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Problématique des mairies en Kabylie

samedi 19 mars 2005, par nassim

Plus de 200 élus locaux (APW, APC) du FFS se sont réunis hier à Larbaâ Nath Irathen (Tizi Ouzou, Kabylie). Selon le communiqué rendu public jeudi, la formation de Hocine Aït Ahmed a indiqué que ce seraient des « rencontres de débat et d’évaluation ».

Toutefois, l’ordre du jour de ce regroupement des élus du FFS a tourné autour de la révocation des « indus élus ». La rencontre a été houleuse et s’est déroulée dans des conditions tendues, a-t-on appris.

La décision finale, quant aux actions à entreprendre pour matérialiser le refus de quitter les assemblées, sera prise lors d’une rencontre qui regrouperait les élus de la wilaya de Tizi Ouzou et ceux de Béjaïa. Mais d’ores et déjà, les élus de Tizi Ouzou ont inscrit plusieurs propositions. Ainsi, ils seraient favorables à l’organisation d’actions populaires de contestation. Certains ont proposé l’organisation d’une marche à Alger, d’autres ont défendu l’option de meetings au stade Oukil de Tizi Ouzou, alors que d’aucuns ont préféré l’installation d’une commission qui traiterait l’inconstitutionnalité de la révocation des élus. Jeudi dernier, le président de l’APW de Tizi Ouzou a déclaré, lors du forum organisé par le quotidien La Dépêche de Kabylie, que la participation du FFS aux élections locales « a contribué à apaiser la tension dans la région ». L’élu du FFS a, en outre, affirmé qu’il serait favorable à des élections partielles au niveau national, « car il y a des communes dans le pays où il y a eu moins de voix que dans ma région », a-t-il estimé. Une conférence de presse qui sera tenue par les élus de Béjaïa et de Tizi Ouzou est annoncée pour les prochains jours à Alger. Ils rendront publiques probablement les actions qu’ils auront entérinées.

« Le pouvoir fait dans la diversion »

A Béjaïa, les cadres et les militants du FFS réitèrent qu’ils ne se laisseront pas faire devant le « coup de force » engagé par le gouvernement, visant à dissoudre les assemblées élues en Kabylie. Une réunion de mise au point a été ouverte hier à El Kseur (un choix sans doute délibéré pour ses connotations politiques, puisque c’est dans cette ville que la plate-forme des archs a été élaborée le 11 juin 2001), en présence des élus du parti et des responsables des structures militantes. Animée par les membres du secrétariat national, dont le sénateur et ex-premier secrétaire Djoudi Mammeri, et des responsables de la fédération de wilaya, la rencontre devait imprégner les membres des assemblées locales des orientations axiales de la formation en la conjoncture. Les candidats du FFS, « qui ont assumé le rôle de véritables kamikazes le 10 octobre 2002 », ont été aux élections pour défendre l’unité nationale et déjouer des desseins visant à isoler la région du reste du pays, rappelle M. Benarbane, secrétaire national chargé des élus.

La détermination du Pouvoir à les faire partir aujourd’hui ne participe que de la volonté de détourner l’opinion des grands dossiers qui intéressent l’avenir de la nation, analyse-t-il en substance. Djoudi Mammeri, secrétaire national chargé du développement, est quant à lui particulièrement remonté. Le sénateur martèle que la population est la seule détentrice du pouvoir de retirer les mandats à ses représentants. « La population s’est déjà exprimée là-dessus, mais ils ne se rendent décidément pas à l’évidence. » L’orateur, volontiers offensif, défend que les citoyens exigent plus de liberté, plus de justice, de meilleures conditions de vie... mais ne demandent en aucun cas de nouvelles élections. Le ton donné, le huis clos a été décidé pour la suite des débats. Une conférence de presse, prévue aujourd’hui par la direction du parti à Alger, devrait fixer l’opinion sur l’attitude du FFS au cas où, notamment, le décret de dissolution des assemblées viendrait à être promulgué.

Par Saïd Gada, elwatan.com