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Les prix du pétrole continuent à grimper, la croissance chinoise préoccupe

mercredi 20 avril 2005, par Hassiba

Les prix du pétrole continuaient à progresser mercredi matin après avoir bondi de deux dollars la veille, en raison d’inquiétudes sur la vigueur de l’économie chinoise et l’approvisionnement en essence aux Etats-Unis.

A New York, le baril de "light sweet crude" pour livraison en mai, contrat expirant mercredi soir, progressait de 31 cents à 52,60 USD lors des échanges électroniques vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), après un gain de 1,92 USD la veille.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin prenait 67 cents à 53,61 dollars, après un bond de 2,16 USD mardi. La fermeté actuelle du Brent s’explique par l’expiration prématurée de son contrat mai, jeudi dernier. Les cours restent inférieurs à leur record historique atteint le 4 avril, à 58,28 USD à New York et 57,65 USD à Londres.

Selon les analystes de la maison de courtage Sucden, les cours sont poussés à la hausse par l’annonce d’un taux de croissance de 9,5% au premier trimestre en Chine, qui confirme que l’économie chinoise ne marque aucun signe de ralentissement.

"La soudaine hausse de la croissance l’an dernier et les attentes d’une croissance de près de 9% cette année ont aidé à pousser les cours du brut au-dessus des 50 dollars et contribuent à soutenir le marché actuellement, malgré le haut niveau des stocks et de production", ont souligné ces analystes.

La demande pétrolière de la Chine, estimée à 6,88 millions de barils par jour (mbj), représente 8% de la demande mondiale, contre 25% pour les Etats-Unis. Mais elle a progressé de 16% en 2004 et 22% en 2003, ce qui équivaut à plus de 30% de la croissance globale de la consommation de brut, ont précisé les analystes de Sucden.

En outre, les cours étaient dopés par des informations sur des problèmes survenus dans plusieurs raffineries américaines, qui ont ravivé les inquiétudes sur l’offre d’essence avant la haute saison de consommation américaine, qui débutera fin mai.

"Le cours de l’essence s’est envolé en raison d’une série de problèmes de raffinage", ont relevé les analystes de Sucden. "Certains courtiers achètent également par anticipation des chiffres des stocks américains publiés aujourd’hui (mercredi), et l’échec du brut à s’installer sous les 50 dollars à New York a convaincu le marché qu’un plancher avait été atteint pour le court terme", ont-ils ajouté.

Le baril de brut à New York était tombé à 49,66 USD lundi, avant de rebondir. En Louisiane, la raffinerie de St-Charles du groupe Valero a fermé depuis samedi une unité de cokéfaction pour une dizaine de jours pour des opérations de maintenance, entraînant des pertes de production de 8.000 barils par jour d’essence et de 25.000 barils par jour de produits distillés, qui comprennent le diesel et le fioul de chauffage.

Des problèmes ont aussi été rapportés dans la raffinerie de Baytown au Texas, appartenant au groupe ExxonMobil, et à une raffinerie de la compagnie Coffeyville Resources au Kansas (centre des Etats-Unis), d’une capacité de 90.000 barils par jour.

Les raffineries américaines opèrent à plus de 90% de leurs capacités pour tenter de répondre à la vigueur de la demande et de renflouer les stocks. Le marché est désormais focalisé sur les estimations hebdomadaires sur les stocks du département américain de l’Energie (DoE) et de l’Institut américain du pétrole (API), qui doivent paraître à 14H30 GMT.

Les analystes misent sur une hausse de 1,5 million de barils des stocks de brut la semaine dernière, ce qui serait la dixième semaine consécutive de progression de ces réserves, désormais à leur plus haut niveau depuis juin 2002. Mais ils craignent un recul de 250.000 barild des stocks d’essence, qui restent supérieurs de 4,8% à leur niveau d’il y a un an.

Par AFP