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Privatisations en Algérie : Français et Espagnols se partagent la grosse part

mercredi 18 mai 2005, par nassim

Dans la déclaration de politique générale qui sera présentée le 22 mai prochain par le chef du gouvernement devant l’APN, le processus de privatisation engagé en Algérie est expliqué dans les détails.

Il y est ainsi fait état de cent quarante-deux opérations de cession d’actifs réalisées et réparties comme suit : vingt-cinq opérations par cession partielle et cent dix-sept par cession totale. Des Européens (huit Français et six Espagnols), des partenaires arabes (six), un opérateur asiatique et un privé national se partagent le premier lot. Il concerne des activités dans les secteurs de l’industrie, de l’agriculture et des services. Le deuxième lot est constitué d’actifs de seize briqueteries, de six unités d’eaux minérales, et six unités d’industrie agroalimentaire.

Les salariés ont eu également droit à ces opérations de cession. Ils ont repris, selon le document de déclaration de politique générale, trente-trois unités. Partielles et totales conjuguées, les opérations de cession ont rapporté au Trésor public 33,6 milliards de dinars, y est-il écrit. Ajoutées à des projets de partenariat, elles ont dégagé un investissement estimé à un milliard de dollars. Dans le document dont il s’agit, l’Exécutif s’accorde un satisfecit au sujet de l’investissement enregistré sur l’exercice 2004. Il y est chiffré à 15,672 milliards de dollars, dépenses publiques comprises. Le gouvernement a noté qu’une comparaison du volume de l’investissement privé national et étranger entre 2004 et la période 1999 à 2003 laisse entrevoir une bonne tenue de la part de l’investissement privé grâce, entre autres, à l’effet d’entraînement que pourrait produire le plan de soutien à la croissance. Ces opérations de cession signifient-elles cependant une réelle reprise du processus de privatisation ? Celle-ci a été engagée en 1994 dans le sillage des accords conclus avec le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale.

Elle l’a été dans une conjoncture difficile, l’Algérie disposant de maigres recettes pétrolières, une partie des entreprises publiques périclitant. Dix ans après, les résultats se font attendre. La restructuration du secteur public par la privatisation n’a pas ainsi débouché sur ce à quoi aspiraient ses initiateurs, estiment certains. En 2004, le gouvernement relance le processus en mettant sur le marché mille deux cents sociétés nationales. Le rythme qui y est imprimé demeure cependant lent. Le ministre sortant, chargé de la participation et de la promotion des investissements, le reconnaît. Son souhait était de faire passer sous contrôle privé une entreprise par mois et par SGP (Sociétés de gestion des participations). Ces structures, au nombre de soixante-neuf, ont mandat pour privatiser.

Elles font office d’agences de privatisation d’ailleurs. Yahia Hamlaoui soulignait qu’il y a du retard dans les opérations d’évaluation du patrimoine des entreprises promises à la privatisation. Une opération dans laquelle il y a matière à supputation, parce que les choses ne semblent pas claires aux yeux d’opérateurs privés. En Algérie, le secteur public compte pour 13% seulement dans la valeur ajoutée nationale. C’est peu, notait Yahia Hamlaoui.

Par Youcef Salami, latribune-online.com