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Trajet Algérie-France sur un car-ferry et sans papiers

jeudi 11 mai 2006, par Kahina

Les jeunes décidés à quitter l’Algérie dans l’espoir d’une vie meilleure en France ou ailleurs en Europe, n’hésitent pas à embarquer sans papiers sur un car-ferry de l’ENTMV.

Plusieurs clandestins algériens ont été appréhendés au port de Marseille.

Le Tariq Ibn Ziad a connu un incident mi-cocasse, mi-dramatique, lundi dernier, à son arrivée au port de marseille. Le car-ferry de l’Entreprise nationale de transport maritime des voyageurs (ENTMV) avait à son bord, trois passagers de plus. Les intrus sont des agents d’une équipe d’entretien, qui ont décidé de faire la traversée de la Méditerranée clandestinement. Une fois leur tâche accomplie, avant le départ du navire d’Alger, ils se sont dissimulés dans les entrailles de l’embarcation, à l’insu de leurs camarades, qui ont rejoint le quai sans eux.

Aussitôt leur disparition constatée, le service de sécurité de l’ENTMV ainsi que les éléments de la Police des frontières, se sont mis à leur recherche. Les moindres recoins du bateau ont été fouillés. En vain. Ne voulant pas pénaliser les passagers, le commandant de bord, sur instruction de la direction générale, lève les amarres. 24 heures plus tard, à l’arrivée du car-ferry dans la cité phocéenne, les trois harraggas sont appréhendés. “Nos services les ont retrouvés dans la cheminée”, assure M. Halkoum, directeur général.

Selon d’autres sources, leur interpellation a été effectuée par la police française. “Le Tariq Ibn Ziad accoste au quai n°11 du port de Marseille. C’est le quai le plus sécurisé. Or, un des trois clandestins a tenté de s’échapper en s’accrochant à l’une des amarres”, relatent-ils. Ils indiquent, par ailleurs, qu’en raison de cette découverte, les passagers ont dû patienter plusieurs heures avant leur débarquement. “Jusque tard dans la nuit, le car-ferry était toujours bloqué au port”, précisent nos sources. Ces allégations sont contredites par M. Halkoum qui affirme, pour sa part, que le bateau effectue des rotations normalement.

Selon des sources portuaires en Algérie, le nombre de harraggas, embarquant annuellement sur des bateaux algériens et étrangers, se chiffre par centaines.
De son côté, M. Halkoum tend à minimiser cette hémorragie en soutenant qu’ils sont à peine une dizaine attrapés chaque année sur ses car-ferries. “Nous menons une lutte incessante contre les infiltrations de clandestins”, observe le responsable. Cette mobilisation implique les services de sécurité des armateurs et de l’Epad, les garde-côtes ainsi que la PAF.

Synthèse de Kahina, algerie-dz.com
D’après Liberté