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Ma sorcière bien-aimée

mercredi 21 septembre 2005, par Bilal

"Ma sorcière bien-aimée" avec Nicole Kidman et Will Ferrell, est le dernier film de la réalisatrice américaine Nora Ephron, à qui l’on doit notamment "Nuits Blanches à Seattle".

Nicole Kidman dans « Ma sorcière bien-aimée ».

Reprise, pas vraiment. C’est plutôt un hommage au feuilleton télé et à sa vedette Samantha qu’a concocté l’Américaine Nora Ephron, réalisatrice notamment de "Nuits blanches à Seattle" (1993) et "Vous avez un message" (1998) et scénariste du "Mystère Silkwood" et de "Quand Harry rencontre Sally".

Le scénario de "Ma sorcière bien-aimée" n’est pas une simple adaptation des 254 épisodes de la série télé qui dura huit ans. C’est un "film dans le film" : l’histoire met en scène, justement, des acteurs qui décident de faire un remake, à la télévision, de "Ma sorcière bien-aimée".

Pour cela, un acteur de second rôle qui reste sur deux échecs au cinéma et une séparation dans la vie privée, Jack (Will Ferrell), veut relancer sa carrière et tirer la couverture à lui. Il compte bien que ce remake télévisé, dans lequel il doit interpréter le mari de Samantha, lui donnera le rôle principal.

Et donc il veut que l’interprète de Samantha soit une parfaite inconnue et ne lui fasse pas d’ombre. En rencontrant par hasard Isabel (Nicole Kidman), il est séduit par le charme de la jeune femme et frappé par sa ressemblance avec la Samantha originale.
Il parvient à la persuader d’accepter le rôle et de devenir actrice. Isabel, naïve, voit surtout en lui l’homme tranquille, charmant et gentil dont elle rêve pour mener une vie normale.

Car ce que Jack ignore, c’est qu’Isabel est vraiment une sorcière. Et qu’elle a décidé de renoncer à ses tours de magie pour vivre comme les autres femmes et épouser un gentil mari.

Le tournage de la série commence, et Isabel découvre avec plaisir le feuilleton original que, petite, son père (Michael Caine) -un sorcier lui aussi- lui interdisait : "c’est une insulte à notre mode de vie", dit-il.

Sur le tournage, Isabel fait la connaissance d’Iris Smythson (Shirley MacLaine), une actrice cabotine et sur le retour, chargée d’interpréter sa mère. Toutes les deux sympathisent, elle petite oie blanche dans le métier et Iris qui en connaît toutes les combines.

Mais, au fil des jours, Isabel s’aperçoit que Jack ne pense qu’à lui et à son image, la traite de potiche, se moque d’elle et ne lui donne pas la place qu’elle mérite dans le scénario. Il est odieux, suffisant, insupportable. Et pourtant, elle se sent amoureuse de lui. Que faire ? "Que ferait Samantha ?", se demande-t-elle, oubliant un temps sa promesse de renoncer à ses sortilèges...

Pleine de charme, aussi à l’aise ici, avec un sac à main dans la main droite et un balai (téléscopique) dans la gauche, que dans "Moulin Rouge", "Dogville" ou "The Hours", Nicole Kidman éclaire le film de sa fraîcheur, en remuant le bout du nez ou en se pinçant le lobe de l’oreille gauche. L’ingéniosité du scénario fait que, monde à l’envers, elle interprète le rôle d’une inconnue, alors que celui de l’acteur célèbre est dévolu à Will Ferrell, sympathique mais second rôle du cinéma américain.

Le scénario de "Ma sorcière bien-aimée", évitant le remake pour choisir l’hommage, donne donc un film agréable et léger, avec un humour au second degré qui vise les milieux du cinéma et de la télévision à Hollywood. Mais le succès du film doit aussi beaucoup aux deux seconds rôles qui volent presque la vedette à Nicole Kidman, les immenses et considérables monuments que sont Michael Caine et Shirley MacLaine, tous deux proprement savoureux.

D’après AP