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Meeting de Bouteflika à Béjaïa
mardi 30 mars 2004, par
Le Président-candidat, Abdelaziz Bouteflika, qui s’est rendu, hier matin, à la capitale des Hammadites a finalement tenu son meeting, comme prévu, à la salle bleue, à côté du siège de la wilaya sous haute surveillance policière.
Un impressionnant dispositif sécuritaire, composé de centaines de policiers, entre ceux en civil et en tenue, des patrouilles de gendarmerie et une importante brigade anti-émeutes, a été dépêché sur les lieux dès la veille. L’accès à la salle devant abriter ce meeting était très difficile, même pour les journalistes munis de leurs invitations. Les invités ont été triés sur le volet. Tout le monde est soumis à un contrôle rigoureux de l’identité et des bagages des invités.
C’est vers les coups de 10 heures, avec une heure de retard que le président- candidat monte au perchoir sous les cris : “Assa azekka Bouteflika yella yella”, “Djeïch chaâb maâk ya Aziz”... avant de prendre la parole devant une assistance clairsemée. Cette dernière est majoritairement composée de familles de redresseurs du FLN, de cadres élus et de militants du RND, ceux du MSP et quelques partisans de l’UDR de Amara Benyounès.
“Je suis très heureux d’être aujourd’hui ici, parmi vous, dans la ville de Yemma Gouraya. La ville de la Soummam et de Abane Ramdane qui avait réussi à rassembler tous les algériens durant la guerre de libération nationale”, lancera, d’emblée Bouteflika, la voix enrouée.
Évoquant les évènements qui ont secoué ces trois dernières années la kabylie, l’orateur se contentera de relever que “la politique de la terre brûlée n’a jamais été une source de civilisation. Et nul n’a le monopole de la démocratie”, avant d’essayer de courtiser la population kabyle, en soutenant : “Le Kabyle doit être fier de sa kabylité et de son algérianité.”
Afin de se donner un semblant de crédit, le président-candidat a tenu à se vanter d’un bilan positif durant son premier mandat, en citant quelques exemples des chantiers qu’il a engagés ces cinq dernières années.
Abordant le volet sécuritaire, il affirmera : “Nous avons combattu et nous continuerons à combattre les groupes terroristes qui tuent au nom de l’islam. Nous allons éradiquer le terrorisme.”
L’ex-candidat du “consensus” se targuera de son projet de “concorde civile qui nous a ramenés, selon lui, la paix et la stabilité”. Il parlera ensuite de la diplomatie algérienne, en déclarant d’un air enorgueillissant : “Grâce à nos efforts, nous avons pu redorer le blason de l’Algérie sur la scène internationale”.
Et pour subjuguer les jeunes chômeurs et les personnes nécessiteuses, Bouteflika clamera : “Nous avons réalisé un million de logements et créé un million d’emplois. Nous allons multiplier ces chiffres dans les cinq années à venir In challah”.
Par ailleurs, le Président-candidat n’a pas manqué de s’en prendre à son rival, Ali Benflis, et ses partisans : “Non à la dictature partisane. Le FLN appartient à tous les algériens”.
Enfin, pour exhorter les citoyens à aller voter massivement le 8 avril prochain, Bouteflika ironisera en paraphrasant l’appel du muezzin : “Le vote vaut mieux que le sommeil !”
20 minutes auront suffi à l’orateur pour réciter son discours.
À la fin de son meeting, Bouteflika et ses accompagnateurs ont eu du mal à quitter les lieux devant la foule nombreuse qui attendait dehors aux alentours du siège de la wilaya.
Le cortège du président-candidat a été pris pour cible par certains jeunes furieux qui l’ont arrosé de pierres.
K.O., Liberté