Accueil > ECONOMIE > Les réserves de change de l’Algérie mal gérées

Les réserves de change de l’Algérie mal gérées

mardi 16 octobre 2007, par Ahlem

Les exceptionnelles réserves de change de l’Algérie n’ont pas encore permis au gouvernement de créer les conditions d’une hausse du niveau de vie des Algériens.

L’Algérie exploite mal ses réserves de change.

Les réserves de change servent à démontrer la solvabilité d’un pays, elles ne sont pas nécessairement un indicateur de bonne santé économique. Que l’Algérie soit dans la gêne financière comme au début des années 90 ou dans l’opulence financière d’aujourd’hui, ne change pas beaucoup aux « fondamentaux » du problème : on continue d’exhiber des bijoux, ça ne donne pas forcément une économie. Même le revirement idéologique présumé du socialisme au libéralisme autoritaire ne change pas grand-chose aux « constantes ». La question est de l’ordre du politique, dont la négation n’a jamais été aussi forte : le problème crucial de l’absence de performance économique globale relève d’un dysfonctionnement de l’Etat. Il nous rappelle, au-dessus de la montagne de dollars, qu’une politique économique suppose du droit et des règles de jeu opposables à tous. S’il faut rejeter le populisme, il faut néanmoins admettre que les Algériens d’en bas posent la bonne question : pourquoi ça ne marche pas malgré l’aisance financière, pourquoi nos potentialités ne se transforment pas en réalités concrètes ?

Par quelque bout qu’on le prenne, on revient à la politique : transformer un potentiel financier en dynamique de création de richesses et en amélioration sensible et durable des conditions d’existence, impose donc que l’on identifie froidement les dysfonctionnements. A-t-on un Etat de droit, existe-t-il des politiques efficaces, existe-t-il un climat de confiance, les acteurs économiques sont-ils mobilisés, les investisseurs reçoivent-ils des signaux clairs ? On le voit, on est loin des questions de trésorerie mais en plein dans la politique. Les réserves peuvent être un élément d’une politique, elles ne sont pas plus importantes sans droit commercial, sans douanes efficaces, sans fiscalité juste. On est là dans les standards minimaux. Où est l’obstacle ? Il est bien dans la rente qui nous a conduits à la crise et qui risque de nous y maintenir. Pour s’enrichir en Algérie, point n’est besoin de créer, il suffit seulement d’être installé à un carrefour politico-administratif propice. C’est cela le problème.

Synthèse de Ahlem, www.algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran