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Prolifération de l’informel en Algérie

jeudi 5 mai 2005, par nassim

Devant la prolifération massive et inquiétante du "marché noir" en Algérie, l’UGCAA accuse la mafia d’être derrière la flambée des prix.

La Commission nationale des

L’informel, une pratique courante en Algérie.

marchés de gros des fruits et légumes, affiliée à l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), s’est élevée, lors d’une conférence de presse animée hier à Alger, contre la prolifération des marchés informels et l’absence de sécurité au sein des grandes artères commerciales. Pour M. Salah Souilah, secrétaire général de l’UGCAA, “il y a une véritable mafia qui contrôle la plupart des marchés de gros des fruits et légumes”, tout en affirmant dans la foulée que “cette mafia dirigée par des gens qui n’ont rien à voir avec la profession alimente régulièrement le marché informel”. Plus explicite, il a indiqué que “certains adjudicataires des marchés de gros soutiennent le marché informel car ce qui les intéresse, c’est de gagner uniquement de l’argent au détriment des règles commerciales”. Continuant sur sa lancée, il a affirmé que “ces gens ne payent pas d’impôts et travaillent sans registre du commerce”. De même, il a soutenu que “la réglementation n’est pas respectée au niveau des marchés de gros où règne une anarchie totale”.

En évoquant la hausse des prix des légumes, il a souligné qu’“elle est due essentiellement à la prolifération des marchés informels et aux perturbations climatiques, notamment la neige au nord et au vent de sable au sud du pays”. Un représentant des marchés de gros de l’Ouest a plaidé en faveur d’un contrôle rigoureux des marchés de gros des fruits et légumes. La Commission nationale des marchés de gros a interpellé, par ailleurs, les pouvoirs publics sur la généralisation des vendeurs ambulants dans les rues, ce qui entraîne une anarchie totale dans le circuit commercial à travers l’ensemble des villes du pays. Une telle situation portera, selon les responsables de cette commission, un grand préjudice au Trésor public. Pour étayer leurs propos, ils ont estimé que “les commerçants, activant dans le marché informel contribuent à hauteur de 50% dans l’évasion fiscale en Algérie”. Les membres de cette commission ont élaboré une plate-forme transmise au ministère du Commerce et aux collectivités locales afin d’améliorer leurs conditions socioprofessionnelles. Ils proposent notamment l’ouverture d’agences bancaires au niveau des marchés de gros, la mise en place de chambres froides pour conserver les marchandises et de sécuriser davantage ces marchés.

Ils ont demandé, également, de supprimer les marchés informels et de doter les marchés de l’ensemble des infrastructures d’utilité publique comme le parking, le téléphone et l’éclairage. Il y a lieu de noter que le nombre des marchés de gros est estimé, selon l’Union générale des commerçants et artisans algériens, à 34 dont 12 marchés nationaux et 22 régionaux.

Par Faïçal Medjahed, liberte-algerie.com