et avec 3 bateaux pour pêcher seulement 465 tonnes. A moins que le bateau remorqueur ne soit en réalité un thonier déguisé. L’armateur turc répondit que ce jour-là, il y avait un important banc de thon, ce qui avait permis de pêcher une quantité aussi importante. Le magistrat rappela alors à l’accusé que les garde-côtes avaient saisi, lors de leur opération de contrôle, des filets de pêche non scellés, ce qui laisserait à penser que le remorqueur était en réalité un bateau de pêche. Se défendant, l’armateur turc a argué que ces filets étaient là pour être utilisés par les autres bateaux en cas de besoin. «Mais ceux-ci ne sont pas mentionnés sur le registre de bord», souligna le magistrat. Il est à noter que le juge a suspendu l’interprète turc présent à l’audience. Le magistrat lui a reproché le non-respect de la neutralité dans son travail et sa prise de position en faveur de la partie turque mise en cause dans cette affaire.
Le procès, qui s’est prolongé jusqu’en fin d’après-midi, a vu défiler à la barre tous les accusés. Il était perceptible que le magistrat, par la nature de ses questions, tenait à faire toute la lumière sur cette affaire, jusque dans le moindre détail. Une affaire qui porte atteinte à l’économie et la souveraineté de
l’Algérie.
Jeune indépendant
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