Volver de Pedro Almodovar

Dans les séances photos de la journée, avant la montée des marches, la belle Penélope Cruz a fait flasher tous ses admirateurs. Jupes serrées, talons hauts, décolletés généreux : la caméra d’Almodovar la filme avec sensualité dans "Volver". Elle y interprète cependant un rôle loin d’être frivole. Celui d’une femme énergique, Raimunda, qui doit faire face à un événement grave : son épave de mari (bières, chômage, foot devant la télé et masturbation avant de s’endormir) vient de se faire poignarder par leur fille de 14 ans, qu’il tentait de violer.

Solidaires, la mère et la fille ne préviennent pas la police, et Raimunda cache le corps dans le réfrigérateur. Au même moment, sa soeur Sole (Lola Duenas) voit apparaître le fantôme de leur mère, décédée depuis quatre ans dans un incendie. Elle lui parle, l’installe chez elle, et cache tout cela à Raimunda. Entre comédie et suspense, l’histoire va virer à l’émotion quand la mère (Carmen Maura) révèlera un secret de famille qui concerne ses deux filles, sa petite-fille, mais aussi une autre femme du village de la Manche dont elle est originaire.

En espagnol "Volver" signifie "revenir", et Almodovar reconnaît que ce retour cannois est un retour à la comédie (teintée de nostalgie), un retour à l’univers féminin (après l’atmosphère masculine et sombre de "La mauvaise éducation", présenté hors-compétition en 2003), un retour à sa région de la Manche, un retour au thème de la maternité (et bien sûr sa propre mère), un retour aussi à Carmen Maura (17 ans après "Femmes au bord de la crise de nerfs") qui forme avec Penélope Cruz, mais aussi Lola Duenas, un joli trio susceptible de figurer au palmarès.

Synthèse de Céline
D’après AP