Michel Kazatchkine en charge du Fonds mondial de lutte contre le sida

"Aujourd’hui, selon l’OMS, autour de 2 millions de personnes sont soignées. Dans cinq ans, 60% des personnes qui ont besoin d’un traitement antisida doivent y avoir accès. C’est-à-dire 6 à 7 millions de malades", annonce-t-il dans les colonnes du quotidien français Libération. "Sur le front du paludisme et de la tuberculose, on doit aboutir à un très fort impact", poursuit l’ancien directeur de l’Agence nationale française de recherches sur le sida (ANRS).

Kazaktchine, qui a été élu jeudi, estime qu’un des enjeux de son mandat sera d’"accroître les bases financières du Fonds, et la pérennité de ses financements". Créé il y a cinq ans et basé à Genève, le Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme est doté de sept milliards de dollars (5,4 milliards d’euros) et finance sous forme de prêts des opérations dans 136 pays.

""On ne peut pas lutter contre l’épidémie à une échelle mondiale sans un instrument puissant de financement. Et il faut, pour cela, travailler sur un engagement des donateurs sur la durée. Aujourd’hui, beaucoup d’entre eux ont des engagements à un an"", note-t-il. Il souhaite également ""redonner confiance au Fonds"", qui sort d’une période difficile de critiques internes et de remises en cause de la gestion financière de son prédécesseur, le Britannique Richard Feachem, dont le mandat expire en mars.

""Les 300 personnes qui y travaillent viennent de passer une année difficile"", souligne Kazatchkine. ""Des attaques qui nourrissent ceux qui critiquent l’aide au développement, en disant qu’elle se perd dans les méandres de la corruption."" Le Fonds mondial fournit notamment des traitements antirétroviraux à 770.000 malades du sida et a distribué 18 millions de moustiquaires insecticides pour lutter contre la propagation de la maladia.

Synthèse de Kahina
D’après Reuters