Accueil > ECONOMIE > Nissan affiche de nouveau des résultats records

Nissan affiche de nouveau des résultats records

lundi 25 avril 2005, par Hassiba

On avait fini par croire qu’avec Carlos Ghosn, tout était possible. Pourtant, pour la première fois, le charismatique patron de Nissan, qui prendra également les rênes de Renault le 29 avril, a été obligé de reconnaître, lundi 25 avril, qu’il n’a pu pas réaliser tous ses objectifs.

En 2002, Nissan avait promis que ses ventes annuelles passeraient de 2,6 millions à 3,6 millions d’unités d’ici à 2005. Finalement, le constructeur japonais a annoncé, lundi, qu’il avait manqué cet objectif. Les ventes atteignent 3,388 millions de véhicules pour l’ensemble de l’exercice 2004-2005, mais sont toute de même en hausse globale de 10,8 %.

Beaucoup d’observateurs prévoyaient que le pari serait intenable du fait du ralentissement de la demande un peu partout dans le monde. Si le marché américain est resté porteur pour Nissan, qui a vu ses ventes y progresser de 18,4 % de ses ventes, le Japon et l’Europe sont demeurés quasiment stables. Résultat de ces moindres performances : les prévisions de ventes du plan triennal 2007-2008 sont retardées d’un an. C’est en 2008-2009 que Nissan vise désormais d’atteindre le chiffre de 4,2 millions de véhicules vendus.

En revanche, Nissan a dépassé ses objectifs de rentabilité et de désendettement. La marge opérationnelle, bien qu’en recul, reste à un niveau très élevé : 9,96 %, au-delà des engagements fixés à 8 %. Comme il s’y était engagé, Nissan a ramené sa dette à zéro et affiche même un excédent de liquidité de 205,8 milliards de yens (1,49 milliard d’euros). "En 2004, Nissan a réalisé une performance record en dépit de beaucoup d’éléments adverses, comme des taux de change défavorables, des prix des matières premières élevés, des bonus et des taux d’intérêt plus hauts", a argumenté M. Ghosn dans un communiqué.

Malgré ce petit accroc sur les ventes, Nissan a réalisé un bénéfice net en hausse de 1,7 %, à 512,3 milliards de yens (3,81 milliards d’euros), tandis que le résultat opérationnel s’élève à 861,2 milliards de yens (6,4 milliards d’euros). M. Ghosn a tenté de rassurer ceux qui s’inquiètent de le voir désormais partager son temps entre Paris et Tokyo. Le PDG a ainsi prévu un bénéfice net en légère hausse en 2005-2006, à 517 milliards de yens, et un chiffre d’affaires de 9 000 milliards de yens (+ 4,9 %).

Nissan a aussi prévu de maintenir pour les trois prochaines années un rendement du capital investi (ROE) de 20 %, et de dégager "une des meilleures marges opérationnelles de l’industrie automobile". Il prévoit également de lancer 28 nouveaux modèles d’ici à trois ans et veut développer la marque de luxe Infiniti au niveau mondial, notamment en Corée du Sud, en Chine et en Russie. "Ce nouveau plan est une évolution, pas une révolution", a expliqué M. Ghosn lors d’une conférence de presse à Tokyo.

A quelques jours de la passation de pouvoir avec Louis Schweitzer chez Renault, M. Ghosn a donc cherché à convaincre les Japonais que Nissan restait sur de bons rails.

En revanche, pour Renault, 2005 s’annonce plus difficile. Le constructeur français a en effet annoncé, lundi, un chiffre d’affaires au premier trimestre en baisse de 0,8 %, à 9,84 milliards d’euros.

La forte croissance de l’international n’a pas permis de compenser la chute de ses ventes en Europe occidentale. La Bourse a sanctionné ces résultats : l’action Renault perdait, lundi à l’ouverture, 1,73 %, à 65,20 euros. Des perspectives qui n’ont pas amoindri l’optimisme de M. Ghosn. Il affirmait récemment : "Renault a un potentiel énorme, des opportunités énormes, et je serai très content de pouvoir les concrétiser."

Par Stéphane Lauer, lemonde.fr