Par AFP , le 21/10/2008
La décision d'interdire l'impression en Algérie d'un nouveau livre du journaliste-écrivain algérien Mohamed Benchicou a été prise pour "banalisation des crimes coloniaux et propos antisémite", a déclaré mardi à Alger la ministre algérienne de la Culture Khalida Toumi.
Mme Toumi a affirmé que ce livre, "Journal d'un homme libre", "banalise" les crimes de la colonisation, car "son auteur fait un parallèle entre un militant de la cause nationale et un général responsable de l'assassinat de 4.000 Algériens, de 5.000 disparus et de la systématisation de la torture pendant la guerre de libération nationale". "Dans ce livre, il y a aussi de l'antisémitisme", a-t-elle dit. Mme Toumi a affirmé qu'elle assume la décision d'interdire l'impression du livre, prise par ses soins "conformément aux dispositions de la Constitution qui interdisent toute atteinte à l'honneur des personnes et des corps constitués, après avoir consulté un nombre important d'avocats". Mme Touni, citée par l'APS, s'exprimait au cours d'une conférence de presse consacrée à la deuxième réunion des ministres africains de la Culture à Alger. La ministre a rappelé que le code pénal algérien dans ses articles 144 et 296 consacrent "l'inviolabilité" de l'honneur des personnes. La ministre a affirmé avoir lu le manuscrit du livre. L'auteur "accuse des responsables de vol, sans pour autant donner une seule preuve" et porte atteinte au ministre de l'Intérieur.
L'écrivain-journaliste Mohamed Benchicou avait affirmé dimanche à Alger que le manuscrit de son nouveau livre avait été saisi à l'imprimerie avant sa parution, "sans aucune explication". "Dans cet ouvrage, je raconte ce que j'ai vécu depuis ma sortie de prison le 14 juin 2006 jusqu'au 14 juin 2008. C'est une suite du livre Les geôles d'Alger. Le contenu n'est pas très favorable au pouvoir", avait dit M.Benchicou.
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