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S. Sadi : « L’obséquiosité le dispute à l’indignité »

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    Saïd Sadi : « L’obséquiosité le dispute à l’indignité »

    Au RCD, l’espérance démocratique n’est pas emportée par les cortèges de soutien au 3e mandat du président Abdelaziz Bouteflika. Pour ce parti de l’opposition, le chemin du changement est bien évidement semé d’embûches.


    Mais rien ne semble pouvoir se dresser contre sa détermination de poursuivre son projet démocratique. Fêtant jeudi dernier son 20e anniversaire, au moment même où le chef de l’Etat annonçait à la Coupole (Alger) sa candidature pour un nouveau mandat, cette formation, née le 9 février 1989, se montre plus que jamais engagée à défendre les valeurs pour lesquelles elle a toujours milité. « Nous avons été présents au moment des semailles et des périls. Nous serons présents pour concrétiser l’espoir », indique Saïd Sadi, président du parti, dans son intervention à l’ouverture d’une cérémonie organisée au centre culturel d’El Biar et à laquelle ont pris part des personnalités politiques, des représentants de la société civile, des syndicalistes, des intellectuels et des universitaires. « Pour l’instant, la fraude fausse toute consultation électorale, brouillant ainsi la carte politique du pays. Mais le jour où nos concitoyens pourront voter librement, on pourra voir vraiment à quel projet adhère l’Algérien aujourd’hui », souligne M. Sadi. Mais il se montre confiant : « Nos vingt ans achèveront leur agonie. » Il estime que ces dernières années, des mutations considérables sont apparues dans notre société, notamment parmi la jeunesse. « Tous les subterfuges ont été testés pour aveugler, désinformer et décérébrer le jeune Algérien », a-t-il dit, affirmant avoir observé sur le terrain « la rupture tectonique qui sépare chaque jour un peu plus le pouvoir de la jeunesse ». Cette jeunesse représente, à ses yeux, l’espoir d’une Algérie démocratique. « Aucun tabou, aucun interdit, aucune force ne pourra empêcher notre jeunesse de s’émanciper du système actuel », ajoute le président du RCD, pour lequel il est possible de canaliser la colère citoyenne et la transformer en une force de changement. « Nous n’avons pas beaucoup d’efforts à faire pour transformer cette rage en énergie créatrice », précise-t-il, affirmant que le jeune Algérien s’implique dans l’effort et la solidarité dès lors qu’il y a confiance et respect. Passant en revue son parcours et celui du combat démocratique en Algérie depuis l’indépendance, l’orateur ne doute pas de l’espérance démocratique du peuple algérien. « Il y a quelques mois de cela, nous avons fait un périple de plus de 2700 km dans le pays. Nous étions loin de toute échéance électorale. L’accueil et la ferveur des couches populaires furent le plus bel hommage que peut espérer un militant. Paysans, fonctionnaires, jeunes, hommes et femmes se sont confiés à nous. Beaucoup, menacés par l’administration, n’ont pas cédé et ont tenu à nous exprimer leur reconnaissance et leur disponibilité », a-t-il relevé. M. Sadi estime que si le parti existe toujours, vingt ans après sa création, c’est bien parce qu’il repose sur « des valeurs et des normes qui transcendent les aléas et les provocations ». C’est aussi parce qu’il fait preuve de « vigilance » dans un pays qu’il dit « gagné par le cynisme ». S’imposer une morale collective dans un parti alors que tout appelle à la prédation « n’a pas été chose aisée », reconnaît le président du RCD. « Il a fallu tenir bon et prendre publiquement les décisions qui s’imposaient à chaque fois qu’un militant commettait un acte répréhensible dans le cadre de sa mission et ceci quel que soit son niveau de responsabilité », a-t-il relevé.
    Les opportunistes de tous bords

    S’attaquant aux opportunistes de tous bords, le leader du RCD insiste sur l’éthique politique. « Aujourd’hui encore, on entend chaque jour des personnes acquises à la démocratie qui conviennent que le régime est inamendable mais qui s’interdisent tout engagement devant les situer en dehors du système. Il s’en trouve même qui nous expriment leur sympathie mais au moment du choix politique, une irrépressible attraction les pousse vers les candidats du pouvoir », lâche-t-il avec un brin de regret. Ayant déjà exprimé la décision de son parti de boycotter la prochaine élection présidentielle du 9 avril, M. Sadi est revenu sur la candidature de Bouteflika et ceux qui la soutiennent. « Aujourd’hui même, l’Etat organise à la Coupole une orgie politique où l’obséquiosité le dispute à l’indignité », indique-t-il avant d’enchaîner : « Aux fastes de la Coupole, nous opposons la modestie de notre cérémonie. A l’opportunisme des courtisans de là-bas, nous opposons la dignité de chaque citoyen d’ici ». Il dénonce dans le même contexte l’encouragement de la corruption à tous les niveaux. Cela, pour lui, est fait pour le maintien du régime en place. Pour illustrer à quel point l’Etat est déliquescent, il évoque le cas d’un président d’APC qui, selon lui, a été exclu du parti pour avoir dilapidé le patrimoine de sa commune. Mais voilà qu’il est toujours là, maintenu par le wali dont il relève. A cela, M. Sadi oppose un autre cas, celui d’un responsable d’une autre commune qui, d’après lui, « a enregistré un bilan exemplaire » et qui a été révoqué « en violation de toutes les réglementations en vigueur ». Sans le nommer, M. Sadi parlait bien de l’ex-président de l’APC RCD de Berriane, destitué en novembre 2008 suite à un conflit confus entre élus. « Quand nous avons appris qu’un ministre, issu de nos rangs, s’adonnait à des détournements, nous n’avons pas hésité une seconde à le dénoncer publiquement. Sitôt éjecté du parti, le pouvoir le prend en charge et lui finance un journal », a-t-il dénoncé. A la fin de son intervention, le président du RCD a honoré deux jeunes nés en février 1989, le même jour où le RCD a été créé. « Ils ont l’âge du RCD. Ils ne demandent ni à frauder le fisc ni à bénéficier d’un chèque. Ils apportent leur fraîcheur et leur générosité. Ils veulent vivre libres et dignes dans leur pays. Ils militent dans le RCD. C’est (…) un bonheur pour nous… », dit Saïd Sadi avant de promettre à ces deux jeunes une formation politique à l’étranger tout en leur remettant des livres.


    Par M. Ouarabi. Elwatan
    Si la vie n'est pas une partie de plaisir, l'alternative est pire.
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