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Tarification de l’eau potable en Algérie

lundi 20 février 2006, par Bilal

La tarification de l’eau portable en Algérie ne reflète pas la réalité économique du service (captage, transfert, traitement et distribution).

La révision de la tarification de l’eau potable en Algérie sera menée graduellement.

Pour un nouveau résident en Algérie, le tarif appliqué ferait comprendre que notre pays regorge d’eau, c’est pourquoi elle est vendue à un si bas prix. Bien au contraire, le pays est en proie à un déficit important en pluviosité. Cette situation ne date pas d’hier, une donne qui n’échappe à personne. Cela dit, il faut rappeler que, depuis l’indépendance, l’Etat algérien, a dépensé près de 30 milliards de dollars pour la réalisation de nombreux barrages et autres infrastructures hydrauliques. De plus, un programme important a été mis en œuvre, doté d’une enveloppe budgétaire qui dépasse les 500 milliards de dinars, dans le but de couvrir les besoins des populations en AEP et aussi d’assurer un volume de sécurité en cas de sécheresse persistante.

Par ailleurs, il est bon de souligner que l’Algérie est l’un des rares pays, pour ne pas dire le seul qui finance et continuera à le faire la réalisation de son programme de barrages sur concours définitif de l’Etat. Même dans le cas d’un financement extérieur, c’est l’Etat qui rembourse. De plus, il faut ajouter aux coûts directs des travaux de réalisation des barrages, ceux indirects tels que les expropriations, les déviations (routes, ouvrages d’art, pipes, lignes électriques), les déplacements d’édifices publics ou privés (bâtisses, cimetières, etc.) et, enfin, les contrats d’ingénierie qui restent à la charge de l’Etat. Ce qui veut dire que les investissements consentis ne sont pas récupérés par la vente de l’eau, par une taxe, une redevance ou toute autre formule d’amortissement.

A ce constat, on peut avancer que l’Etat continuera à appliquer la même politique en amont mais certainement pas en aval, c’est-à-dire dans la distribution de l’eau potable. En effet, le caractère commercial de la société chargée de la gestion et de la distribution de l’eau, à savoir l’Algérienne des eaux (ADE), ne saurait s’accommoder de la tarification actuelle. Cela va de soi, sachant pertinemment que le tarif est la source principale de revenus qui permet de couvrir la totalité des frais d’exploitation et d’entretien effectués par cette entreprise dont la viabilité financière dépend, bien entendu, de la mise en application d’une structure tarifaire performante.

Synthèse de Billal
D’après la Tribune