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Transsaharienne

A la recherche des bailleurs de fonds

jeudi 11 mars 2004, par Hassiba

La route transsaharienne est nécessaire au développement des échanges économiques entre les pays concernés. Mais, en même temps, elle est tributaire, du point de vue de la justification des capitaux à y investir pour son extension, de l’accroissement de ces échanges qui sont appelés à dépasser le seuil qu’on leur connaît actuellement.

Comment accroître le commerce entre les six pays traversés par la transsaharienne (Algérie, Mali, Niger, Nigeria, Tchad et Tunisie) et attirer les bailleurs de fonds pour construire les 5.457 kilomètres restants ? Ce sont les questions auxquelles tentent de répondre les participants au séminaire international sur la route transsaharienne qui se tient les 10 et 11 mars 2004 à l’hôtel El-Aurassi.

Selon Mohamed Ayadi, secrétaire général du Comité de liaison de la route transsaharienne (CLRT), organisateur de ce séminaire, cette rencontre « est consacrée aux aspects d’échanges commerciaux, de transport et de santé dans les zones d’influence du projet de la route transsaharienne (RTS) ». La création de 9 grands axes transafricains (GAT) a été proclamée par les Nations unies, dans le cadre des « deux décades de transport et de communications 1978-1988 et 1991-2000 ».

Ces GAT prévoient de « lier les capitales du continent », de « contribuer à l’intégration économique et sociale de l’Afrique », et « offrent aux pays privés de façades maritimes, une possibilité de réduction des coûts de transport grâce à l’acheminement rapide des marchandises vers les ports ». Sur les 8.957 km de la route transsaharienne, seuls 3.500 ont été réalisés dont plus de la moitié se situe sur le territoire algérien (2.410 km Alger-Tamanrasset-Frontière avec le Niger). Le principal axe de la transsaharienne est long de 4.500 km. Il s’étend d’Alger à Lagos au Nigeria. Il est composé de 3 branches : Ghardaïa (Algérie) vers Tunis (Tunisie), Tamanrasset (Algérie) vers Bamako (Mali) et Zinder (Niger) vers N’Djamena (Tchad). Au Niger, la RTS s’étend sur 980 km. Quant au Mali la transsaharienne est de 1.940 km dont 1.240 sont revêtus. En matière d’échanges entre les six pays, les participants estiment qu’ils sont « en-deçà des espoirs » et « ne reflètent pas les relations politiques, ni la multitude de protocoles et d’accords qui unissent ces pays ».

Selon M. Chiali Farouk, les échanges de l’Algérie avec les pays du CLRT sont dominés par les relations commerciales avec la Tunisie et le Nigeria. A titre d’exemple, il affirme qu’en 2001, les exportations vers la Tunisie ont atteint 7.661 tonnes (3 millions de dollars) et vers le Nigeria 150.000 tonnes (27 millions de dollars) en 1999. Quant aux importations terrestres de l’Algérie à partir des pays du CLRT, elles proviennent dans leur quasi-totalité de la Tunisie, a ajouté M. Chiali.

Par ailleurs, l’expert estime que ces données sont loin de représenter la réalité des échanges commerciaux entre l’Algérie et les 5 autres pays concernés par la transsaharienne. Selon lui, « les échanges officiels ne représentent qu’une infime partie (10% environ) devant le commerce informel ». Selon le même expert, la principale contrainte pour la construction de la RTS « réside dans l’indisponibilité des moyens financiers », dont la mobilisation reste tributaire de la qualité des échanges. Pour lui le projet « ne représente pas de rentabilité économique » à cause de la « faiblesse des échanges commerciaux entre les pays membres (du CLRT, ndlr) ».

A propos de financement, le président de la Banque islamique de développement (BID), principal partenaire du CLRT dont elle participe au financement de ses activités, a exposé les différents tronçons de la transsaharienne qu’a financés son institution. Il a également précisé que la BID est prête, « en collaboration avec d’autres partenaires au développement notamment les Fonds arabes », à financer d’autres tronçons « une fois les études terminées ».

D’autres représentants d’institutions financières font partie des participants à cette rencontre. Il s’agit notamment du Fonds de développement de l’OPEP et de la Banque africaine de développement.

M. Mehdi, Le Quotidien d’Oran