Les importations de l’Algérie en forte progression

Les importations de biens, elles, sont en nette progression, en dépit d’une période fondamentalement préélectorale : 3,70 milliards de dollars (croissance de 15,79%). Une telle montée des achats à l’étranger a fait chuter l’excédent de la balance commerciale de 3,23 milliards de dollars le premier trimestre de l’année dernière à 2,91 milliards de dollars au cours des trois premiers mois de 2004.

À comparer les chiffres de la douane et de Sonatrach, concernant les exportations d’hydrocarbures, l’écart est considérable. La compagnie pétrolière nationale affiche des recettes de 7 milliards de dollars, le Cnis 6,39 milliards de dollars. Les deux sources avancent des données provisoires à consolider donc dans les deux prochains mois. Mais la différence est de taille. Traditionnellement, l’écart n’est pas aussi important. Ce qui montre, nous semble-t-il, que les efforts pour harmoniser la production de statistiques des différentes institutions de l’état : douane, Sonatrach, Banque d’Algérie, ministère des finances, celui de l’agriculture et celui du commerce, n’ont pas encore donné leurs fruits, en dépit de la création, ces dernières années, d’une structure intersectorielle à cet effet.

Revenons aux résultats du commerce extérieur. Les exportations hors hydrocarbures atteignent 227 millions de dollars. À ce rythme, les ventes à l’étranger pourraient atteindre près de 900 millions de dollars sur l’année. Ce qui pourrait constituer relativement un progrès. Mais l’économie continue de dépendre du secteur des hydrocarbures. Ce dernier a assuré 96,57% des exportations du pays du premier trimestre 2004.
À noter que les ventes de produits alimentaires ont fortement augmenté : 69 millions de dollars (+590%). Quant aux importations, leur remontée s’explique par l’effet du plan de relance et les efforts de modernisation et d’investissements tous azimuts, entraînant une forte croissance des achats de biens d’équipement industriels (1,38 milliard de dollars, soit 37,28% des importations au cours de la période). L’acquisition de biens d’équipements agricoles connaît également une hausse (67 millions de dollars, croissance de 28,85%).

La facture alimentaire a progressé de 11,09% (721 millions de dollars, part de 19,47%). Les biens de consommation autres qu’alimentaires sont également en hausse (617 millions de dollars,16,66% de nos importations). Idem pour les demi-produits (721 millions de dollars, part de 19,47%, croissance de 12,66 %).

À ce rythme, les importations de l’Algérie sur l’année atteindraient 14-15 milliards de dollars.
Cette tendance à la hausse de nos achats à l’extérieur, après leur compression pendant une longue période, risque de faire fondre les excédents dans un scénario de retournement du marché pétrolier, d’où l’urgente nécessité de diversifier nos exportations.

Par Ryad Nasrou, Liberté