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Massacre en Algérie

samedi 9 avril 2005, par Hassiba

En Algérie, 14 personnes ont été assassinées dans la soirée de jeudi dans un faux barrage dressé à 6 km de Larbaâ par des terroristes du GIA, un groupe complètement décimé mais dont il reste encore quelques éléments en activité.

L’information sur l’identité du groupe, auteur du carnage, a été recueillie hier sur place. Le crime a eu lieu à 19h20 au lieu-dit Mouilha se trouvant sur la route de Tablat et situé à la hauteur de l’oued Djemaâ. Les éléments de ce groupe islamiste armé - au nombre de trois - ont, au cours du faux barrage, intercepté quatre voitures et un camion sur lesquels ils ont ouvert le feu. Les victimes étaient toutes des civils.

Avant de prendre la fuite, les terroristes ont mis le feu à certains véhicules, avec leurs occupants à bord. Une personne (une femme âgée) a pu échapper à la furie des terroristes. Grièvement blessée, celle-ci est hospitalisée dans un hôpital de l’Algérois. Hier sur les lieux, se trouvait encore une Peugeot 505 réduite en cendres, avec une personne à son bord complètement calcinée et criblée de balles. Un autre véhicule - une Mercedes - avait à son bord trois personnes, toutes d’une même famille et toutes tuées et brûlées : Farès, 5 ans ; Fatma-Zohra, 10 ans et El Hadi, 25 ans, chauffeur et oncle des deux enfants. Elles venaient de Baba Ali et allaient à Souaghi.

Certains rescapés témoignent que l’alerte a été donnée par un automobiliste qui a réussi à rebrousser chemin en s’apercevant qu’il se dirigeait droit vers la mort. Celui-ci était à bord d’une Peugeot 504. Sa compagne a affirmé avoir vu un des trois terroristes. Ils étaient munis de kalachnikovs et portaient des treillis. Le terroriste, selon elle, a demandé à ses acolytes d’ouvrir le feu sur les occupants d’une Honda et sur le reste des véhicules interceptés, aussitôt après avoir compris que l’alerte n’allait pas tarder à être donnée. La femme qui a eu la vie sauve a été retrouvée dans une 505 qui brûlait encore à l’arrivée des militaires. Les deux personnes qui étaient avec elle seront retrouvées calcinées. Bilan du carnage : 11 personnes calcinées au total après avoir été abattues, 2 autres mourront par balles et une seule femme aura la vie sauve.

Blessée, elle sera évacuée sur l’hôpital Zemirli d’El Harrach. Cela avant que le bilan ne s’alourdisse. A 14h30, le corps d’une jeune femme, égorgée, sera ramené de la montagne, à l’endroit par lequel les quatre terroristes auraient pris la fuite. Elle serait l’épouse d’un inspecteur à la Direction de l’éducation de la wilaya d’Alger. Endroit paradisiaque, avec sa route en lacets menant vers Souhane, à la limite des wilayas de Blida et Médéa, le paysage ne peut faire penser aux atrocités vécues par des familles allant célébrer des fiançailles à Chellalat El Adhaoura. La famille Zermane perdra, dans ce carnage, le plus grand nombre de personnes. Un jeune homme de la famille, dont les enfants ont été criblés de balles puis brûlés, dira en sanglots : « Dire que ces tueries se déroulaient au moment où le président de la République demandait dans son discours le pardon ! » Cette route, qui avait vécu il y a deux années un même carnage, justement à l’occasion d’un mariage, redevient sinistre et peu recommandable, alors qu’un tapis bitumé invite à la promenade. 14 personnes décédées et 5 véhicules calcinés, tel est le bilan de cette journée de printemps à Larbaâ.

Par Mekfouldji Abdelkrim, elwatan.com