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Pascal Lamy dirigera l’OMC

vendredi 13 mai 2005, par nassim

L’ancien commissaire européen au Commerce, le français Pascal Lamy, a été désigné nouveau directeur général de l’OMC, l’Organisation Mondiale du Commerce, après le retrait de son unique rival, l’uruguayen Carlos Perez del Castillo.

Pascal Lamy, le nouveau directeur général de l’OMC.

Son concurrent, le diplomate uruguayen Carlos Perez del Castillo, a demandé en conséquence à son gouvernement de retirer sa candidature. Pascal Lamy devrait dès lors être nommé à la tête de l’OMC le 26 ou le 27 mai. Dans le cadre de la nouvelle réglementation de l’OMC, destinée à éviter un renouvellement des dissensions qui, il y a six ans, avaient précédé la nomination du Thaïlandais Supachai Panitchpakdi, le comité de sélection, composé de trois membres de l’OMC et présidé par l’ambassadeur kenyan Amina Mohamed, était invité à déterminer le candidat réunissant le plus fort soutien. "Je recommande que la prochaine réunion (du Conseil général de l’OMC) nomme M. Pascal Lamy comme prochain directeur général de l’OMC", a déclaré Amina Mohamed.

Perez del Castillo, ancien président du Conseil général de l’OMC, a dit à la presse qu’il avait téléphoné à Lamy pour le féliciter. Lamy succédera le 1er septembre pour un mandat de quatre ans à Supachai Panitchpakdi, quatre mois avant la date butoir fixée pour la conclusion du "cycle de Doha".

PRIORITE AU CYCLE DE DOHA

Le prochain directeur général n’aura que peu de pouvoirs directs, mais sera en mesure d’exercer une influence considérable. L’une de ses premières tâches sera de mener à bien la prochaine conférence ministérielle de l’OMC, prévue en décembre à Hong Kong. Celle-ci devra approuver un projet d’accord sur l’abolition des barrières douanières, ouvrant ainsi la voie au cycle de Doha. Celui-ci devra être terminé en 2006.

Pascal Lamy, qui a 58 ans, est surtout connu pour avoir occupé le poste de commissaire européen au Commerce de 1999 à 2004, après une carrière de haut fonctionnaire en France. Fortement soutenu par l’Union européenne, il semble avoir aussi obtenu le soutien des certains des pays les plus pauvres de l’OMC, réunis au sein du groupe ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique).

Il est toutefois considéré avec une certaine suspicion par certains des principaux pays exportateurs de produits agricoles, en particulier en Amérique latine, qui accusent l’Union européenne de protectionnisme en raison des subventions versées à son agriculture. Le Brésil, qui avait initialement présenté comme candidat son ambassadeur à l’OMC, Luiz Felipe Seixas Correa, avant d’apporter son soutien à Perez del Castillo, s’est empressé de saluer l’expérience de Lamy.

"Il a travaillé pendant de nombreuses années dans le domaine des négociations internationales et il a la capacité de mener le processus avec compétence", a déclaré le ministre brésilien de l’Agriculture, Riberto Rodrigues. Bien qu’en théorie, quelqu’un, au Conseil général, puisse, dans deux semaines, tenter de bloquer la nomination de Pascal Lamy, cette hypothèse est exclue dans les milieux diplomatiques. Le Costa Rica, parmi les plus véhéments à critiquer Lamy, a fait savoir qu’il se joindrait au consensus.

Source : reuters.fr