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Les salaires en question chez Sonatrach

dimanche 12 novembre 2006, par Samir

Les travailleurs de Sonatrach, le géant algérien des hydrocarbures, exigent une augmentation des salaires de 30%, une hausse que refuse la direction qui la juge irréaliste.

Les salaires en question chez Sonatrach

Dans les bases pétrolières et gazières du Sud, sur les plates-formes d’hydrocarbures d’Arzew, Skikda et Béjaïa, les travailleurs ne parlent que d’augmentation de salaire chez Sonatrach. Un seul taux revient dans leurs discussions : 30% d’augmentation et pas moins ! « Nous recevons des fax à la pelle pour obtenir une augmentation de 30% des salaires. A Hassi Messaoud, il y a déjà des grévistes de la faim et à Hassi R’mel, une cellule de crise a été installée », révèle le secrétaire national du syndicat de la Sonatrach, M. Lamouri. A Hassi R’mel, un collectif de travailleurs a rédigé une lettre au président de la République. Ce collectif parle de « deux injustices ». La première concerne la discrimination entre les travailleurs soumis au régime célibataire et ceux logés par l’entreprise dans les bases de vie dans le calcul de la retraite. La seconde est liée au calcul de l’indemnité de zone indexée sur le SNMG de 2002, malgré l’évolution du salaire minimum.

A l’origine de cette effervescence sans précédent, les informations sur un accord signé entre la fédération des pétroliers et la direction générale de Sonatrach pour une augmentation salariale de 8 à 12%. « Inacceptable ! proteste M. Lamouri. Les travailleurs des banques, assurances, ceux d’Algérie Télécom ont obtenu beaucoup plus et pourtant la Sonatrach, c’est le pétrole et ses travailleurs travaillent durement, dans le désert, loin de leurs familles. Il faut savoir qu’à chaque veille de l’Aïd, les travailleurs de Sonatrach demandent des avances sur salaires. ». Pour la fédération des pétroliers, il y a un malentendu. « Nous avons négocié un salaire minimum d’activité, genre de salaire minimum pour le secteur. Les négociations ont concerné l’ensemble du secteur et pas Sonatrach seulement. Mais la voie est ouverte pour les syndicats d’entreprises pour obtenir plus et nous les soutenons », affirme Mohamed Lakhdar Badredine, président de la fédération des pétroliers.

En fait, la fuite des cadres du secteur public vers les compagnies étrangères ne concerne pas uniquement Sonatrach, mais toutes les entreprises algériennes. La montée en puissance des revendications salariales des pétroliers intervient dans un contexte économique marqué par la flambée des prix du pétrole qui a dopé les exportations et bénéfices de la Sonatrach. L’autre argument utilisé par les syndicalistes, c’est la fuite des cadres de la compagnie des hydrocarbures vers les compagnies pétrolières étrangères. « La division forage s’est vidée de ses cadres. Les superviseurs sont pratiquement tous partis au Golfe et dans les compagnies étrangères », affirment des syndicalistes. Les travailleurs de Sonatrach regardent de plus en plus ce que fait la concurrence en matière de salaires. « C’est l’hémorragie, alerte M. Lamouri. Les cadres et techniciens de haut niveau fuient par dizaines notre compagnie. Ils sont recrutés par nos concurrents sans même qu’ils fassent des demandes. Les compagnies étrangères proposent des salaires vingt fois supérieurs à ceux de Sonatrach ». Les syndicalistes de la plus riche entreprise du pays parlent de salaires de 100 millions de centimes offerts par les compagnies pétrolières du Golfe pour attirer les cadres de haut niveau de Sonatrach.

Synthèse de Samir, algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran