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Programme électoral du candidat Saïd Sadi à la présidentielle

“En finir avec l’économie rentière et bureaucratique”

jeudi 25 mars 2004, par Hassiba

Le candidat du RCD propose un changement du système, considéré comme anachronique, en particulier, par un renouvellement générationnel à la tête de l’État ; en un mot, par des responsables plus jeunes et plus compétents. Il suggère également un véritable Plan Marshall en direction de la jeunesse.

Saïd Sadi, candidat à l’élection présidentielle, propose aux Algériens dans son programme économique d’en finir avec “l’économie rentière et bureaucratique” et l’édification d’une économie de croissance qui “favorise l’investissement productif national et le développement régional pour réduire le chômage, améliorer le niveau de vie des populations et permettre au pays de faire face à une mondialisation inéluctable”. Pour le premier responsable du Rassemblement pour la culture et la démocratie, “les moyens existent”.

Un cadre institutionnel incitatif, la modernisation des outils économiques et financiers et des réformes cohérentes et assumées sont, de l’avis du candidat Saïd Sadi, “les paramètres qui déterminent le développement économique algérien”.

L’emploi et l’impératif de justice sociale sont tributaires de la relance économique et de la concrétisation de réformes structurelles, souligne Saïd Sadi. Pour ce dernier, “le capitalisme d’État et le sentimentalisme démagogique ont renforcé l’assistanat au détriment de la promotion sociale et de l’égalité des chances”. Suit une série d’observations pertinentes.
“Les efforts financiers déployés par l’État n’ont pas produit un effet conséquent et les inégalités sont allées en s’aggravant, alors que la précarité et la pauvreté gagnent des catégories de plus en plus larges de la société. Les couches moyennes disparaissent. L’accès aux services sociaux de base est hypothéqué. Le chômage touche près du tiers de la population et la jeunesse constitue la frange la plus frappée par les gestions conjoncturelles de ce secteur”.

Madjid Yousfi, “monsieur économie”, du staff de campagne de Saïd Sadi, dans un entretien à l’hebdomadaire Liberté-économie, fait référence à une organisation économique fondée sur un encouragement aux petites et moyennes entreprises et à la petite et moyenne industrie, dans la perspective, dit-il, d’“utiliser au mieux l’ensemble des potentialités que recèle le pays”. Du coup, entre l’économie de marché et l’économie centralisée, le débat est tranché, “par l’histoire au profit de la première”. “Une privatisation graduelle de tout le secteur public, y compris à terme des hydrocarbures” est envisagée. Le programme, lit-on, impose “l’institutionnalisation du dialogue social avec des partenaires librement désignés et représentatifs”.

Concernant la jeunesse, Saïd Sadi souligne la nécessité de mener “un véritable Plan Marshall en direction de la jeunesse qui doit pouvoir se réaliser autrement que dans l’économie informelle et le mythe de l’exil, quand elle ne sombre pas dans la violence”. Une profonde réflexion sur la place de la formation et de la responsabilisation du jeune citoyen dans la société s’impose à tout pouvoir démocratique, reconnaît-il.

Saïd Sadi est convaincu que la reconnaissance par le mérite et les critères de compétence peuvent réaliser le renouvellement générationnel et mettre un terme à l’accaparement du pays par la rotation des mêmes clientèles anachroniques qui ont stérilisé la nation.
Sur le plan de l’agriculture, l’Algérie, estime Saïd Sadi, continue à tourner le dos au monde agricole et paie, de ce fait, une facture alimentaire annuelle de l’ordre de 3 milliards de dollars.

“La question du foncier agricole et industriel doit être tranchée”, fait-il remarquer. Pour le candidat du RCD, “couvrir une part plus importante des besoins alimentaires de la population, réduire la facture des importations en devises et créer de nouveaux postes d’emploi et des opportunités d’investissement sont des objectifs réalistes pour le court terme”.
Du coup, réhabiliter la paysannerie et œuvrer à ériger l’agriculture en levier du développement économique et de stabilisation sociale sont, pour Saïd Sadi, “des exigences stratégiques”.

Concernant le volet tourisme, Saïd Sadi dresse un constat des plus négatifs. “En dépit de potentialités considérables et d’un paysage diversifié, l’Algérie est le pays du bassin de la Méditerranée occidentale le moins ouvert au tourisme interne et étranger”, affirme-t-il. Alors, estime-t-il, la petite et moyenne entreprise, l’emploi, l’artisanat et les services gagneront dans une politique touristique audacieuse. “Pour n’avoir pas été exploité, ce gisement est encore préservé et autorise une politique de tourisme réfléchie et structurante”, souligne Saïd Sadi. La politique d’urbanisation sera repensée. “Le désengorgement des grandes villes, l’émergence de nouveaux pôles urbains et l’encouragement des villes de dimension moyenne, dotées d’infrastructures de base à même d’assurer aux Algériens un cadre de vie collective harmonieux, seront privilégiés”, note le candidat du RCD.

Ce dernier, par ailleurs, promet de rétablir le week-end universel en dégageant une plage horaire pour la prière du vendredi.

Meziane Rabhi, Liberté