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Sonelgaz a peur de la chaleur

mardi 19 juillet 2005, par Samir

Le réseau électrique de Sonelgaz est particulièrement sollicité, cet été, en raison de la forte canicule qui sévit actuellement dans le pays, et les pics de pollution dus à l’humidité perturbent le bon fonctionnement des centrales électriques. Résultat : des pannes généralisées et des pics de consommation sont enregistrés, au grand détriment des abonnés.

L’effet de la canicule et la forte demande en énergie a encore une fois été à l’origine d’un pic de demande, enregistré dimanche dernier. La puissance maximale (PMA), qui correspond à la plus forte demande en énergie électrique, a atteint, ce jour-là, 5.240 MW à 21h15, contre une PMA de 4.525 MW enregistrée l’année dernière durant la même période, selon le centre national de conduite du réseau électrique de Sonelgaz. C’est le second pic annoncé après celui du mois de juin dernier où la PMA a atteint 5.096 MW à 21h30. Un appel de puissance record, depuis le début de la saison estivale, et qui donne un taux d’évolution de la demande de près de 15,80% par rapport à juillet 2004 et de 8,24 par rapport à la PMA enregistrée le 24 août de la même année. Selon le communiqué de Sonelgaz, l’écart de puissance entre cet été et l’été dernier représente la demande en puissance moyenne de trois wilayas : Alger, Tipaza et Boumerdès.

Par ailleurs, précise l’entreprise, l’augmentation considérable de la PMA est due, d’une part, aux besoins accrus des clients en énergie électrique et, d’autre part, à la hausse de l’utilisation de la climatisation par rapport à l’année dernière, ce qui a engendré une forte consommation électrique.

Pour éviter tout désagrément aux clients, qui ne cessent de se plaindre des perturbations fréquentes dans l’alimentation en énergie électrique, Sonelgaz tient à rassurer qu’une mobilisation est assurée pour répondre à la demande de pointe durant cet été. En dépit des contraintes liées à la hausse de température et à la pollution qui risquent d’affecter le réseau électrique, Sonelgaz assure qu’elle demeure mobilisée pour maintenir le système électrique et couvrir autant que possible cette forte demande. En contrepartie, l’entreprise lance un appel à ses clients pour modérer leur consommation électrique en éteignant les ampoules et appareils électroménagers après chaque utilisation. Pour le ministre de l’Energie et des Mines, beaucoup reste à faire pour sensibiliser les foyers et surtout les industriels en matière d’économie de l’énergie.

Il faut dire que, cette année, les coupures d’électricité ont été assez « spectaculaires », ayant touché, comme ce fut le cas samedi dernier, pas moins de 14 wilayas du pays, soit tout l’Ouest algérien, et ce de Khemis Miliana aux frontières algéro-marocaines. En effet, les perturbations avaient commencé dès 4h52 du matin et, à 10h50, la coupure fut générale. La panne a duré près de deux heures dans certaines régions et plus de quatre heures, voire davantage dans d’autres. Néanmoins, le courant a pu être rétabli, de manière progressive, à partir de la mi-journée. Sonelgaz avait justifié la panne par des pics de pollution dus à un taux élevé d’humidité, provoquant la perte progressive des groupes de production et des lignes électriques alimentant la région ouest du pays.

Vendredi dernier aux environs de 20 heures, une panne électrique a été signalée au niveau de la centrale électrique de Marsat El-Hadjadj, dans la wilaya d’Oran, centrale qui alimente une grande partie de la région ouest. La panne, selon Sonelgaz, a été également provoquée par le fort taux d’humidité. Pour régler le problème, une série de délestages ont été opérés et la situation est peu à peu retournée à la normale. Cependant, vers 4 heures du matin, un autre phénomène, appelé « appel de puissance », est intervenu pour faire empirer les choses. Selon les explications de Sonelgaz, les réseaux électriques étant interconnectés, toute surconsommation de puissance dans une région donnée se répercute inévitablement sur les autres régions reliées au réseau. Et cette surconsommation a été enregistrée au centre du pays et s’est répercutée négativement sur la région ouest. Cependant, même si le problème survenu samedi dernier a été réglé avec diligence, il n’en demeure pas moins que le scénario risque de se reproduire, en raison toujours de la surconsommation en énergie électrique dans un réseau qui n’était pas préparé à de tels pics.

Néanmoins, le ministre de l’Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a indiqué, hier, que le problème des coupures d’électricité sera « définitivement réglé » une fois que le réseau de transport d’énergie électrique de l’est vers l’ouest connaîtra une augmentation de puissance. Le réseau doit passer de 220 KW actuellement à 400 KW , a-t-il précisé sur les ondes de la radio nationale (chaîne II). En matière de lutte contre la pollution, M. Khelil a estimé qu’il s’agissait de « renverser la vapeur » en encourageant les énergies non polluantes comme le GPL. « Cela va prendre du temps - plusieurs années selon lui - mais ce sera rentable ». D’après le ministre, l’Etat devrait baisser les taxes sur le GPL pour en encourager l’utilisation, et augmenter parallèlement les taxes prélevées sur le gasoil pour décourager le diesel très polluant. Le ministre a même suggéré une taxe sur l’achat d’un véhicule diesel, proposition qui sera « soumise aux autres départements ministériels et à l’Assemblée », a-t-il cependant indiqué.

Source : Le Quotidien d’Oran