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Saïd Sadi à Oran, Mostaganem et Aïn Témouchent

“Le régionalisme ne sert ni le pays ni les régions”

dimanche 28 mars 2004, par Hassiba

Le candidat de l’opposition démocratique a été reçu avec une remarquable hospitalité par les populations de l’Ouest.Après son passage triomphal, ce week-end en Kabylie, le candidat du RCD, Saïd Sadi était, hier, l’hôte de la métropole de l’Ouest, oran.

Loin d’être un simple hasard du calendrier, le choix porté sur la ville d’El-Bahia, une ville présentée à tort ou à raison, acquise au président-candidat, participait visiblement du souci du candidat démocrate de démontrer à ceux qui ont souvent joué sur le registre du régionalisme que l’option n’a pas d’avenir.
Et l’homme ciblé, on l’aura sans doute deviné, est l’actuel candidat à sa propre succession. Oran, comme d’autres villes, et contrairement à ceux qui spéculent sur ses préférences électorales n’a pas failli à ses traditions d’hospitalité. en dépit du choix de la journée, un début de semaine, la salle el-maghreb, lieu du meeting, a fait le plein hier.

Et Sadi ne pouvait valablement rater l’aubaine pour tirer à boulets rouges sur ceux qui ont érigé le régionalisme en mode de gouvernance, “j’ai entendu, ici, à Oran, dire qu’il faut voter pour le président-candidat parce qu’il est des nôtres. Pour moi, le nôtre c’est celui qui assure l’avenir de mes enfants”, dit-il sous les acclamations du public. Selon Sadi, “le régionalisme ne sert ni les régions, ni le pays”. “C’est un désastre du tiers-monde”, décrète-t-il. Instruit de toutes les manœuvres et pressions du clan présidentiel dans cette métropole, véritable gisement électoral, Sadi rassure son auditoire : “N’ayez pas peur”.
Le candidat du RCD évoquait les pressions engagées contre les commerçants par le biais des services des impôts et sur les opérateurs économiques de la région pour les amener à soutenir le président-candidat.

Mais Sadi est convaincu que le président actuel ne passera pas. “il ne passera pas et je le dis ici à oran”. “Celui qui est sûr de lui n’a pas à utiliser l’administration ni à déchirer l’affichage. Celui qui n’a pas compris que c’est fini la fraude et que c’est l’heure du changement, n’a rien compris”, argue-t-il. “Un homme politique ne joue pas avec l’avenir de la Nation”, ajoute-t-il. Mais, ajoute-t-il encore, “pour faire aboutir le projet démocratique, il faut bannir le régionalisme”, “sans le régionalisme, l’alternance démocratique est possible le 8”, dit-il. Comme dans d’autres villes, Sadi égrène les multiples occasions ratées par le Président, un homme, dit-il plein de contradictions. “Il dit, à Relizane, que je suis venu au nom de l’armée et, hier, il affirme, à propos de l’assassinat des moines de Tibhirine que toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire”.

En tout cas, lui promet le changement. Un changement qu’a revendiqué également la population de Mostaganem venu nombreuse l’accueillir à l’entrée de la salle Hammada où il a tenu un meeting. avant d’haranguer la foule, Sadi y déposera une gerbe de fleurs sur la placette de la mairie en hommage aux martyrs. il sera accompagné d’une foule nombreuse dont des militants du FLN, des responsables d’associations locales et de notables.
Dans la matinée, Sadi a tenu un meeting à la salle de cinéma de Aïn Témouchent. En dépit des pressions qui pèsent sur les candidats, une “bande” chapeautée selon certaines sources par un certain Djamel Ould Abbès qui aurait versé dans la provocation, Sadi a réussi à tenir son meeting à la salle Soummam.

Pour les organisateurs qui n’ont pas caché leur satisfaction, il s’agissait d’un triomphe puisque d’autres candidats à l’image de Djaballah étaient contraints d’annuler “à cause de la terreur”. Mieux encore, dans la commune d’El-Amiria, Sadi a eu droit à un bain de foule.

Comme de coutume, tous ceux qui l’approchaient, notamment les jeunes, l’interpellaient sur le chômage. Un fléau que Sadi promet de régler. “Jouer votre rôle le 8 et vous aurez le changement”.

Karim Kébir, Liberté